Ouverture du Grand Musée du Parfum à Paris

Le Grand Musée du Parfum : le flacon sans l’ivresse 

Ouvert depuis le 22 décembre et se distinguant de celui de la rue Scribe, le Grand Musée du Parfum s’annonçait comme une ode olfactive aux onguents et autres eaux de Cologne que l’homme utilise à travers l’Histoire. Il ne tient malheureusement pas toutes ses promesses.Un hôtel particulier de la rue du Faubourg St Honoré. Entre deux boutiques de bijoux et face au Bristol, on hume déjà le luxe avant d’ensorcelantes fragrances. La file d’attente est imposante, l’attrait de la nouveauté, puisque le Grand Musée du Parfum vient d’ouvrir ses portes une semaine auparavant. Et quand on entre, on sait déjà que la déception sera au rendez-vous : une seule caisse pour contenter la foule, la file d’attente s’impatiente et ne comprend pas comment un établissement qui ambitionne d’attirer plus de 300 000 visiteurs par an ne peut avoir qu’une seule caisse pour fluidifier le mouvement et accueillir les amateurs de parfum en goguette. Surtout par une température négative. Un mauvais point. Qui ne sera pas le dernier. On commence par le sous-sol où nous attend un photomaton souvenir. Pourquoi pas. On peut choisir en arrière-plan le musée et envoyer la photo par mail, même si elle n’arrivera jamais. Et on entame enfin sa visite où nous attendent des anecdotes historiques sur Louis XIV, Marie-Antoinette, Napoléon et autres Louise Brooks qui aimaient se parfumer et de quelle manière. Dans diverses alcôves, on nous propose de sentir dans des vasques des odeurs d’autrefois, à base de camphre, par exemple, mais seulement une sur trois fonctionne. Des membres du personnel sont là pour nous orienter sur des boutons peu visibles où appuyer pour vaporiser diverses senteurs, mais là encore, peu fonctionnent. Au bout d’une semaine d’ouverture, voilà qui est un peu décevant, surtout au prix de 14,50 euros l’entrée. Mais on poursuit sa balade, certain qu’elle s’améliorera au premier étage. Où l’on nous avertit tout de go que l’installation moderne et sophistiquée qui nous attend est hors d’usage. Il faut se contenter de pièces vastes et froides, savamment travaillées, peuplées de fleurs en tubes d’acier qui projettent de ci-delà, quelques odeurs. Dans une autre pièce, on peut sentir du tabac froid, du cannabis ou de l’absinthe. Du moins quand ça fonctionne… On traverse une salle entièrement vide (et visiblement pas prévue pour être utilisée à l’avenir) pour gagner le dernier espace, au second étage. Des vidéos, des boules de senteurs déjà abîmées qui sentent la rose, une ode aux fleurs version synthétiques, une pièce entièrement noire où l’on ne peut lire clairement les explications écrites en tout petit et le tour s’arrête. On a le droit alors de visiter la boutique, peuplée de parfums de créateurs reconnus. La seule pièce où l’on (res)sent enfin quelque chose. La mise en scène était belle, trop belle pour être honnête. On ressort de là l’impression d’avoir secoué un flacon vide pour recueillir une ultime goutte de parfum.
Julien pour Fille de Paname

Infos pratiques :
Adresse :
73 RUE DU FAUBOURG ST HONORE 75008 PARIS
Métro : ligne 9 et 13 Miromesnil, ligne 9 St Philippe du Roule, ligne 1 et 9 Franklin D Roosevelt, ligne 1 et 13 : Champs Élysées Clemenceau.
Bus : 52, 83, 93 arrêt Matignon- St-Honoré
Horaires :
Du mardi au dimanche de 10h30 à 19h00
Nocturne le vendredi jusque 22h00
(Dernière entrée 1h avant la fermeture)
Fermé tous les lundis sauf pendant les vacances scolaires de la Zone C