Dites-le « A haute voix » !
De tout temps, théâtre et politique ont toujours fait bon ménage. Même si parfois certaines pièces ont eu l’heur de courroucer têtes couronnées ou présidents. C’est encore plus vrai de nos jours, surtout en la période électorale que nous sommes en train de vivre, où des voix ont besoin de se faire entendre sur scène, sur le critère de l’éloquence, pour que jaillisse la parole citoyenne, pour que l’individu puisse témoigner de sa place dans la société et questionner sa relation avec le pouvoir.
C’est ce que propose le cycle « A haute voix » au théâtre de l’Atelier qui aura lieu jusqu’au 31 mai. On y retrouve des textes écrits pour être dits et qui sont intervenus à un moment de l’Histoire où il fallait s’engager à contre-courant d’une parole majoritaire. Une parole politique (dans le sens de la vie de la cité), rendue nécessaire et qui a sa propre identité. Une parole courageuse, sans parti pris et qui fut parfois le ciment de la naissance d’une opinion.
On se souvient ainsi du « J’accuse » de Zola au moment de l’affaire Dreyfus, des discours de Jean Jaurès, des invectives de Martin Luther King ou plus près de nous, du débat télévisé transformé en joute verbale entre Jacques Chirac et François Mitterrand en 1988. La parole se libère pour devenir témoignage d’une époque. C’est Marie-Antoinette qui vit de l’intérieur la Révolution et passe de reine à trépas. C’est Victor Hugo qui raconte son exil. C’est Boulgakov qui tente de raisonner Staline pour être à nouveau joué.
Dans ce cycle théâtral, des seuls en scène sont ainsi proposés avec des têtes d’affiche (ici Denis Lavant, là Stéphane Guillon, là encore Joeystarr ou Dominique Pinon, sans oublier Jacques Weber et Richard Bohringer), ainsi que des mouvements collectifs, au nom de la femme ou les échos de notre présidentielle surprenante vue de l’étranger. Des échanges sont prévus à l’issue des représentations pour que la parole soit également du côté strapontins et non seulement celui de la scène. Un cycle qui pourrait devenir récurrent, tant la parole a besoin d’être libérée…
Demandez le programme !
*Mercredi 26, jeudi 27 et vendredi 28 avril à 21h : Eloquence à l’assemblée de Pierre Grillet et Jérémie Lippmann, avec Joeystarr.
*Du mardi 2 mai au samedi 6 mai à 21h et le dimanche 7 mai à 16h : 1988, le débat Mitterrand/Chirac, avec Jacques Weber, François Morel et Magali Rosenzweig.
*Mardi 9 mai à 20h45 : La présidentielle vue de l’étranger avec des journalistes et politologues.
*Mercredi 10 mai à 21h : Alors, je n’aurai pas vécu en vain (discours de Martin Luther King et Georges Jackson), de Pierre Tré-Hardy, avec Lucien Jean-Baptiste et Cyril Guei.
*Jeudi 11 mai à 21h : La vérité en marche, Emile Zola, mise en scène de Didier Long, avec Stéphane Guillon.
*Vendredi 12 mai à 21h : Ce que c’est que l’exil, Victor Hugo, de François Hamel, avec Jacques Weber.
*Samedi 13 mai à 21h : Lettres à Staline, Mikhail Boulgakov, de Gérald Sthier, avec Denis Lavant.
*Mardi 16 mai à 21h : La Chute, d’Albert Camus avec Ivan Morane.
*Mercredi 17 mai à 21h : Le Tribun, de Mauricio Kagel, avec Dominique Pinon.
*Jeudi 18 mai à 21h : Je veux espérer encore, Jean Jaurès, avec Richard Bohringer.
*Vendredi 19 mai à 21h : Marie-Antoinette, correspondances privées, d’Evelyne Lever avec Fabienne Périneau.
*Samedi 20 mai à 21h : Elles prennent la parole, avec Julie Depardieu, Andréa Ferréol, Juliette Biry et Nathalie Cerda.
*Mardi 23 et mercredi 24 mai à 21h : Zhumains de et avec Catherine Dolto et Emma Le Clown.
*Mercredi 31 mai à 21h : Les Rebelles de et avec Le Salon des Dames.
Théâtre de l’Atelier, 1 place Charles Dullin, 75018 Paris.