Les premières amours durent toujours
Plus que quelques jours pour découvrir le seul en scène Venise n’est pas en Italie, retour vers l’adolescence et des premières amours aussi drôle que touchant, porté par Garlan Le Martelot, comédien inspiré et émouvant.
Depuis deux ans, Ivan Calbérac étrenne ses vrais/faux souvenirs d’adolescence dans ce spectacle qu’il a écrit et mis en scène d’après son propre roman et dont on a adapté un film avec Benoît Pooelvorde et Valérie Bonneton. Une véritable madeleine de Proust où l’on replonge dans les années 1980, au moment où l’adolescence s’éveille aux premiers émois, façon La Boum ou Diabolo Menthe. On y suit l’histoire d’Emile, 15 ans, teint en blond par sa mère car elle trouve que cela lui va mieux et qui vit dans une caravane. Jusqu’au jour où l’objet de ses flammes le convie en Italie, à Venise, pour assister au concert qu’elle donne avec son orchestre. Ni une ni deux, il tente de s’y rendre, mais à son grand dam, ses parents qui lui font honte, décident de l’y accompagner. En caravane.
Voyage initiatique, Venise n’est pas en Italie rappelle à tout un chacun sa propre adolescence, ce moment si délicat où l’on ne sait plus quoi faire de son corps, où le cœur palpite, où tout paraît dramatique et important, où l’on se fait mille serments que l’on pense éternels. Un voyage doux, drôle, touchant, avec de multiples rebondissements et une pléiade de personnages hauts en couleurs (à commencer par les parents d’Emile, pittoresques et parfois cruels). Tous incarnés par un seul et même comédien, Garlan Le Martelot, qui se glisse avec délectation dans les oripeaux d’Emile et qui parvient, d’un geste ou d’une modification de son timbre, à incarner toute cette galerie improbable de personnages que l’on a pourtant l’impression de bien connaître. Grâce au texte et à ses répliques qui font mouche, à une inventivité de la mise en scène pour faire apparaître des éléments de décor et à une bande son très travaillée. Prêts pour ce retour vers le futur ?
Jusqu’au 24 novembre, du jeudi au samedi à 21h et le dimanche à 18h.
Théâtre Lepic, 1 avenue Junot 75018 Paris
2 commentaires sur « « Venise n’est pas en Italie » au Théâtre Lepic »