Journal d’un vieux confiné…Jour 17

En cette période de confinement, mon ami Rodolphe Trouilleux, qui vient de rejoindre le blog vous fait part d’un journal imaginaire : « Journal d’un vieux confiné  »  Historien, auteur de nouvelles, conférencier, rédacteur au Journal Le Chat Noir, on me présente souvent comme le spécialiste de Paris secret et insolite, rappelant en cela mon livre éponyme. C’est un peu vrai mais Paris dans son ensemble me passionne depuis toujours. La ville d’hier et d’aujourd’hui, ses multiples histoires et faits divers occupent mon quotidien. Incorrigible piéton, je parcours les rues parisiennes en tous sens, et mes découvertes sont nombreuses. Qu’elles soient théâtrales, littéraires, gastronomiques, etc, les surprises sont souvent au rendez-vous et c’est un plaisir de les partager.

 

Dix-septième jour de confinerie

Avec Maman, on en a un peu marre de la confinerie, même que ça commence à nous faire peur du temps qu’on va encore passer atome. 

On a beau chercher les bons côtés, y en n’a pas !  

Faut dire que le bilan il est pas terrible pour ce qui nous concerne : moi je me suis transformé en homard rose et maman en Simplet privé de cornichons, c’est triste ! 

Heureusement que y a l’Asticote qu’est un amour. Bah si, voyez, y a elle qu’est arrivée dans notre vie et c’est plutôt bien. Bon, on fait l’impasse sur son haleine de phoque et ses pets à répétitions, elle est tellement gentille ! Elle devrait pourtant en vouloir au pauvre monde, si moche et si malmenée, mais non, elle est comme ça. Maintenant, elle a la gamelle pleine, un canapé accueillant et nous qu’on l’adore, elle en demande pas plus. 

Tiens, grâce au Kiki, on a eu des nouvelles du dentier de Maman, et les nouvelles elles sont pas terribles ! Le gars qui bricole le truc il a dit que c’était pas facile de remonter un puzzule pareil, et que comme il avait pas toutes les dents, le résultat il sera comme il a dit approximatif. Maman elle risque d’avoir pas les dents bien alignées en haut et en bas, et que, soit elles seront un peu rentrées, soit en avant. 

Bref, de Simplet, Maman elle risque de passer à une drôle de tête type guerre des étoiles en plus pauvre. Elle s’en fout mais moi ça me fait un peu suer tout ce bricolage. Ce sera plus la Divine de dans le temps, mais ce sera pas de sa faute. 

Mince, elle a retrouvé la laine pour finir le pull poncho africain ! Et en plus elle veut me faire un bonnet assorti, me vlà bien ! Ce matin, on a continué l’essayage. Le machin est trop large et les bras sont pas à la même hauteur. Quand je me regarde dans la glace je me fais pitié à moi-même, on dirait un vieux clodo d’autrefois, genre Boudi, avec ça !

Je l’ai dit à Maman qu’était pas contente et qui m’a rétorqué que le clodo du film y s’appelait pas Boudi, mais Bouda ! J’aime pas qu’elle me traite comme un inculte, tout ça parce qu’elle fait les mots croisés du Canard enchainé toutes le semaines et que moi j’en suis pas capable. 

En tout cas pour le moment les essayages de la mode va falloir oublier : moi je suis toujours à poils et la laine ça gratte fort. C’est marrant mais je suis habitué à vivre comme ça maintenant et l’autre jour, quand on a sonné à la porte j’étais parti pour ouvrir ! Heureusement que la Divine elle a de la suite dans les idées et qu’elle m’a empêché de le faire, en plus c’était la petite infirmière qui venait dire merci pour le cageot de madeleines… Elle doit tellement en voir de moches à l’hosto que c’est pas la peine d’en rajouter. 

Au rayon des calamités, puisqu’on fait la liste, y a le Vincent Vincent qu’est de retour, avec de nouvelles chansons et aussi des duos qu’il chante avec sa perruche, la Sarah Frisette. Ça promet rien qu’avec les titres : « Ton soleil a brisé ma vie » ; « Petits baisers, grands bonheurs » ; « Zig-zags de l’amour » ; « Rêver avec toi c’est dormir au soleil » et j’en passe des vertes et des plus mûres. Ce soir, à la télé des Crevettes (ça doît être la 5) on a droit à un concert en direc du Vincent Vincent, avec un grand orchestre du genre qui sont nombreux et qui coûte un max de pognon. Maman elle a déjà préparé son plateau télé pour regarder son chéri. 

Nous, avec l’Asticote, on va regarder un film de dévédé dans ma chambre. Ce soir ça va être bien. La dernière fois c’était un document sur la pêche au gros – en couleurs, c’était vachement beau ! – et là je crois que ça va être « Anguilles et mer des pétasses » un truc dans le genre raffiné avec des gens bien habillés et des belles gonzesses. Mais je vais encore avoir froid cette nuit. Dormir sans drap ni couverture, c’est pas top. 

Bon, demain on verra où elle en seront les rougeurs. 

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Historien, auteur de nouvelles, conférencier, rédacteur au Journal Le Chat Noir, on me présente souvent comme le spécialiste de Paris secret et insolite, rappelant en cela mon livre éponyme. C’est un peu vrai mais Paris dans son ensemble me passionne depuis toujours. La ville d’hier et d’aujourd’hui, ses multiples histoires et faits divers occupent mon quotidien. Incorrigible piéton, je parcours les rues parisiennes en tous sens, et mes découvertes sont nombreuses. Qu’elles soient théâtrales, littéraires, gastronomiques, les surprises sont souvent au rendez-vous, et c’est un plaisir de les partager.

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