Récolte et émondage de safran parisien

Crédit : Julie Meaudre

Le safran me rappelle mon voyage en Iran il y a 3 ans et les grandes négociations avec les vendeurs sur les bazars. Je ne savais même pas qu’on en produisait en France et encore moins à Paris. J’ignorais également qu’à une époque la France était même le premier pays producteur de safran. Alors, quand on m’a donné l’occasion d’aller récolter et émonder du safran sur les toits de Paris je n’ai pas hésité, en voilà une amusante expérience !

Le rendez-vous est donné un matin (le crocus se lève tôt) au métro Raspail devant le lycée hôtelier. On est accueilli par Louise et son grand sourire (masqué), c’est l’une des quatre sœurs à l’origine de ce projet pour le moins original mais pas si fou : produire du safran à Paris.

L’atelier commence par un peu de sport pour rejoindre le 5ème étage du bâtiment où se trouvent les terrasses. Pas d’inquiétudes, il y a un ascenseur et les terrasses sont sécurisées. La pluie s’est arrêtée et les jolis fleurs de crocus sativus (variété utilisée pour produire le safran) s’étirent dans leurs grandes jardinières. Là, une infusion safran-miel-citron (miam) dans les mains nous écoutons Louise nous expliquer le projet de la Maison d’agriculture urbaine Bien élevées : trouver un produit peu cultivé en France, qui peut être produit avec un minimum d’interventions humaines et qui offre de nombreuses possibilités d’utilisations, ça sera le safran. Il faut alors trouver des espaces relativement grands car environ 150 fleurs sont nécessaires pour produire 1 gramme de la précieuse épice. La première terrasse safranière voit le jour sur le toit de l’Institut du Monde Arabe, trois autres suivrons.

Crédit : Julie Meaudre

On passe ensuite à la pratique : un tablier, un panier et c’est parti pour la cueillette ! Les crocus se récoltent tous les jours entre mi-octobre et mi-novembre environ car ils poussent en continu, tous les jours de nouvelles fleurs sortent. Il n’est pas rare que des abeilles un peu engourdies par le froid et ivres de safran dorment dans les fleurs, il y a des ruches à coté des jardinières -attention à ne pas leur faire de mal- en tapotant un peu la fleur elles se réveillent…et repartent. La vue des terrasses est plutôt chouette, on aurait préféré avoir du soleil certes mais c’est toujours agréable pour les citadins que nous sommes de prendre l’air et de cueillir des fleurs sur un toit.

Crédit : Julie Meaudre

Enfin retour au chaud, à l’intérieur, pour la partie délicate : l’émondage. Il s’agit d’ouvrir délicatement les fleurs et de couper le pistil à l’aide d’un petit ciseau doré, tout en veillant à conserver les trois brins ensemble, c’est un gage de qualité : vous le saurez la prochaine fois que vous achèterez du safran ! Passé les premières minutes un peu balbutiantes, car le travail est minutieux, l’activité s’avère agréable et même relaxante. Les ardoises se couvrent de pistils rouge-orange et de fleurs violettes, c’est très joli et on échange des recette de cuisine tout en travaillant. J’ai eu la sensation que je pourrais faire ça pendant des heures ! Nous avons même eu droit à une dégustation de choux à la poire avec une crème au safran (très bon, de chez Bulliz), mais cela ne fait pas partie de l’atelier d’habitude, nous avons été gâtés !

Ce fut donc un très sympathique matinée, j’ai découvert et appris pleins de choses, je recommande, même avec des enfants. Les Bien Élevées proposent des ateliers récolte et émondage dans trois de leurs quatre sites parisiens, n’hésitez pas à vous inscrire sur leur site (www.bienelevees.com), vous repartirez même avec un petit cadeau !
Vous trouverez également sur le site leurs produits en vente directe ainsi que la liste des points de vente où les trouver, pour du safran 100% local !

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