On a pu récemment voir le comédien Johann Dionnet au théâtre dans Intra-Muros d’Alexis Michalik, dans la série Lupin sur Netflix et au cinéma dans une scène d’anthologie d’Adieu les cons d’Albert Dupontel. En attendant de le retrouver sur scène et sur nos écrans, il a bien voulu partager quelques-uns de ses coups de coeur.
Un album de musique ?
En ce moment, j’écoute un album qui s’appelle Grand Médine, qu’un ami m’a fait découvrir. J’adore ses punchlines, sa manière de rapper. Et cela fait écho à certains moments de ma vie, comme quand il dit « Je préfère regretter mes discours plutôt que de regretter mes silences », ça me parle énormément, car je réfléchis beaucoup avant d’agir. Mais souvent, ça peut m’empêcher de faire des choses et c’est difficile pour un artiste de jongler entre les deux, car on doit s’engager émotionnellement et raconter ce qui nous touche et nous parle. Mais en même temps, qui suis-je pour dire ce que je pense du monde ? Je le saigne pas mal, ce disque ! Sinon, j’ai aussi beaucoup écouté La Fête est finie d’Orelsan dont les chansons décrivent mon quotidien et Paradis de Ben Mazué.
Mais mon coup de coeur de tous les temps, c’est OK Computer de Radiohead, un classique pour moi. Cet album définit ma jeunesse. Quand je l’écoute, il y a de la nostalgie qui revient, je l’avais découvert au collège et il m’a suivi pendant toute ma scolarité, on faisait des slows dans les boums sur Creep ou Karma Police, c’est l’un des premiers groupes que j’ai vus en concert… NTM, aussi, fait partie des groupes qui m’a longtemps accompagné.
Une chanson ?
Karma Police, de Radiohead et San, d’Orelsan.
Un clip ?
You are my high, de Demon, qui m’a pas mal marqué, où pendant tout le clip, on voit en gros plan un garçon et une fille se rouler une pelle. Je crois que ce sont mes premiers émois d’adolescent ! C’était assez osé pour l’époque de faire ça ! J’étais subjugué et j’adore aussi la chanson, une belle madeleine de Proust pour moi.
Un film ?
Quand j’étais ado, j’avais une cassette vidéo de Léon, de Luc Besson. Mais mon magnétoscope ne fonctionnait pas bien et toutes les images étaient en noir et blanc. Et je me souviens que quand j’avais une peine de coeur, je regardais donc Léon en noir et blanc.
Mais il y a tellement de films que j’aime ! Tous les ans, je me refais la trilogie du Parrain et celle du Seigneur des Anneaux. Je regardais Star Wars quand j’étais petit, mais il faut dire que Le Seigneur des Anneaux, c’est quand même incroyable, que ce soit en termes d’images, de mise en scène, c’est époustouflant et ça n’a pas bougé d’ailleurs depuis sa sortie. Sinon, comme je suis un grand fan de Gérard Depardieu, je citerais La Chèvre que j’ai vu un milliard de fois, Cyrano de Bergerac…
Une série ?
Breaking Bad, comme tout le monde ! J’avais peur d’être déçu, mais non, c’est incroyable. La construction des personnages est dingue, c’est du même niveau que Les Soprano que j’ai découvert aussi sur le tard. En tant qu’acteur, c’est jouissif à voir. J’ai aussi eu ma grosse période Game of Thrones, même si j’ai été déçu par la fin.
Mais je recommande vivement la série ultime pour moi, Extras de Ricky Gervais, un acteur inspirant pour moi. Une vraie claque de comédie, de subtilité de jeu et puis ça parle d’un acteur loser magnifique.
Un documentaire ?
Un pays qui se tient sage. Il faut s’accrocher, c’est violent et assez dur à regarder. C’est sur les manifestations des Gilets jaunes et on voit à la fois le point de vue de la police et celui des manifestants. Et puis, c’est passionnant de voir l’interprétation des gens, sur les mêmes images, en fonction du camp dans lequel on est.
Un livre ?
Leurs enfants après eux, de Nicolas Mathieu. J’ai eu la sensation qu’il décrivait ma jeunesse. J’ai été subjugué par ce bouquin, son style singulier, sa manière de décrire la jeunesse des années 1990. J’ai voulu l’adapter au cinéma, mais les droits ont déjà été achetés.
Une bande dessinée ou un manga?
Dragon Ball Z. Je me souviens que quand j’allais chez mon grand-père dans le sud, je m’arrêtais au rayon BD, je me mettais en tailleur et je lisais les mangas par terre. Je crois que mon grand-père prenait son temps pour me laisser finir de lire mon manga. J’en ai très peu acheté, mais je les ai tous lus comme ça !
En bande dessinée, quand j’étais petit, j’étais fan des Tuniques bleues pour l’humour cynique et de Spirou et Fantasio, puis j’ai eu ma période Lanfeust, Maus et dernièrement, j’ai acheté Blast de Manu Larcenet et c’est super. C’est assez sombre, mais c’est formidable.
Une exposition ?
L’exposition de l’artiste Pierre-Luc Poujol dans la Galerie Ida Médicis. Il fait des choses formidables.
Un photographe ?
Flavien Prioreau, avec qui j’avais eu l’opportunité de faire des photos et dont j’aime beaucoup le travail.
Un spectacle ?
Le dernier qui m’a beaucoup plu, c’est L’Absence de guerre qui se jouait à la Cartoucherie. Je suis un passionné de théâtre et de cinéma et ce spectacle mêle les deux, avec ce film tourné en plan-séquence et en direct derrière la scène, ça m’a complètement happé. Les acteurs sont sublimes.
Je suis un fan absolu aussi d’Igor Mendjisky, notamment J’ai couru comme dans un rêve qui fut ma première claque au théâtre. Je suis également fan du travail de Jean-Philippe Daguerre, mon papa de théâtre, car c’est avec lui que j’ai commencé à monter sur les planches. Je suis fan de son Adieu Monsieur Haffmann. J’ai joué dans sept de ses pièces, avant qu’il soit connu. J’ai des souvenirs formidables des tournées qu’on faisait ensemble. Et puis, je suis aussi très admiratif du travail d’Alexis Michalik et je ne dis pas ça parce que je joue dans Intra-Muros qui est pour moi sa meilleure pièce. Avant qu’il me propose de jouer dedans, elle était déjà ma préférée de lui.
Un plat préféré ?
Je suis nul en cuisine, mais j’adore manger ! En général, j’aime bien me faire un pavé de saumon en papillote avec une julienne de légumes. C’est le seul plat que je sais faire. Et je raffole des coquillettes au jambon avec de la truffe.
Une activité sportive ?
Le tennis depuis que je suis gamin, j’en fais une fois par semaine. Un sport que je déteste autant que je l’adore. Il peut me mettre dans des états pitoyables, mais il apprend beaucoup sur la persévérance, c’est un moyen de gérer ses frustrations. Et la boxe, que je pratique une fois par semaine également, pour apprendre à prendre et donner des coups, avoir moins peur. J’ai aussi fait du rugby quand j’étais jeune.
Une citation ?
« Amor Fati – Aime ton destin » qu’un pote comédien m’avait dit. Ça m’a pas mal aidé. Accepter les choses, c’est plus facile pour les affronter, plutôt que d’être dans la résistance et dans le contrôle.
Une maxime dans la vie ?
« Toujours voir le bon côté des choses ».
Votre actualité ?
On peut voir la première partie de Lupin sur Netflix, ainsi que la comédie La Grande classe. Il y aura la ressortie d’Adieu les cons d’Albert Dupontel quand les salles rouvriront. Sans oublier le film En attendant Bojangles. Je reprendrai Intra-Muros au théâtre normalement et si tout se passe bien, je devrais réaliser un moyen-métrage cet été, une comédie romantique qui se passe pendant le festival d’Avignon. On devait le tourner l’année dernière, mais ça n’avait pas été possible. Et cette année, festival ou non, on va tout de même le filmer.
Merci Johann !
