On ne présente plus Sophie Forte qui a de multiples cordes à son arc artistique : chanteuse, comédienne, humoriste, autrice… On a pu l’applaudir dernièrement au théâtre Lepic pour la pièce Lorsque Françoise paraît (à retrouver en tournée dans toute la France et en Avignon cet été) et elle vient de sortir un livre autobiographique, La Valise. Entre deux activités, elle a bien voulu nous raconter quelques-uns des coups de coeur de sa vie.
Un album de musique ?
J’écoute beaucoup de musique. D’ailleurs, j’ai sorti huit albums ! Et j’ai travaillé avec deux personnes exceptionnelles qui font elles-mêmes des albums que j’écoute très souvent et dont le travail évolue merveilleusement. Il y a Thibaud Defever qui a sorti dernièrement un opus magnifique avec un quartet à cordes de jeunes femmes très douées. On a tourné ensemble pendant cinq ans, lui et moi, on avait créé le duo Presque Nous.
Et il y a Antoine Sahler, qui accompagne notamment François Morel et qui est mon compositeur depuis que je chante. Il a un talent fou, il écrit des chansons magnifiques, pleines d’humour et de tendresse.
Sinon, j’adore le jazz et dans ma maison de disque, il y a un artiste incroyable, Daniel Goyone et dont j’aime le travail délicat, aux mélodies magnifiques qui me transportent.
Une chanson ?
J’ai une chanson qui me suit depuis des années, c’est Les gens qui doutent, d’Anne Sylvestre. J’ai eu la chance de faire des premières parties pour elle, j’aimais énormément cette femme que j’ai bien connue. Et quand j’écoute cette chanson qui me correspond tellement, j’ai l’impression qu’elle l’a écrite pour moi.
J’aime aussi Le p’tit grenier, toujours d’Anne Sylvestre, que j’ai reprise lors d’un de mes albums. Elle parle des enfants juifs que l’on cachait pendant la guerre et c’est bouleversant. J’ai eu beaucoup de mal à la chanter, tellement je pleurais !
Sinon, j’adore Il suffirait de presque rien que Jean-Max Rivière a écrite pour Serge Reggiani, une chanson d’amour absolument magnifique. On se connaît depuis 40 ans avec Jean-Max et il est devenu l’un de mes meilleurs amis, c’est lui qui m’a encouragée à chanter.
Un film ?
Je suis fan de comédies, j’en vois des tonnes. Et parmi toutes celles qui m’ont fait beaucoup rire, il y a L’Impossible Monsieur Bébé avec Katherine Hepburn et Cary Grant. Hilarant ! Je suis aussi une grande admiratrice des Monty Python.
J’ai aussi revu récemment La Chèvre avec Pierre Richard et Gérard Depardieu que je peux voir et revoir, que je partage avec des amis, mes enfants, leurs amis… Je suis aussi fan de Hitchcock et Woody Allen, on regarde leurs films à la suite en famille.
Une série ?
En ce moment, je suis dans la dernière saison de The Office US. Qu’est-ce que c’est drôle, plein de trouvailles, avec des comédiens grandioses. J’ai hâte de rentrer chez moi pour la regarder. Je suis fan de Steve Carrell et il est incroyable dedans. Cela m’a donné envie de revoir des films avec lui, comme 40 ans et toujours puceau.
Un documentaire ?
Gérard Miller et sa femme Anaïs Feuillete font de très beaux documentaires, comme celui sur Françoise Dolto que j’interprète en ce moment au théâtre. Ils viennent d’en faire un sur Walt Disney qui est génial aussi. C’est toujours très juste et bienveillant, ça se regarde comme un film.
Un photographe ?
Doisneau, évidemment. Sinon, les photographes qui saisissent les émotions, les moments volés. J’aime aussi le travail de Yann Arthus-Bertrand, son livre La Terre vue du ciel est incroyable.
Une exposition ?
J’ai vu à Lyon l’exposition Steve McCurry, aux portraits fantastiques. C’était magnifique.
Un spectacle ?
Dernièrement, j’ai vu Le Montespan, au théâtre de la Huchette. C’est super ! J’aime énormément Salomé Villiers et j’ai découvert Michaël Hirsch qui est super !
Un livre ?
Un qui m’a donné envie de lire quand j’étais jeune ado, c’est L’Ecume des jours, de Boris Vian. J’ai découvert sa poésie, sa violence dans ce livre, qui m’a donné envie d’écrire aussi. Cela m’a bouleversée. J’ai lu tous ses romans par la suite, il me passionnait. J’aime beaucoup aussi les livres de David Foenkinos, Amélie Nothomb…
Une bande dessinée ?
J’adore Sempé, car j’étais fan du Petit Nicolas quand j’étais petite. J’aime aussi Riad Sattouf et Voutch dont les dessins sont magnifiques, cinglants et poétiques. Et évidemment, Hergé, c’est toute ma jeunesse. Je suis fan de Tintin qui m’a donné envie de voyager.
Une recette préférée ?
Je suis la reine des gâteaux au yaourt au citron, c’est parfait car c’est très rapide à faire, en seulement cinq minutes. Et c’est vraiment délicieux.
Une activité physique ?
J’ai la chance d’habiter près des Quais de Seine et cela fait donc près de 35 ans que je « courotte ». Je suis dingue du Jardin des Plantes et j’y vais donc en courant un peu, deux fois par semaine et en passant par les quais. Avant, je faisais aussi de la natation à la piscine de Pontoise, mais elle a fermé pour des travaux de rénovation.
Un adage ?
Je ne me suis toujours dit que la vie était courte, que tout était possible et qu’il fallait donc en profiter pour explorer tout ce que je voulais. Je ne me suis jamais mis de barrière, je ne me suis jamais interdit. Et mon père était mon exemple. C’était un artiste qui s’est découvert sur le tard. Il a eu un succès monstre avec ses peintures d’ailleurs, une ascension fulgurante, se retrouvant à la tête d’une immense galerie alors qu’il était chauffeur de taxi à la base et n’avait jamais touché un pinceau de sa vie auparavant. J’ai vécu tout ça en direct, car ça a commencé lorsque j’avais 7 ans. Et donc, toute ma vie, je me suis dit qu’il fallait faire ce dont on rêvait et c’est ce que j’essaie aussi d’apprendre à mes enfants. Il ne faut pas avoir peur de se faire mal. Mon bonheur, c’est de me challenger en permanence. Je me suis perdue avant, en essayant d’être connue, mais aujourd’hui, ce qui compte pour moi, c’est de m’épanouir dans ce que je fais.
Votre actualité ?
Il y a d’abord la pièce Lorsque Françoise paraît que je vais reprendre aux Variétés le 16 mai et à Versailles le 10 juin avant d’aller au festival d’Avignon cet été, à l’Essaïon à 16h45. Une très jolie pièce sur la vie de Françoise Dolto que je joue de 4 ans à 80 ans. Un rôle magnifique. J’ai rêvé toute ma vie d’avoir un rôle pareil. On fera une tournée ensuite dans toute la France.
J’ai sorti récemment le livre La Valise aux éditions Prisma, qui raconte entre autres, l’histoire de mon père qui en est le personnage principal. Il méritait un livre. J’y raconte 50 ans de notre vie, de notre milieu modeste en tant qu’immigrés italiens à l’épanouissement à travers l’art et la peinture.
Merci Sophie !
