Voyageuse, auteure, journaliste, Judith Lossmann est aussi éditrice et coach… Son actualité ? Le lancement d’un nouveau “mook” consacré aux voyages et la mise en place d’un coaching littéraire à destination de tous ceux qui veulent écrire un livre ou un film. Voici son Paris.
Depuis quand êtes-vous à Paris ?
Je suis arrivée à Paris dans les années 1980… Je ne sais plus si c’était en 82 ou en 83 ? Mais à une époque où Paris était bouillonnante. Où tout se passait à Paris. Où la notion de province et de capitale était très forte et les différences de styles de vie marquantes.
Votre premier souvenir à Paris ?
Mon premier souvenir ? Bien avant de venir y vivre, je venais de temps à autre à Paris. Au Carreau du Temple… Je me souviens toutes les adolescentes y allaient acheter LE blouson en cuir que l’on ne trouvait pas à Dijon. Moi, ce qui me frappait c’était l’odeur de Paris. Il y avait dans l’air quelque chose de suave. Un mélange aigre-doux. Je ne saurais expliquer… les cuisines des restaurants, les boulangeries, l’odeur du métro. Tout cela mêlé ça donnait l’odeur de Paris. Parfois, dans mes reportages, je retrouve cette odeur et là, Madeleine de Proust quand tu nous tiens, je remonte dans le temps. J’adore!
Paris vous le/ la définiriez comment ?
Aujourd’hui ? Ou hier ? Parce qu’aujourd’hui, Paris est triste, sale, liberticide, ingérable, anti-kiffe ! Il faut sortir le soir pour s’en rendre compte. Il y a 20 ans, on ne pouvait approcher de Montmartre. J’y suis allée hier soir pour saluer le départ en retraite d’une attachée de presse et les rues étaient vides. Les restaurants vides. Et marcher à pieds sur les pavés mouillés relevait de l’équilibrisme… Je n’aimerais pas avoir 20 ans aujourd’hui dans Paris mais je suis très contente d’avoir eu 20 ans à Paris. Ce fut formidable.
Quel est votre ou vos endroit(s) favori(s) à Paris ?
Je reste très attachée à Saint-Germain-des-Prés. Selon moi c’est un quartier qui a réussi à conserver son identité. J’aime toujours la Bastille pour y sortir pas pour y vivre. Et j’ai découvert très récemment le quartier de la Cité Universitaire avec le parc Montsouris et les immeubles de l’avenue René Coty.

Quel est votre musée favori ?
Mon favori est le Musée Rodin pour l’authenticité de l’atelier. J’adore le parc immense, la cafétéria. Quand il fait chaud, on est à l’ombre et au calme. Impossible de deviner que nous sommes en plein 7ème arrondissement.
Un restaurant fétiche ?
Il y en a des tonnes. Et comme je voyage beaucoup pour mon métier, j’aime retrouver des restaurants qui me rappellent mes destinations favorites. J’aime toutes les gastronomies. Mon préféré (puisqu’il en faut un) est un Indien. Niché dans une petite rue du 15ème arrondissement, il s’agit du Palais de Shaha Jahan rue des Quatre-Frères-Peignot. Il ne paye pas de mine mais c’est probablement d’un des meilleurs de la capitale. Leur plat traditionnel “Sag Panneer”, des épinards au fromage vaut de traverser tout Paris.

Une boutique fétiche ?
Je ne suis pas très “shopping” vêtements… À Paris, j’achète sur coup de coeur quand je passe devant une vitrine. En revanche, pour tout ce qui concerne les gourmandises, j’ai mes spots. Fan de cuisine japonaise, je fais toutes mes courses chez Kioko, 46 rue des Petits-Champs, dans le deuxième. Quand j’y vais, à quelques mètres, je m’arrête dans l’une de plus anciennes confiseries, PapaBubble, où j’achète de la pâte grise. La même, exactement, que je mangeais quand j’avais 8 ans ! Il faut entrer dans cette confiserie, c’est un voyage dans le temps gratis.
Un salon de thé, un café, un brunch ou autre à recommander ?
Encore à proximité d’un musée… Il s’agit du salon de thé/ café du Petit Palais. J’aime son bistrot caché au milieu de la végétation sous les arcades de la construction typique des années 1900. Quel luxe de prendre un café dans le cœur du musée des Beaux Arts de la Ville de Paris !
Quel est votre quartier préféré ?
Pour y vivre… le 16ème. Je sais que ce n’est pas original mais j’aime la beauté des immeubles haussmanniens, les villas plus ou moins secrètes (où j’adorerais vivre), la largeur des rues et des boulevards. Et puis, pour qui sait regarder, le 16ème regorge d’endroits atypiques, chics, originaux, élégants. Avec la rue de Passy, tous les désirs de shopping sont réalisables. Et désormais, nous avons aussi la Grande Épicerie de Paris. Ne manque même pas un Mark & Spencer juste en face la maison de la radio, sur l’autre rive, certes, mais vraiment pas loin.
Comment vous déplacez-vous à Paris ?
Je suis dans les extrêmes… Soit en voiture, un 4X4 (non polluant) qui m’a d’ailleurs valu une rupture avec mon dernier copain (un écolo à vélo), soit à pied ! J’envisage aussi la trottinette. Électrique.
Que diriez-vous à Paris ?
De changer de Maire… Pour une personne qui aime Paris et les Parisiens, qui ne pense pas qu’élection et réélection. Stopper la circulation sur les voies sur berges est une telle ineptie ! Un contre-sens ! Imaginez quand vous stoppez la circulation dans un membre (bras ou jambe) et voyez ce que cela provoque dans tout le corps. Pour Paris, c’est pareil. Il y avait tant d’idées formidables à mettre en place pour que chacun vive dans le Paris qu’il aime !
Si Paris était une chanson / une musique ?
Celle sur laquelle, casque sur les oreilles, j’adore arpenter les rues de la capitale à savoir Riverside d’Agnes Obel.
Si Paris était une odeur ?
Celle des jacinthes… Qu’est ce qui symbolise plus le printemps ? Et le printemps sied à Paris.
Votre saison préférée à Paris ?
Et bien justement le printemps quand toutes les terrasses se remplissent. J’aime aussi l’automne. Les demi saisons conviennent à cette ville alors que l’été la rend étouffante et l’hiver triste.
Un bar préféré, un lieu la nuit ?
Un bar préféré ce serait forcément un bar irlandais. Un pub version Eire. Avec des grands bocs de bière ambrée, une Guinness par exemple. Mais pas les soirs de match.
La nuit ? Les ponts. Tous les ponts. J’adore les ponts. Le pont Alexandre III ou le pont de Grenelle avec une vue sur la Statue de la Liberté que je salue à chacun de mes passages depuis 30 ans, d’un clin d’oeil amical.
Paris le matin ?
C’est Paris chez moi. Je ne sors pas dans Paris le matin. J’écris. Je trie mes photos. Je monte mes reportages. Je me contente de regarder par la fenêtre. Et si vraiment je dois sortir c’est pour prendre un café dans mon bistrot de quartier. Un endroit où je peux aller le cheveu défait et le maquillage en vadrouille sans que personne ne me dévisage.
Paris le dimanche ?
Alors là on parle d’un rituel immuable ! Aller au marché… à pied. Faire mes courses de produits frais, je connais tout le monde et j’aime cela ! Puis retrouver, chez Nundo mon frère et mes amis pour refaire le monde, commenter les infos. J’adore ces échanges genre “café du commerce”. So frenchy ! Le dimanche à Paris, ce sont aussi des balades à pied et à vélo dans le bois de Boulogne. Des virées sur les brocantes. Un tour dans le Marais, un peu trop fréquenté à mon goût. Un thé chez Mariage Frères. Une gourmandise chez Pralus.
Paris et vous ?
Je cumule les casquettes. Mais disons que les principales sont d’être une petite éditrice indépendante doublée d’une journaliste curieuse du monde. Je travaille pour un site La Vie Est Belle Voyages. Actuellement, je “lance” un nouveau magazine print, un mook en fait (contraction de magazine et book), entièrement consacré aux voyages. Intitulé Une Année De Voyages, il sera vendu en kiosques et en librairies, avec de supers goodies (des dessins venus d’illustrateurs de la communauté de Urban Sketchers) et la description d’une pléthore de voyages à faire. Le slogan dit bien de quoi il s’agit : Des voyages testés… Des idées pour partir toute l’année !
J’ai récemment mis au point une méthode pour gagner en liberté et en bien-être que j’ai baptisée LittéroThérapie. Mes “clients” trouvent dans cette démarche “littéraire” et “thérapeutique” de quoi guérir les maux par les mots et c’est formidable pour moi de réussir à les aider. D’autant que dans la méthode, il y a un aspect amusant : les LittéroThérapistes terminent avec un livre. LEUR livre entre les mains. Parfois, la LittéroThérapie débouche sur de véritables talents d’auteur et là, j’interviens plus comme un coach littéraire.
Comme vous le voyez mes journées sont largement occupées. Je dormirai plus tard… quand la ville lumière m’en laissera le temps.
Merci Judith !


Quelle bobo! “quel quartier préférez-vous?” ” bah le 16ème” Ben Voyons… Ahah certes, elle ne répondra pas “le 19ème” ou Sarcelles… Et elle reçoit un pourcentage sur chaque commerçant qu’elle cite et dont le lien renvoie vers leur site?
Les liens ce sont nous qui les rajoutons pour les indiquer au lecteur (que ce soit des musées, restaurants ou autres) sans aucune commission en tout cas pour notre part :)