On ne présente plus la comédienne Isabel Otero que l’on peut admirer autant au cinéma que sur scène et à la télévision. Après la série Diane, femme flic, c’est dans Crimes Parfaits qu’elle s’illustre en ce moment pour France 3 dont elle vient de tourner de nouveaux épisodes. En attendant de les découvrir à la fin de l’année, elle nous confie ses coups de cœur du moment.
Un album :
J’ai fait le choix de vivre à la campagne. Je suis profondément écolo, tournée vers le bio et mes goûts culturels s’amalgament à tout ceci. En musique, il y a beaucoup d’albums qui sont en résonance avec mon âme, comme ceux de Xavier Rudd, notamment Spirit bird.
Une chanson :
J’ai un coup de cœur récent pour le titre de Camille Lellouche et Grand Corps Malade, Mais je t’aime, qui donne à voir l’amour dans la collision et la blessure qu’il peut y avoir entre deux êtres. C’est rare ces chansons qui parlent de cela aussi bien. Cette chanson me fait pleurer. Camille Lellouche a un énorme talent, j’avais adoré sa chanson qu’elle avait faite pendant le confinement et elle a une sacrée voix. J’avais déjà été touché par Grand Corps Malade, notamment avec son duo qu’il avait fait avec Richard Bohringer.
Un clip :
J’aime beaucoup les clips en noir et blanc et épurés, comme Tandem de Vanessa Paradis par Mondino ou la chanson La Chanson d’Hélène du film Choses de la Vie, avec Michel Piccoli et Romy Schneider.
Un film :
Mon film culte est La Ligne rouge de Terrence Malick. Je suis fascinée par les films de guerre, de toutes sortes. J’ai dévoré la série Band of brothers plusieurs fois par exemple. Peut-être que cela provient du fait que mon grand-père était officier marinier, que je porte en moi des gènes et des mémoires de combats… Dans La Ligne rouge, on aborde la peur du combat, la peur des soldats, de l’éternel recommencent des batailles, qu’on peut mourir à tout instant. Et les images sont incroyables. Ce film me ramène au magnifique poème de Rimbaud, Le Dormeur du val.
Une série :
La série Unbelievable sur Netflix qui m’a totalement retournée. Une série jouée, écrite, produite et réalisée par des femmes, qui parle du viol féminin, j’ai trouvé ça très, très fort. Mon côté militant et féministe a été très touché par cette histoire vraie qui, hélas se répète. J’ai aussi beaucoup aimé Mindhunter.
Un documentaire :
Ma sœur, Mariana Otero, est documentariste et elle a sorti un film magnifique qui s’appelle Histoire d’un regard, sur le photographe Gilles Caron. On lui avait confié tous ses négatifs et elle a étudié le regard de Gilles sur l’actualité. C’est un photographe qui a démarré très tard, qui a eu une carrière fulgurante et qui est mort très jeune, en laissant deux petites filles. Ma sœur avait fait un documentaire en 2003, Histoire d’un secret, qui était sur notre mère qui était peintre et qui est décédée en nous laissant toutes les deux en 1968, d’un avortement qui a mal tourné, un secret que j’avais découvert longtemps après. Et ça a fait une résonance dans la disparition de Gilles Caron pour ma sœur.
Un photographe :
Peter Beard, pas tant pour sa photo que pour son rapport au vivant, à la nature, à l’Afrique. J’ai toujours été fascinée par les carnets d’artistes, comme ceux de Frida Kahlo et Peter Bird en a fait aussi, dessinant sur ses photos, racontant sa vie à travers eux. J’aime aussi Jacques Henri Lartigue. Il avait besoin de se sentir dans la réalité, d’appartenir à l’intérieur du monde. Il ne le faisait pas pour être exposé, mais pour se relier à l’instant présent. Et ses clichés ont été découverts dans les années 1970 dans un grenier par ses enfants qui ignoraient qu’il faisait des photos.

Une exposition :
Celle d’une peintre contemporaine que j’adore, Fabienne Verdier, au musée Granet, à Aix-en-Provence. Elle est aussi calligraphe et elle a un pinceau géant de plus d’1m60 avec lequel elle peint en dansant. L’exposition était sublime, j’aime toute son œuvre.
Un spectacle :
L’année dernière, quand je jouais à Avignon dans Déglutis ça ira mieux, je suis allée voir un spectacle incroyable et très moderne de Christine Citti, Ils n’avaient pas prévu qu’on allait gagner, qui va reprendre en tournée et sera au Rond-Point cet automne.
Un roman :
J’ai lu mon livre de chevet pour la première fois à 22 ans et j’en avais pleuré, je l’ai relu à 40 ans et je me suis rendue compte qu’il y avait une forme de résonance dont je n’avais pas pris conscience quand j’étais jeune : c’est Dalva de Jim Harrison. J’ai d’ailleurs appelé ma première maison Dalva. C’est l’histoire d’une Indienne de 40 ans qui décide d’écouter son âme et de partir vivre dans la nature dans le Montana et où elle va recouvrer ses vraies racines.
Une bande dessinée :
J’ai beaucoup aimé Corto Maltese d’Hugo Pratt. J’adorais ses mystères, ses aventures, ce côté baroudeur et tragique de Corto, ainsi que le personnage d’Hugo Pratt.
Un plat préféré :
Ma fille me demande toujours mon tajine ! J’adore manger et faire la cuisine, avec plein d’épices. J’ai découvert récemment le chef Simone Zanoni, qui a des pâtes succulentes et un ossobuco délicieux. J’adore son énergie et son côté solaire. Manger fait partie des grands plaisirs de la vie !
Une activité sportive :
Je reste dans la souplesse et l’ouverture. Je fais du wutao, un mélange entre le yoga, le taï chi et la danse. C’est un art du déploiement, on travaille sur le mouvement ondulatoire de ton origine fœtale et tu déploies ton corps dans 12 séries de mouvements. Sinon, je nage, j’ai la chance d’avoir une piscine et je suis une grande marcheuse.
Une maxime dans la vie :
Tout ce qui concerne la confiance, la bienveillance et l’ouverture du cœur, cela me parle. Ca fait des années que je chemine à la rencontre de mon moi profond pour libérer ma joie primordiale et j’aime cette citation d’un maître spirituel que je suis, Mooji, qui me correspond : « Pour celui qui aspire à la libération, la connaissance du soi n’est pas un sujet d’intérêt, elle est vitale ».
Votre actualité :
Je viens de terminer le tournage de Crimes parfaits pour France 3 et avant le confinement, j’ai commencé un film franco-portugais avec Johan Heldenbergh qu’on a tourné au Cap Vert. Il nous reste encore quelques jours de tournage et on ignore quand on pourra le terminer.
Merci Isabel !