Cascadeur équestre très demandé pour le cinéma et metteur en scène de spectacles à sensation où ses chevaux et ses équipes étonnent à chaque fois le public, Mario Luraschi vient de faire paraître un beau livre sur son travail, La Magie Luraschi, en attendant de le retrouver sur scène pour son dernier grand show, Fascination. Il nous livre ses coups de coeur, les premiers de l’année 2021.
Un album de musique ?
Depuis ma plus tendre enfance et que j’ai commencé à avoir des disques, j’ai toujours été un grand fan de Louis Armstrong, Dean Martin et Frank Sinatra. J’ai eu la chance, lors d’un voyage à la Nouvelle Orléans, de pouvoir assister à un concert de Louis Armstrong dans un cabaret où il jouait et c’était extraordinaire. Ils étaient plusieurs musiciens sur scène et ils avaient joué ensemble au fur et à mesure presque sans prendre en compte le public, c’était magique.
Une chanson ?
Il y a une chanson que j’écoute souvent quand j’ai la nostalgie de ma mère, qui s’appelle Mamma. Beaucoup l’ont chantée, dont Luciano Pavarotti. Un grand classique.
Un clip ?
Le premier que j’ai fait avec Mylène Farmer, Pourvu qu’elles soient douces, en 1988. C’est un vrai bonheur chaque fois que je le revois. Un merveilleux souvenir, exceptionnel, que d’avoir travaillé avec elle et Laurent Boutonnat. Ils sont devenus des amis par la suite. Dès qu’il y a un clip de Mylène où il y a un cheval ou un peu d’action, j’interviens !
Un film ?
J’adore regarder plusieurs fois de bons films. La marque d’un grand film, c’est lorsque j’en viens à occulter les erreurs de raccord. Ça prouve que c’est bien fait. J’aime les films de Luc Besson qui sont de pures merveilles, ceux de Steven Spielberg… Un film que j’aime beaucoup, c’est The Man who cried de Sally Potter, avec Johnny Depp. J’ai fait les cascades équestres de ce film. Un vrai bonheur artistique et émotionnel que de travailler avec cette réalisatrice.
Un autre que j’ai adoré faire, c’est Les Caprices d’un fleuve de Bernard Giraudeau. Nous étions très amis et sa disparition a été une très grande perte pour moi. Ce film est un chef d’oeuvre du point de vue artistique et esthétique sur l’Afrique.
Une série ?
Comme tout le monde, j’a regardé Game of Thrones qui était très intéressante. J’ai aussi regardé Permis de vivre qui est fort bien jouée. Je trouve admirable la série The Crown. Je suis sidéré que la famille royale d’Angleterre puisse tolérer qu’un tel projet existe ! Ça fait rentrer dans une intimité qui n’est peut-être pas la réalité, mais c’est très bien joué. Je pense quand même que lorsque les personnes sont encore en vie, il faudrait moduler un petit peu le propos, pour une question de respect. Même si la personne peut être odieuse, on n’a peut-être pas besoin de l’expliquer au monde entier.
Un documentaire ?
J’avais fait un très beau documentaire qui s’appelait Le Cheval dans le monde, ainsi naquit l’équitation pour FR3. C’était mon point de vue sur la première approche du cheval jusqu’à nos jours. C’était très intéressant et j’ai pris un plaisir fou à faire ça. J’ai aussi fait par la suite un 52 minutes sur mes chevaux et qui était monté par l’une des seules femmes monteuses à avoir obtenu un Oscar.
Une exposition ?
J’ai pu faire il y a une dizaine d’années, grâce à la municipalité de Dinard, une exposition sur les Indiens, On les appelait sauvages où l’on retrouvait toute ma collection d’objets indiens. Le grand public pouvait ainsi découvrir l’art primitif indien, qui est d’une grande qualité. Le moindre objet était présenté d’une façon fantastique et mettait l’homme et la femme en valeur d’une manière incroyable.
Un spectacle ?
J’ai eu la chance d’être très ami avec Gilbert Bécaud et de le voir plusieurs fois en concert à l’Olympia. C’était un monument sur scène, il m’a donné le goût du spectacle.
Un livre ?
Je suis un grand lecteur. Je lis entre 25 et 35 livres par an. L’histoire me passionne énormément. Dès que je prends l’avion, je lis, plutôt que de regarder des vidéos. Je dois avoir lu 80 % de tout ce qui a été écrit sur l’histoire des Indiens ou l’histoire de Napoléon… Si je suis autodidacte en termes de culture, c’est grâce à tous ces grands livres que j’ai lus. Et si j’en ai un à conseiller et qui m’a fait démarrer dans ma vie, c’est Moeurs et Histoire des Peaux-Rouges, de René Thévenin et Paul Coze.
Une bande dessinée ?
Lucky Luke ! J’ai eu la chance de faire les cascades des films qui en ont été tirés et de rencontrer Morris. J’adorais également la bande dessinée Blueberry. J’ai beaucoup aimé le film qui avait été fait par Jan Kounen avec Vincent Cassel. C’était un peu éloigné de la BD, mais c’était très intéressant.
Un plat préféré ?
Je suis un malade mental de pâtes. J’arrive à faire 10 à 15 sauces différentes. Je remercie ma mère tous les jours de m’avoir appris à cuisiner.
Une maxime dans la vie ?
« Vivre et laisser vivre » qui a toujours été ma devise. Je ne juge pas les gens. Et récemment, j’ai découvert celle-ci : « Une vie passée à faire des erreurs est non seulement plus honorable, mais aussi plus utile qu’une vie passée à ne rien faire » de George Bernard Shaw.
Votre actualité ?
J’espère reprendre mon spectacle Fascination qui était bien parti avant le confinement. Sur ce spectacle, il y a une vingtaine de chevaux sur scène et une quinzaine de cascadeurs. On arrive à survivre avec nos chevaux, mais je pense à tous ces gens, comme les restaurateurs, qui sont dans des situations pires que la mienne. Le monde entier s’est toujours sorti de crises épouvantables, il n’y a pas de raison qu’on n’arrive pas à survivre à celle-ci. Mais c’est quand même dommage qu’on en soit venu à fermer les salles de spectacle qui respectent les règles d’hygiène, alors qu’on ne pourra jamais empêcher les gens de se rencontrer en dehors et donc de se contaminer. Il faudrait interdire les manifestations dans la rue où l’on a plus de chance d’attraper ce virus. On va tuer la culture si on continue comme ça. On se retrouve bloqué dans notre création, dans ce qui nous transporte. La détresse des gens va faire plus de victimes que le coronavirus et on ne pourra pas les comptabiliser.
Je viens de sortir un livre, La Magie Luraschi, qui montre l’incandescence exacte de la relation entre l’homme et le cheval et c’est ce qu’on fait sur scène avec le spectacle Fascination. Dans ce livre, la photographe Sandrine Dezalay m’a suivi pendant deux ans dans mon métier, sur une phase de ma vie entre films et spectacles. Il y a des photos extraordinaires de mon travail et de toute mon équipe, mais aussi de Jean Dujardin. C’est une collaboration sympathique de tous les participants.
Merci Mario et bonne année !
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