« Tout le monde il est Jean Yanne » au Théâtre Le Funambule

Interdit d’interdire…

Au théâtre des Funambules, Anne Cadhilac et Eric Perez nous embarquent dans un voyage au pays de Jean Yanne. De la chanson, des bons mots et un humour irrésistible.

Grâce à une vingtaine de chansons picorées dans plus de 300 écrites par Jean Yanne, qu’il interpréta lui-même ou qu’il donna à de nombreux artistes (Philippe Clay, Mouloudji, Henri Salvador, Annie Cordy…), Éric Perez et Anne Cadilhac nous permettent de retrouver l’univers d’un auteur et humoriste des plus prolifiques et talentueux.

Véritable plongeon dans les années soixante-dix, ce spectacle permet de retrouver avec nostalgie et humour les textes de Yanne, auteur engagé à sa manière et qui n’hésita jamais à balancer un pavé dans la mare des bons sentiments et des convenances.

C’est d’autant plus paradoxal qu’a notre époque, les mouvements plus ou moins spontanés de mai 68 et des années suivantes, pourront paraître bien étonnants aux jeunes générations. Les thèmes évoqués par Yanne, fidélité dans le couple, homosexualité, lutte des classes, politique, etc, ne sont plus abordés aujourd’hui comme l’auteur « gonflé » de l’époque, mais plutôt d’une manière faussement frontale, plus sinueuse.

Le rire fait permet pourtant de toucher à bien des sujets de manière plus détendue, plus humoristique, surtout quand il est déclenché grâce à des textes riches en vocabulaire et si bien écrits par la plume talentueuse de Jean Yanne.

Le duo de Éric Perez et Anne Cadilhac sur scène est parfait, un peu – ce qui est d’ailleurs suggéré par la mise en scène – comme si un couple nous invitait à une pose Yanne lors d’une réunion amicale « barbecue-apéro-rigolade. » La musique est parfaitement interprétée par Anne Cadilhac et les chansons bien choisies, reprises avec beaucoup d’engagement et de talent par les deux artistes, dont la proximité, favorisée par la taille réduite du théâtre, est bien agréable.

Rire sur les travers d’une humanité brinquebalante, permet de mettre un peu de baume dans les têtes de nos contemporains, et de faire une pause stimulante !

« J’ai la faculté d’assimiler la connerie ambiante comme les abeilles butinent les fleurs et prennent le pollen pour en faire leur miel » écrivait Jean Yanne.

Le miel de la connerie de manque toujours pas et n’est pas prêt de s’épuiser !