
Pop Art : les iconoclastes icônes classes !
Jusqu’au 21 janvier 2018, le Musée Maillol propose une étonnante exposition consacrée au Pop Art, à partir d’œuvres issues du Whitney Museum of American Art de New York. La grande majorité d’entre elles est présentée pour la première fois en France. On y retrouve de grands noms tels que Lichtenstein ou Warhol.
Au commencement était une femme, Gertrude Vanderbilt Whitney, sculptrice et mécène qui, dans les années 1960, se mit à collectionner et promouvoir une nouvelle vague d’artistes peintres et sculpteurs, dans la mouvance de la Beat Génération. Des artistes qui prennent inspiration dans la société de consommation en pleine expansion, détournant les objets du quotidien pour en faire une œuvre souvent colorée à l’extrême (avec la technique du hard-edge), parfois provocante ou ironique, n’hésitant pas à utiliser des icônes du glamour pour délivrer un message tantôt féministe, tantôt politique. Une nouvelle manière de regarder le monde qui a duré pendant deux décennies et qui a permis à des artistes de se faire un nom.
L’exposition commence et se clôt avec les deux plus célèbres d’entre eux : Roy Lichtenstein (qui avait déjà bénéficié d’une rétrospective au Centre Pompidou) et Andy Warhol. Le premier donne le ton : l’art sera décidément pop avec Explosion ou La Femme à la fenêtre qui semblent sortir tout droit d’une bande dessinée acidulée. Il ouvre le bal à d’autres artistes moins connus en France, mais qui ont désarçonné plus d’un Américain à l’époque, du drapeau étoilé revisité par Jasper Johns au tableau Madonna and child d’Allan d’Archangelo, reprenant une célèbre photographie de Jackie Kennedy et de sa fille, mais en ôtant leur visage et en rajoutant des auréoles, signes qu’elles sont devenues des icônes de la société américaine.

On retrouve également le célèbre LOVE en aluminium de Robert Indiana (désormais devenu un objet de décoration dans nombre de salons), un logo revisité de la 20th Century Fox par Edward Ruscha (Large Trademark with Eight Spotlights), une pelle sortant d’un tableau (l’étonnant A Black shovel, number 2 de Jim Dine), un Winnie l’Ourson perversifié, une sculpture de portions de frites géantes ou encore une vision de la femme comme objet de désir publicitaire par Mel Ramos. Les artistes féminines sont également bien représentées, même si elles étaient en minorité par rapport à leurs confrères masculins, notamment à travers les œuvres de Christina Ramberg ou Rosalyn Drexler.
Cette dernière propose une nouvelle manière de voir Marylin Monroe, poursuivie par un homme symbolisant la mort elle-même. La star de cinéma est une autre des icônes de l’exposition avec Jackie Kennedy, toutes deux sérigraphiées par Andy Warhol dont l’exposition présente quelques-unes de ses œuvres qui ne laisseront pas indifférent, comme une vision presque glamour de la chaise électrique, pour mieux la dénoncer.
Le Pop Art a marqué le monde de l’art de son empreinte presque psychédélique, placée sous le signe de la liberté. L’exposition qui lui est consacrée ici, lui donne toutes les couleurs que ce courant mérite pour éblouir les visiteurs…
Exposition Pop Art
Musée Maillol
59/61 rue de Grenelle
75007 Paris
Jusqu’au 21 janvier 2018
Ouvert tous les jours de 10h30 à 18h30. Nocturne les vendredis jusqu’à 21h30.
Tarifs : de 5 à 13€.