Un message écologique en chansons !
Au Théâtre des Variétés, se joue un classique de la littérature intergénérationnelle, Le Livre de la jungle, en version comédie musicale, où les danseurs-acteurs-chanteurs se donnent sans compter, pour incarner au plus près les héros cultes de notre enfance…
À voir la ferveur du jeune public dans la salle dès qu’apparaissent les principaux personnages du Livre de la jungle, on se rend compte que l’oeuvre de Rudyard Kipling, popularisée par le célèbre dessin animé éponyme des studios Disney, a encore de beaux jours devant elle et n’en finit plus d’être adaptée sous différentes formes. On se souvient notamment du film version live de Jon Favreau sorti en 2016 et qui fut un succès international. Au Théâtre des Variétés, on a opté pour une comédie musicale, qui reprend les grands moments du roman, soit l’apprentissage vers l’âge adulte du jeune Mowgli, élevé dans la jungle (terrible jungle), par une meute de loups et qui va devoir revenir dans la société des hommes, accompagné de ses amis, la panthère Bagheera et l’ours Baloo.

Au sein d’un même décor, apparaissent tour à tour les loups, les éléphants, les singes (en mode hipsters), ou les vautours qui sont autant de passages de témoin pour Mowgli pour réussir sa quête, lui qui ne désire rien tant que rester là où il a grandi. Mais il court un grave danger : le serpent Kaa et le tigre Shere Khan en veulent après lui, car ils pensent qu’il connaît les secrets du feu, arme avec laquelle les hommes peuvent régner sur la terre et donc le monde animal. Mais si l’on vient voir ce spectacle enchanté et enchanteur, ce n’est pas uniquement pour s’amuser…

Car derrière les chansons (souvent efficaces) et les chorégraphies bondissantes, derrière les costumes chatoyants (aux codes animaliers renvoyant à ceux déjà utilisés pour la comédie musicale du Roi Lion avec également une entrée des comédiens par la salle) et les lumières somptueuses, se cachent plusieurs messages à destination des enfants (mais qui peuvent également être reçus par leurs parents). Dont un, écologique, renvoyant à la fragilité de notre écosystème qu’il faut préserver à tout prix, éviter de polluer et respecter autant que possible. Et chaque personnage revu au goût du jour à son propre message à faire passer : Bagheera est une panthère libre et indépendante, Baloo un ours végétarien qui mange bio, le général des éléphants a pour mission de veiller sur l’équilibre de la jungle… Des modèles adultes donc, pour les petits d’homme en devenir, qui applaudissent à tout crin.

Les prestations sont convaincantes (et ce ne sont pas les enfants en furie qui diront le contraire), à commencer par le jeune Tom Almodar qui incarne un Mowgli plus vrai que nature. La mise en scène, signée Ned Grugic (à qui on doit notamment les adaptations françaises de Fame, Hairspray ou Frankenstein Junior) est diablement efficace et fait avancer l’histoire à pas (chassés) de géant. Ce n’est pas pour rien que le spectacle se retrouve nommé aux Molières dans la catégorie Jeune public et reviendra sur scène à la rentrée prochaine. Comme quoi, il en faut vraiment peu pour être heureux !
Le Livre de la jungle, jusqu’au 28 avril.
Théâtre des Variétés, 7, boulevard Montmartre 75002 Paris