Constance revient avec Pot pourri, un florilège gras mais délicat (ou l’inverse) de ses meilleurs sketchs, à ne surtout pas mettre devant tous les yeux et toutes les oreilles. Nous, on en redemande !
Attention, fans du bon goût, de la bienséance, de l’humour finaud qui fait dans la dentelle et qui ne froisse personne, il vaut mieux passer votre tour. Vous n’êtes clairement pas la cible de Constance, qui rayonne dans la réplique qui cingle, à grand coup de verge et d’effets de jupes relevées. Constance est la reine du sketch qui dérange, qui met mal à l’aise et qui fait rire en même temps, bien jaune, bien noir, bien cruel et bien trash.
On l’avait laissée en duo, avec Gerbes d’amour, son précédent spectacle qui avait fait se tordre de rire le Grand Point Virgule. Cette année, après le festival off d’Avignon, la voici qui réinvestit la scène en solo, au Théâtre des 2 Anes, pour un Pot pourri qui n’a de pourri que le nom. Un florilège de ses meilleurs (ou pires, selon les gens) sketchs. Des mères de famille qui sapent le moral de leurs enfants, des bonnes sœurs qui prient le saint Phallus, des employées de bureau à la vie trépidante, des infirmières scolaires salaces, des adeptes de la lecture comme une jouissance… Constance a plus d’un tour dans sa besace pour nous faire rire et pousser des cris faussement choqués.
Surtout, la comédienne n’a peur de rien. Ni du ridicule assumé, ni de se livrer. Elle raconte, en balayant d’un revers de la main, le burn out qui l’a prise un soir de spectacle, s’évanouissant sur scène, ayant besoin de s’éloigner du monde du show business, des producteurs véreux, de tous ceux qui pensent “argent” avant “artistique”. Et avant de se réinventer, de partir pour de nouveaux horizons et présenter de nouveaux personnages dont elle a la démesure, elle achève une première ère empreinte de douce folie avec ce best of bien à propos, dans une société qui se police de plus en plus, qui courbe l’échine au lieu de se révolter. Car Constance, c’est cela : le poil à gratter, la vanne qui fait mouche, le tout, dans un sourire malicieux et des yeux enfantins. À ne pas rater, il n’y en aura pas d’autres…
Pot pourri, au Théâtre des 2 Anes, tous les mardis à 20h30.
100 boulevard de Clichy 75018 Paris