
Une comédie 24 carats !
Quand l’équipe des Faux British crée un nouveau spectacle, cela donne Le Gros diamant du Prince Ludwig, une comédie policière indescriptible et complètement folle qu’il ne faut manquer sous aucun prétexte !
Etats-Unis, années 1950. Prenez deux cambrioleurs dont l’un vient de s’évader de prison. Ajoutez un pickpocket, sa mère qui travaille comme employée dans une banque et qui raffole des câlins surprise dans un placard, une jeune fille prête à tout pour de l’argent, son père le banquier, un stagiaire depuis 36 ans, un prince (et son gros diamant), un policier peu scrupuleux et des musiciens de jazz. Mélangez le tout. Et vous obtiendrez une comédie loufoque à l’humour anglais et visuel dévastateur. Qui n’a pas obtenu pour rien le Molière de la Meilleure comédie cette année.

On prend presque les mêmes et on recommence. Car quand l’équipe des Faux British, comédie culte qui entame sa troisième saison à Paris, s’empare de ce spectacle qui a déjà ravi les zygomatiques de bien des Britanniques, cela donne une adaptation française réussie où, pendant 1h40, sans aucun temps mort, on suit des tableaux plus drôles les uns que les autres. Evidemment, il faut pour cela aimer l’absurde, les gags physiques proches de la tarte à la crème lancée au visage (Benny Hill n’est jamais très loin) et accepter l’inacceptable (qu’un coup de poussière ou de mousse à raser dans les cheveux donne l’impression d’être le sosie du directeur de la banque, par exemple). Tout dans cette histoire de casse d’un gros diamant dans le coffre-fort de la banque, ne fait pas dans la finesse, loin s’en faut, mais c’est justement cela que l’on vient chercher.

Car impossible de ne pas rire devant la scène de quiproquos chez Caprice qui reçoit tour à tour le stagiaire de la banque amoureux d’elle, Sam Monaghan le pickpocket dont elle est éprise, Mitch le malfrat (et son ex au passage), son père et Bob Cooper, l’acolyte de Mitch. Et tout ce petit monde de se confondre les uns les autres, de se cacher qui dans le lit-armoire, qui dans la salle de bain et de battre de l’air en guise de diversion. Les comédiens courent en tous sens, s’époumonent et aux spectateurs de souffler avec eux. Mais la scène suivante, dans la banque proprement dite, est encore plus spectaculaire, avec en point d’orgue, une scène où la pesanteur n’a plus d’effets et celle du vol proprement dit que ne renierait pas Tom Cruise dans Mission Impossible. La scène finale, en revanche, plus émouvante et sombre, étonne par son retournement inattendu et sa violence loin du cartoon que les autres tableaux avaient dépeint jusqu’alors.

Mais ne boudons pas notre plaisir, d’autant que trois comédiens musiciens jouent en live des airs jazzy entre deux scènes ou pour illustrer ces dernières, donnant à l’ensemble l’impression d’assister à une comédie policière au cinéma plutôt que dans un théâtre. Et dans un Palace flambant neuf, cela est du plus bel effet. Un spectacle aussi rutilant que le diamant du Prince Ludwig !
Le Diamant du Prince Ludwig, au Palace, du jeudi au samedi à 20h30, le samedi et le dimanche à 17h.
8 rue du Faubourg Montmartre 75009 Paris