Une comédie menée à train d’enfer
On le sait, les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus. Des idées reçues ressassées à longueur de journée et notamment au théâtre. Coup de foudre au wagon bar tord ces clichés, pour mieux les détourner et faire rire avec eux. A découvrir !
Cassiopée embarque dans un train en direction du Sud. Rémi également. Il s’installe dans le siège d’à côté. Mais le train va subir de nombreux dysfonctionnements techniques (pléonasme). Tant et si bien que nos deux héros, célibataires, vont faire connaissance plus amplement. Et en quelques dialogues, montrer qu’ils ne sont pas sur la même longueur d’ondes… Quand Cassiopée attend une invitation au wagon bar de la part de Rémi, celui-ci lui donne des boules Quies et s’endort de son côté. Cependant, la magie opère. De cette mésaventure ferroviaire va naître une histoire d’amour qui va battre au rythme des dysfonctionnements du train où ils se sont rencontrés…
Des dialogues ciselés, des situations absurdes, tel est le programme concocté par Eric Boucher, auteur et comédien de Coup de foudre au wagon bar qui embarque les spectateurs à 200 à l’heure. Au cœur de sa pièce, le manque d’écoute et l’incommunicabilité dans le couple. Tant et si bien que le personnage de Cassiopée tente par tous les moyens, même les plus extrêmes, de nouer un dialogue constructif avec l’homme qu’elle aime qui lui préfère les longs silences aux monologues verbeux.
Tout aurait pu verser dans le boulevard pur et dur, avec clichés à l’emporte-pièce, blagues en dessous de la ceinture et conclusion hasardeuse. Que nenni ! La comédie fonctionne grâce à l’embage des deux comédiens (Eric Boucher donc, à la fois lunaire et solaire et Tiphaine Biard, qui parvient à instiller de l’émotion dans le comique). Surtout, un twist vient changer les perspectives de tout ce que l’on a observé pendant une heure. Nous n’en dirons pas plus pour garder la surprise, mais faites attention aux détails du mobilier et à ce qui se dit dans les dialogues.
En somme, un très bon moment de comédie avec son lot de surprises et de douces folies qui donnerait presque envie de prendre le train plus souvent. Après tout, l’amour se trouve n’importe où et pourquoi pas dans un wagon bar ?
Théâtre Galabru Montmartre, 4 rue de l’Armée d’Orient 75018 Paris
Tous les vendredis à 20h. Jusqu’au 28 décembre