Homo Sapionce
Avec son nouveau spectacle Je pionce donc je suis, actuellement au Lucernaire, Michaël Hirsch confirme tout le bien que l’on pensait de lui après Pourquoi ? qui avait conquis plus de 50 000 spectateurs. Gageons que ce seul en scène qui est tout sauf soporifique, obtiendra le même succès mérité !
Celles et ceux qui s’attendaient à un énième spectacle de stand up avec un comédien venu raconter ses problèmes de sommeil avec moult blagues, en seront pour leurs frais. C’est une véritable histoire que vient nous conter Michaël Hirsch (co-écrite avec Ivan Calbérac, auteur de Venise n’est pas en Italie) avec Je pionce donc je suis. Il nous conte l’histoire, loin d’être à dormir debout, d’Isidore Beaupieu, dont le destin hors norme va le conduire à réveiller les consciences endormies et à redonner au sommeil, ses lettres de noblesse. Rien que cela ! Et ce, grâce à un petit roupillon mal placé. Juste avant de présenter à la télévision, un produit révolutionnaire d’une multinationale, il va s’endormir et devenir pour certains une cible dont il faut se moquer, pour d’autres, un héros à honorer. Il fera la connaissance d’une société secrète, les Sapionce, qui décide de l’ériger en fer-de-lance pour permettre à tout un chacun de dormir du repos du juste.
De l’absurde, de la poésie, de l’humour, des jeux de mots à gogo (vous ne verrez plus vos couettes et vos oreillers de la même manière), un décor simple et astucieux révélant de nombreux accessoires cachés, tout est fait pour passionner le spectateur, qui vient non seulement pour voir et entendre un texte bien ciselé, mais aussi assister à une véritable performance d’acteur. Car s’il est seul sur scène, Michaël Hirsch se démultiplie et revêt de nombreux personnages qu’il incarne à chaque fois solidement, jouant avec eux plutôt que d’eux. Son apparence d’homme toujours dans la lune, rend son Isidore Beaupieu plus touchant encore. Un spectacle qui éveille la part d’enfance qui reste tapie en nous, guettant l’appel de l’aventure, ce moment où tout bascule et où avec trois fois rien, on peut tout ou presque. D’autant plus qu’on y apprend tout un tas d’informations scientifiques sur le sommeil. Alors avis aux somnambules amateurs de bons mots, aux hibernateurs de tous poils, aux gros et aux petits dormeurs, Je pionce donc je suis vous convie dans la grande fratrie des Homo Sapionce et cela fait un bien fou. Comme un bâillement libérateur.
Jusqu’au 19 janvier 2020, du jeudi au samedi à 21h30, le dimanche à 19h.
Théâtre du Lucernaire, 53 rue Notre-Dame des Champs 75006 Paris
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