“Batignolle’s blues” : Une enfance aux Batignolles

Rodolphe Trouilleux, historien et collaborateur de Fille de Paname, vient de publier Batignolle’s blues, un petit livre de souvenirs très parisien et évocateur des années 60-70 dans un quartier alors très populaire de la capitale : les Batignolles. 

Oui, j’aborde ici de manière totalement égocentrique une autobiographie de ma petite personne, de ma naissance en 1959 à celle de ma fille quelques années plus tard. 

Loin de l’histoire parisienne, donc ?

Pas vraiment : quand on est né en 1959 comme moi, le temps passé est déjà de l’histoire !

Tu es né à Paris ?

Oui, aux Batignolles, justement, un quartier qui a bien changé depuis ma naissance. 

Tant que ça ? 

Forcément. Il n’a pas été touché par la démolition intensive, bien heureusement, comme Belleville ou certains endroits du 13ème, mais le nouveau quartier situé derrière le square des Batignolles et le parc Martin Luther King ont vraiment changé l’aspect de ce coin. Pour moi qui ai été élevé dans le bas de la rue Lemercier, à deux pas de là, le remplacement de la zone marchande SNCF par le parc et les immeubles qui l’entourent a vraiment été un bouleversement. 

Positif ? 

Pour ce qui concerne le parc, bien sûr, mais mon avis reste partagé pour ce qui concerne les constructions qui l’entourent, trop denses et sans grande inventivité. Mais là n’est pas mon sujet dans le présent livre. J’y parle de mon enfance et de mon adolescence, une période qui, heureusement pour moi, fut heureuse, de la maternelle à l’âge adulte. 

Tes parents étaient parisiens ? 

D’adoption. Mon père était « monté à Paris » vers 1930 et ma mère était de Chaville, près de Paris. Ils se sont rencontrés en pleine occupation et ils se sont mariés en 1942.

Une véritable romance ! 

Un peu. De celles, quotidiennes, entre une cousette et un garçon de café. Je raconte leur histoire grâce aux lettres que ma mère avait conservées et qu’elle m’a donné comme un précieux trésor. Le début de mon histoire en quelque sorte. 

Et ensuite, l’histoire se poursuit ?

Oui, celle d’un gamin de Paris, élevé dans un quartier populaire bien typique des années soixante, avec son vieux marché type Baltard, le square – mon terrain d’aventure ! – et les copains en culottes courtes, au temps du mistral gagnant, des coco Boer et de Pif le chien. 

Une enfance heureuse ? 

Oui, sans hésiter, avec les drames des adultes que je ne comprenais pas toujours. J’en parle aussi. Ma mère était une femme au foyer élevant ses trois enfants dont moi, un gosse « de vieux » né sur le tard, et un père presque totalement absorbé par son travail dans le dernier café concert de Paris, la « Maxéville ». 

 

Totalement délibéré. Une nouvelle expérience à tenter grâce aux moyens technologiques dont nous disposons maintenant. Je n’ai pas voulu aussi démarcher les éditeurs classiques et me faire rabrouer pour ce livre qui a pour moi une grande valeur sentimentale. Je maîtrise cette édition d’un bout à l’autre et c’est très agréable. 

Une expérience que tu renouvelleras ?

Tout dépendra des résultats de Batignolle’s blues. Mais un autre livre, sur l’histoire parisienne, est déjà en cours de montage. 

Si tu pouvais qualifier ton livre d’un adjectif, quel serait-il ? 

Libre, autant pour le sujet abordé que pour le ton employé. Un grand plaisir à écrire que les lecteurs, je l’espère, retrouveront dans leur lecture.

Batignolle’s blues, une note sensible par Rodolphe Trouilleux, Paris, 2020.

batignolle's blues

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Amoureuse de Paris, j'aime partager mes découvertes culturelles, gastronomiques... Je vous dis ce qui m'a plu pour vous donner envie de sortir dans cette si jolie ville qu'est Paris où l'on a la chance d'avoir tant à faire, à voir, à goûter et à tester... Également désormais : des interviews !

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