
On a découvert la comédienne et chanteuse belge Lulla Cotton-Frapier dans la série SKAM France. C’est elle qui incarne le personnage de Daphné Lecomte. Avant de la retrouver sur le petit écran et sur scène, elle nous raconte quelques-uns de ses coups de cœur du moment…
Un album ?
Je n’écoute pas trop de musique du moment. J’aime ces deux albums qui n’ont rien à voir, Random Access Memory, des Daft Punk qui me fait totalement planer, le temps s’arrête quand je l’écoute.
Et Opéra Puccino, d’Oxmo Puccino, un des albums de rap que je préfère. J’ai eu la chance de voir Puccino en concert quand il avait repris cet album. C’était fou.
Une chanson ?
Comme un boomerang de Serge Gainsbourg, très répétitive, mais une de mes chansons préférées depuis toujours. Les paroles vont totalement avec l’effet que cela fait quand on écoute la musique.
Un clip ?
Un court-métrage de Mylène Farmer, Pourvu qu’elles soient douces. Il dure plus de 15 minutes. C’était la première en France à avoir fait ça, c’était révolutionnaire, qu’on aime ou pas Mylène Farmer, on ne peut nier son univers visuel. C’était hyper novateur à l’époque, surtout en tant que femme.
Un film ?
L’Eternité et un jour de Theo Angelopoulos, une Palme d’or peu connue, difficile à trouver, ce qui est dommage, tellement ce film est fort. C’est l’histoire d’un enfant migrant, d’un homme qui écrit et qui va se retrouver face à ce petit garçon. Il y a plusieurs scènes mythiques pour moi dans ce film.
Un documentaire ?
Sois belle et tais-toi de Delphine Seyrig. L’INA commence à ressortir des archives dessus. On connaît Delphine Seyrig comme la marraine dans Peau d’âne, mais peu de gens connaissent sa filmographie. Je l’ai découverte assez récemment, au cours de recherches sur les femmes des années 1960-70 qui ont révolutionné ce monde. Ce film est fou, il y a Jane Fonda qui raconte ce que les studios lui ont demandé de faire à l’époque, comme se faire casser la mâchoire, ce qu’elle a refusé, ou se faire refaire le nez… C’est très impressionnant tout ce que disent ces femmes. Delphine Seyrig n’hésitait pas à dire ce qu’elle pensait face aux journalistes, elle risquait sa carrière à chaque interview… Le tout, avec douceur et calme.
Une série ?
The Leftlovers, car j’adore l’anticipation et ça questionne sur énormément de niveaux. On ne peut que la regarder poser, épisode par épisode pour avoir le temps de les digérer, profiter du jeu, de l’univers visuel, de la thématique de la disparition, de la reconstruction après un drame inexpliqué et inexplicable…
Succession aussi, qui n’est pas assez connue, ça reste trop confidentiel. C’est tellement bien joué et bien écrit ! Elle est indescriptible. Une ambiance malsaine, on s’attache à des personnages qui sont tous des pourritures… C’est dingue !
Un roman/un essai ?
J’ai du mal à lire les romans. Je préfère les livres épistolaires, comme Fragments, de Marilyn Monroe, qui retrace ses lettres, ses écrits, montrant son état d’esprit quand elle tournait ses films, ça explique beaucoup de son caractère.
Une bande dessinée ou un manga ?
Culottées, de Pénélope Bagieu qui est d’utilité publique ! Et en manga, Quartier lointain, qui m’a beaucoup marquée. Ma prof de français de 3e avait compris que l’on n’aimait pas lire et elle nous avait passé ce manga. Nous étions allés voir une adaptation au théâtre et après, on a tous lu sans problème de gros romans ! Ce manga m’a fait aimer la lecture.
Une photographie ?
Nan Goldin, dont j’aime énormément le travail, notamment The Balade of sexual independancy, tout un livre sur la libération sexuelle, la sexualité queer, les années 1980, quoi ! C’est un univers que je trouve magnifique, très vrai, très brut.

Une exposition ?
Dès que je vais à Bruxelles, car je suis Belge, je vais tout le temps au musée Magritte, sinon, j’aime le travail d’Ernest Pignon-Ernest. Il y a une exposition de lui à chaque fois que je vais quelque part ! Ses opinions qu’il m’était en avant dans ses oeuvres me bouleversent. Il a notamment collé des images sur les marches du Sacré-Cœur, dans des prisons… J’aime tout particulièrement sa mise en scène de l’assassinat de Pasolini qui avait fait polémique, il en avait fait tout un reportage, notamment sur les Italiens qui observaient cette image.

Un spectacle ?
J’avais vu à Londres Fuerza Bruta, par une compagnie de théâtre argentine. On était tous en cercle et le spectacle se passait autour de nous, il y avait des bâches qui nous recouvraient, des comédiens qui couraient sur les murs, de la musique de partout. Un des plus beaux spectacles que j’ai jamais vus. Ou comment les rêves se transforment en cauchemar. Des images idylliques qui se transforment en horreur, c’est très impressionnant.
Une recette de cuisine ?
Une recette belge, le pain de viande. On fait ça dans ma famille et qu’on adore. Dans tous les restaurants belges, tu trouveras ça sur la carte. De la viande, des légumes, du fromage, de la crème, de la bière… C’est très bon !
Une activité sportive ?
Je suis très sports de combat comme le karaté ou des sports d’eau comme la piscine ou le canoë-kayak, une vraie passion. J’ai un brevet de nage, mais je crois que c’est très belge.
Une citation ?
« Il faut cultiver son jardin », de Voltaire qui est dans Candide. C’est très universel, ça s’adapte à tout.
L’actualité ?
La reprise des tournage fin juillet, normalement. Je suis aussi sur une pièce de théâtre, L’Invitation à dîner qui va bientôt reprendre, je l’espère. Idem pour la musique, on a deux clips en préparation. Et nous avons aussi fait des chansons pour le collectif de femmes En avant toutes.
Merci Lula !
https://www.change.org/p/renouvellement-des-droits-des-intermittents-du-spectacle/u/26593393