LES COUPS DE COEUR DE PAULINE PARIS

Pauline Paris met en musique et chante Treize Poèmes de Renée Vivien. Renée Vivvien, personnalité marquante du Paris 1900 et héritière de Sappho de Lesbos, Renée Vivien, aborde dans ses vers mélancoliques la passion des amantes, la beauté, le dernier voyage. Pour accompagner la sortie de Treize Poèmes de Renée Vivien, Pauline Paris dévoile le clip de Chanson Pour Mon Ombre. Elle nous livre ses coups de coeur. 

Un livre ? 

Les livres d’Agatha Christie, c’est un parfait moyen pour se changer les idées ! 

Un film ?

La vie est belle de Frank Capra. Cela redonne foi en l’humanité quand on la remet en doute.  



Une série ?

Inside n°9 sur Arte. Chaque épisode dure 30 minutes, tout se passe en huis clos, il y a une intrigue et une chute à chaque fois très bien menées, et des dialogues cinglants comme on aime, c’est un chef d’œuvre !   


Une vidéo youtube ?

Les vidéos Broute de Bertrand Usclat. Mais j’écoute plutôt des podcasts en général. En ce moment, c’est Les pieds sur Terre.  


Un clip ou une musique ?

Pogo de Rathur feat. Pauline Clément. A regarder au second degré :) 


Une citation, poésie ou autre ?

« Y a plus d’scène, y a plus d’bar, mais y a toujours le scenobar ». Citation de Christelle Meyer, patronne du cabaret scenobar à Ménilmontant qui continue, contre vents et marées, de servir ses grogs et vins chauds à emporter en cette période difficile. Au grand bonheur des voisins, des passants hasardeux et des artistes qui ont tellement aimé jouer dans son lieu avant le 14 mars 2020. 

Un plat préféré ?

J’aime les crêpes et beaucoup d’autres plats ! Le moins aimé serait une question plus facile à répondre… 

Quelques mots pour nous présenter les Treize Poèmes de Renée Vivien, et en particulier Chanson pour mon Ombre ?

C’est la journaliste Hélène Hazera qui m’a parlé de Renée Vivien pour la première fois, après que nous ayons enregistré son émission Chanson Boum en 2017. Elle déplorait que cette poétesse du début du XXème siècle, surnommée « Sapho 1900 », ait été oubliée du grand public. Quand j’ai commencé à lire ses vers saphiques, j’ai été étonnée par le message lesbien complètement assumé à une époque où l’on n’en parlait pas, et par les rimes parfaites qui rendaient les poèmes très mélodiques. Je me suis sentie entraînée : une chanson en a suivi une autre, et j’étais lancée ! Après avoir fait quelques lecture-concerts-dessinés dans les librairies, j’ai rencontré les éditions ErosOnyx avec qui nous avons créé le livre-CD Treize poèmes. On y trouve les chansons sur CD et les poèmes illustrés à l’encre noire par la dessinatrice Elisa Frantz. 

Alors que je commençais à répéter en trio avec Rafaël Leroy et Duncan Roberts pour le spectacle live, la pandémie est arrivée. Nous avons alors décidé de nous tourner vers le clip pour continuer de faire vivre le projet. Le choix de la chanson m’est apparu comme une évidence. 

Chanson pour mon ombre aborde les thèmes de la solitude, de la mort et du silence à travers l’évocation d’une ombre qui nous apparaît comme une créature Burtonesque, pouvant se mouvoir indépendamment du corps qui la retient. J’ai toujours été fascinée par l’ombre. Que serions-nous sans notre ombre ? N’est-elle pas notre garde-fou nous reliant au sol, nous poussant à avoir les pieds sur terre ? Plus jeune, j’avais écrit une nouvelle d’épouvante où les ombres des arbres se libéraient en se détachant des troncs pour envahir le monde. J’ai ressorti une mélodie d’un tiroir, une mélodie inquiétante créée il y a quinze ans, que je me jouais régulièrement mais qui n’avait jamais encore trouvé sa place dans mon répertoire. J’ai posé les vers dessus, cela m’a plu. 

Le clip, je ne voulais pas qu’il colle de manière littéraire au texte. L’idée était de fusionner deux époques, la nôtre avec la Belle Epoque. Pour cela, nous avons tourné au Bouillon Julien, une brasserie 1900 dans le 10ème arrondissement de Paris. On y trouve de magnifiques fresques, des miroirs immenses, de grandes colonnes en bois… Le réalisateur a joué avec les miroirs pour créer de la profondeur. Ensuite, j’ai choisi mon costume – pour la petite histoire, ce chapeau napoléonien sur ma tête, je l’ai fait en carton – après être tombée sur une photo de Renée Vivien où on la voit travestie en personnage masculin napoléonien (on voit la photo à la toute fin du clip). J’aimais l’idée de cette mise en abyme, reliant une troisième époque au clip. De la même manière que j’ai cherché un siècle derrière moi pour reprendre les poèmes de Renée Vivien, celle-ci cherchait l’inspiration un siècle derrière elle. Les instruments nous ramènent à notre époque.   

Merci Pauline !

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Amoureuse de Paris, j'aime partager mes découvertes culturelles, gastronomiques... Je vous dis ce qui m'a plu pour vous donner envie de sortir dans cette si jolie ville qu'est Paris où l'on a la chance d'avoir tant à faire, à voir, à goûter et à tester... Également désormais : des interviews !

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