Avez-vous déjà croisé le bonheur ? Connaissez-vous sa démarche et son caractère ?
Dans un lieu qui accueille par ailleurs des spectacles pour enfants, c’est autour d’un deuil qui l’a marqué très tôt que Miguel-Ange Sarmiento évoque le caractère fugace du bonheur.
La mise en scène poétique de Rémi Cotta fait corps avec les mots ciselés et le jeu intense au style enlevé de l’auteur et interprète de ce seul-en-scène, qui nous fait revivre le drame qu’il a traversé et comment il a grandi avec ce poids. Comment un petit enfant fait-il pour survivre quand tous ses repères s’effondrent ?
Vie quotidienne, joies et tourments, les saynettes chorégraphiées, émaillées de quelques chansons entrainent le public dans l’histoire de Miguel-Ange, qui surgit dans toute sa vivacité. Une croissance qui mele tendresse, humour et révolte.
La complexité des sentiments face au tsunami d’émotions d’un petit enfant qui tente de survivre, se dessine sur le dallage d’un village méditerranéen, décor idyllique d’une enfance qui crie pourtant le mystère de l’injustice et de la souffrance qui touche de façon inégale les un.e.s et les autres. L’auteur offre au public son regard de tout petit, d’adolescent, puis d’adulte. Il lui fait sentir le jugement du regard de l’autre, poids hérité de la religion, qui est une double peine pour la personne qui souffre déjà. L’injonction irréalisable qui surgit de l’histoire de Cain et Abel ne semble pas arranger les choses. Au milieu de ce chemin de croix, Miguel-Ange Sarmiento nous livre le secret de la naissance de sa vocation, de l’importance du chant dans sa vie.
La complexité des sentiments dans la résilience est évidente. L’humour, tour-à-tour grinçant ou touchant et la légèreté permettent de continuer le chemin. Intense et parfois dramatique, ce spectacle est plein de justesse. C’est une mosaïque d’éclats de vie au service de la vie. La thématique du gentil garçon y est abordée, mais aussi l’expression de la reconnaissance face au courage d’un père, qui semble marquer le passage à l’ âge adulte. Ce spectacle authentique, véritable coeur-à-coeur avec le public, aidera sans doute des personnes à cheminer avec leurs histoires, à passer du stade de la survie à celui de la vie.
Ce texte à l’écriture magnifique devrait être publié dans une édition franco-espagnole avant l’été 2022.
Le spectacle sera donné à nouveau au Théâtre de l’Archipel, 17 Boulevard de Strasbourg 75010 Paris à 19h00
les Mercredi 16, Jeudi 17, Vendredi 18 et Samedi 19 Février
les Mercredi 16, Jeudi 17, Vendredi 18 et Samedi 19 Mars
les Mercredi 27, Jeudi 28, Vendredi 20 et Samedi 30 Avril
Agnès Falco pour Fille de Paname