« ELLES » SHOWCASE DES FUNAMBULES A L’EUROPEEN

Une mosaïque au pluri’elles s’est généreusement offerte à un parterre plein le 7 février dernier à l’Européen, pour le lancement de l’album Elles du collectif Les Funambules, marrainé par Anny Duperey, Eva Darlan, Virgine Lemoine, Noémie de Lattre et Corinne Touzet.  Une partie des bénéfices du projet est reversée au Planning Familial.

Les voix et le jeu des artistes étaient accompagnés de trois guitaristes, d’un batteur et du pianiste Stéphane Corbin, dont l’humour nous a accompagné.e.s tout au long de cette soirée musicale et vocale riche. Des femmes et des hommes de tous âges et destins, réunis autour du compositeur Stéphane Corbin, ont dessiné une fresque variée et inclusive. Les textes forts et militants de l’album illustrent des thèmes très divers auxquels nos contemporain.e.s sont (parfois encore) confrontés.  La parole libre est bien sûr la condition principale de l’émancipation de la femme. Elles, titre éponyme, est un hommage aux femmes qui ont parlé. Voix, sous une cascade de notes jubilatoires aux accents orientaux, est un hymne de Luciole à la voix de la femme libre.

L’âgisme, rarement abordé, y est chanté à travers les paroles de Tatiana Arfel dans Qu’est-ce qui suffira ? mais aussi dans Bien sûr, interprété par Anny Duperey. Plus loin, le réjouissant mélange jazz et musette de Vieille, interprété par Valérie Zaccomer est plein de saveur. Le travail est aussi une thématique forte de ces chansons engagées. Des artistes de la voix et des lettres, comme Andréa Bescond, ont fait converger leurs forces dans cet album où l’on croise une actrice qui met K.O. son Boss du porno. Femina index aborde les questions du salaire et du travail avec les quatre voix de Prisca Demarez, Ana Ka, Astou Malva et Emmanuelle N’Zuzi.

Des clins d’œil à l’histoire. Eva Darlan nous rappelle que la trop subversive première femme Lilith a été éclipsée au profit d’Eve et que les premières sociétés étaient matrilinéaires, puisque seules les femmes pouvaient être sûres de leur filiation. S’il n’y a pas si longtemps, Alfred de Vigny déclarait la femme impure de corps et d’âme, La Peur exorcise l’oppression dont ont été et sont encore victimes les femmes, grâce à Fanny Fourquez, Amala Landré, Marsu et Amélie Munier, unies d’une seule voix autour de ce combat pour la liberté. Virginie Lemoine attire ensuite notre attention et nos rires sur le masculinisme de la langue française, avant que nous savourions la voix de Flo Malley dans Que des mots. Le féminisme est bien entendu à l’honneur avec l’hommage rendu aux trois Simones, par le duo complice de Lorena Masikini et Alice Remy, qui chante le passage de l’éducation aux convictions de « celles qui dansent et qui raisonnent ».

La charge mentale et les injonctions de notre société. L’énergie de Magali Bonfils dans Charge mentale détricote la course de la femme actuelle, qui ne trouve pas de moment où se (re)poser. Anna Ka, dans L’esthéticienne, joue avec le public. Noémie de Lattre, dont le spectacle Féministe pour homme est à voir, chante une hymne drôle et touchante à ses sœurs dans tous les petits et grands défis auxquels elles peuvent faire ou font face tout au long de leur vie. L’amour d’un homme qui se révèle violent jusqu’au féminicide est chanté par la voix de Rachel Pignot dans J’ai aimé un homme. La voix douce de la chanteuse contraste avec la gravité du sujet abordé dans cette balade.

Ce bouquet de belles énergies, composé d’hommes et de femmes au chant et à l’orchestre s’est terminé dans un tonnerre d’applaudissements du public en stand up.

Nous retrouverons le collectif Les Funambules pour quatre concerts, du 9 au 12 juin prochain à l’Alhambra. 

Retrouvez la version digitale de l’album Elles en 16 titres dès à présent, sur toutes les plateformes de téléchargement légal et de streaming. 

La version physique de l’album Elles en 35 titres est disponible sur le site des Funambules où, pour tout achat sur leur site, 2 euros seront reversés au Planning familial.

Site du collectif https://les-funambules.com/ 

Kendall et Falco pour Fille de Paname

Laisser un commentaire