Révélé dans le magnifique film Trois souvenirs de ma jeunesse d’Arnaud Desplechin, le comédien Quentin Dolmaire a plus que confirmé tout le bien qu’on pensait alors de lui. Il fut dernièrement à l’affiche de la série à succès OVNI(s) et s’apprête à mettre en scène une pièce pour le festival d’Avignon et tourner un nouveau film. En attendant de le retrouver sur les grand et petit écrans, il a bien voulu nous faire part de ses coups de coeur du moment…
Un album de musique ?
Rust In Peace, de Megadeth. C’est un classique. C’est de la grande virtuosité. On ne sait pas si ça vient des tripes ou si ça vient de la tête. Haut niveau d’impulsivité concordant avec un haut niveau de technicité. Chaque morceau est un chef-d’œuvre, on ne sait jamais quel instrument est le leader de l’autre, ça ressemble à de l’impro, mais ça n’en n’est pas … Le grand art.
Une chanson ?
Mon beauf, de Renaud. Juste pour une rime qui me fait beaucoup rire : « Le jour où les cons seront cuisiniers / C’est lui qui préparera les sauces / Mon beauf ».
Un clip ?
Je ne regarde pas trop les clips. Mais celui de Digital Love de Daft Punk me rend toujours nostalgique. J’étais en primaire quand je voyais passer ça à la télé.
Un film ?
J’ai été marqué par Memoria, d’Apichatpong Weerasethakul. Au cinéma, je trouve qu’on a un peu trop tendance à réduire l’image au sens visuel et l’imaginaire du film fonctionne beaucoup par le sens auditif. L’effet est saisissant !
Une série ?
The Office US. J’adore l’absurde. Je suis à la bourre, j’ai découvert la série il y a à peine un an. Je ne connaissais pas Steve Carell non plus… C’est un acteur ahurissant, je suis carrément jaloux, je rêverais d’avoir le quart de son talent. En plus, il compose dans les autre films etc… C’est peut-être le plus grand comique actuel pour moi.
Un documentaire ?
La Vie en couleurs. C’est un documentaire animalier qui nous explique que les couleurs occupent une place centrale dans le règne animal. Pour le tournage, ils ont utilisé des caméras en ultraviolet pour nous montrer ce que voient certains animaux et ils filment aussi le tournage en nous montrant les caméras utilisées, etc… Ça arrive souvent que les tournages soient filmés, mais je n’avais jamais vu ça avec un documentaire animalier.
Un livre ?
Le dernier que j’ai lu, c’est Ci-gît l’Amer, de Cynthia Fleury. Qu’est-ce que l’amertume commune et individuelle, comment s’en remettre, etc… Comme je ne connais pas grand-chose en psychanalyse et en politique, j’apprends plein de choses. C’est très référencé, donc j’ai compris ce que j’ai pu comprendre. Mais je recommande, je trouve que c’est un livre qui fait du bien de nos jours.
Une bande dessinée ?
Achille Talon. C’est un personnage qui est exactement à mi-chemin entre le français typique et l’anglais typique. C’est unique en son genre. Quand j’étais petit, j’étais hyper fier quand j’arrivais à comprendre une blague d’Achille Talon (les phrases sont interminables et hyper sophistiquées). Je me sentais super intelligent et j’essayais de reproduire la phrase à l’oral devant mes copains pour les faire rire, mais ça ne marchait pas. C’est plus dur à dire que du Proust.
Une exposition ?
Je vais assez peu aux expositions, la dernière que j’ai faite, c’est Heliotropo 37 de Garciela Iturbide, à la Fondation Cartier, en février dernier.
Un photographe ?
Clément PJ Schneider. Un portraitiste hors pair avec qui les modèles n’ont plus d’âge. C’est très impressionnant et assez difficile à décrire. C’est à la fois réaliste, sobre et surnaturel. J’encourage très vivement à aller voir.
Un spectacle ?
Si vous aimez les mises en scènes baroques, courez voir celles de Michel Fau. La dernière que je suis allé voir de lui, c’est son George Dandin ou le Mari confondu, au Théâtre de l’Athénée.
Un plat préféré ?
Une bonne tartiflette.
Une activité sportive ?
Je faisais de la capoeira avant le confinement et j’aimerais bien reprendre un jour. Mais je profite de l’interview pour saluer très chaleureusement Bastien, mon fidèle camarade de ping pong à Montrouge. Il n’hésitera jamais à jeter sa raquette ou à faire une roulade sur la table de jeu pour récupérer une balle perdue. C’est un adversaire fougueux qui vous fera toujours progresser.
Une citation ?
Il y a une phrase de Lacan qui me fait toujours rire car ça m’évoque les quiproquos dans les pièces de boulevard : “L’amour consiste à offrir quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas.”
Une maxime dans la vie ?
La route est courte, mais la pente est raide.
Votre actualité ?
Je mets en scène une pièce de théâtre, Projection Privée de Rémi De Vos, avec la compagnie La Première Bande. On sera, pendant le festival Off d’Avignon, en juillet au théâtre de l’Albatros à 20h45. Cet été je serai sur le tournage d’Alain Raoust en tant qu’acteur, pour le film Un Champ de Fraise pour l’Eternité.
Merci Quentin !
