L’autrice Agnès Mascarou a eu le bonheur de voir dernièrement la parution de son premier roman, au titre poétique, Laisse tomber la nuit. Une histoire d’amour sous fond de culture drag qui ne va pas laisser indifférent. Avant de parcourir ses pages, découvrez les coups de coeur d’une écrivaine qui va bientôt compter !
Un album de musique ?
Comme beaucoup de monde, j’ai passé beaucoup de temps à écouter Motomami, le dernier album de Rosalía, ces six derniers mois. Je suis impressionnée par sa maîtrise des différents styles qu’elle mélange tout en situant leur ancrage culturel, sa voix me trouble terriblement et puis, quel style !
Une chanson ?
C’est une question absolument impossible, mais je sais qu’il y aura toujours une place réservée pour Love Is A Hurting Thing de Gloria Ann Taylor dans mon coeur.
Un clip ?
Sans doute Telephone de Lady Gaga & Beyoncé : on m’a demandé récemment s’il avait inspiré la scène d’ouverture de Laisse tomber la nuit – il me semble très possible qu’il s’agisse en effet d’une réminiscence inconsciente, vu comme il m’avait marquée à sa sortie !
Un film ?
J’ai vu récemment Beau Travail de Claire Denis pour la première fois. J’ai été très frappée par la manière qu’elle a de filmer les corps et leur part d’ombre. La scène finale m’a saisie toute entière. Je pense souvent à l’équivalent que ce serait, un telle déflagration, en termes d’écriture.
Une série ?
C’est un classique mais sûrement Twin Peaks – ça m’a fait tellement peur que je ne sais pas si je serais capable de la revoir un jour. Quelques unes de ses citations et images me reviennent régulièrement. Elles sont devenues constitutives d’un certain lieu de mon imaginaire.
Un documentaire ?
Paris is burning, bien sûr, le documentaire de Jennie Linvingstone sur la scène ballroom new-yorkaise au milieu des années 80.
Un livre ?
Je lis, en continu et par à-coups à la fois, Sister Outsider d’Audre Lorde depuis plusieurs mois. J’y trouve beaucoup de réconfort sur les enjeux de l’écriture, la lutte et l’amour de soi.
Une bande dessinée ?
Fun Home, d’Alison Bechdel. Je pense que ce livre m’accompagnera toute ma vie.
Une exposition ?
L’exposition Baiser la peur – Rituels pluriels, par le duo d’artistes belges HIRO, qui se tient en ce moment à Bruxelles à la galerie That’s what x said. Je n’ai pas encore eu l’occasion de la voir, mais j’y pense tout le temps. Les quelques images que j’ai pu en apercevoir ont déjà commencé leur travail en moi.
Un photographe ?
Nanténé Traoré, dont j’admire autant le travail de photographe que d’auteur. C’est très beau de voir son geste créatif évoluer au fil du temps, sa manière de rendre l’intime iconique et brut à la fois. Sa vision me touche à un endroit très particulier.
Un spectacle ?
Je viens de voir Rien ne s’oppose à la nuit – fragments, une adaptation du roman de Delphine de Vigan par Fabien Gorgeart et son équipe au Studio théâtre de la Comédie Française. Elsa Lepoivre y donne une interprétation très délicate de ce texte bouleversant, au cours duquel l’autrice fait des allers-retours entre l’histoire de sa mère qu’elle tente de reconstruire, et le processus du roman en cours d’écriture.
Un plat préféré ?
Je passe la plus grande partie de ma semaine à manger des sandwichs, alors quand c’est différent, je suis toujours ravie !
Une activité sportive ?
La danse, sur toutes les musiques et à toute heure du jour et de la nuit.
Une citation ?
“Le feu n’a pas de forme mais s’attache aux corps qui brûlent.” C’est le titre d’un livre dont je ne sais rien de plus, que je n’ai pas lu. Comme plein de titres, il contient une valeur magique en lui-même. Je ne sais pas si je le comprends, mais il me revient souvent.
Une maxime dans la vie ?
“On ne va pas dans le bon sens” : ce n’est pas très joyeux mais ça permet justement de relativiser plein de situations !
Votre actualité ?
Mon premier roman, Laisse tomber la nuit, est sorti il y a un mois aux éditions Hors d’atteinte. Il retrace l’histoire d’amour de deux jeunes gens à travers les nuits queer parisiennes et notamment, la culture drag. Après quatre ans d’écriture et de travail, c’est beaucoup d’émotions de le voir commencer à vivre sa propre vie.
Merci Agnès !
