Destination Tintin !
Jusqu’au 20 novembre, l’Atelier des Lumières qui est habitué à projeter en ses murs des toiles de maître, propose une expérience immersive autour de l’univers de Tintin. Un véritable retour en enfance qui confirme l’intemporalité de l’oeuvre de Hergé, qui va bientôt fêter son premier centenaire.
En 1929, Hergé publie le premier album consacré au reporter à la houppette, Tintin au pays des Soviets. Le dessin est encore fragile, en noir et blanc, mais tout est déjà là ou presque. Au fur et à mesure, l’univers de Tintin s’étend, fait apparaître de nouveaux personnages (alliés ou ennemis) et l’éternel jeune homme au pantalon de golf, voyage à travers le monde, parfois en des contrées inventées par Hergé lui-même. Du Tibet à la Syldavie, en passant par le Congo, les Etats-Unis, l’Amérique du Sud, l’Ecosse et même la lune, Tintin en a vécu des aventures et avec lui, des millions de lecteurs à travers le monde. Le phénomène Tintin est intergénérationnel. Steven Spielberg et Peter Jackson l’ont fait revivre au cinéma, des expositions consacrées à Hergé se tiennent dans des lieux prestigieux, tel le Grand Palais et Tintin devient une valeur réconfortante dans laquelle on aime se replonger en ces jours difficiles.
L’Atelier des Lumières en a bien compris les enjeux. Proposer Tintin, l’aventure immersive en collaboration avec Culturespaces et Tintinimaginatio, n’est pas anodin. En ces temps troublés dont Tintin aurait pu être un sauveur, rien de tel que de se retrouver projeté au sein de son univers coloré et optimiste. Les dessins de Hergé ne sont certes pas les toiles de maître qui sont en général projetées au sein de cet étonnant espace, mais ils méritaient bien pareille célébration. Pendant plus de 35 minutes de projection, on se retrouve dans un autre monde. Celui de notre enfance, celui de notre progéniture à laquelle on a transmis à son tour notre amour pour Tintin que l’on tenait déjà de ses parents.
C’est une sorte de film avec générique de début et de fin que l’on suit, le fil de la vie de ce reporter intrépide. D’abord croquis mal dégrossi, Tintin apparaît, comme par magie, le trait se faisant de plus en plus précis. Et les albums de ses aventures défilent en une bande-son digne du cinéma. Les images s’animent, nous propulsent de pays en pays, nous engloutissent sous la mer aux côtés du fameux sous-marin en forme de requin du Trésor de Rackham le Rouge et chaque personnage emblématique a le droit à son grand moment et à sa bande originale. Des Beatles aux Pink Floyd, de David Bowie à Jacques Brel, Milou, le Capitaine Haddock, Dupond et Dupont, le professeur Tournesol, la Castafiore et les grands méchants qui tentent de mettre le monde en péril, ils sont tous là, ou presque.
Nos héros préférés se mettent à vivre devant nous, tantôt en danger, tantôt libérés, ils courent, nagent, donnent du poing, virevoltent sur la lune ou à bord de la fameuse fusée rouge et blanche… Et ils sont célébrés en une vaste liesse avant que le mot “fin” n’apparaisse. Et sans qu’on ne le voie venir, le coeur se serre d’avoir eu l’impression de se retrouver aux côtés de ces personnages qui nous ont tant donné, enveloppés que nous sommes par des images oniriques et une musique emphatique. Ce moment hors du temps confirme que Tintin n’a pas fini de nous émerveiller et nous donne envie de relire, une énième fois, ses aventures dessinées. Tintin est en nous, pour toujours. Mais aussi au sein de l’Atelier des Lumières où il vit, véritablement. Il serait dommage de ne pas venir à sa rencontre…
Tintin, l’aventure immersive, à l’Atelier des Lumières, 38 rue Saint-Maur 75011 Paris, jusqu’au 20 novembre. Du mercredi au samedi de 10h à 22h, le dimanche de 10h à 19h, les lundi-mardi-jeudi et vendredi de 18h30 à 22h.
