Également rappeuse et DJ, l’autrice Érika Nomeni propose avec L’amour de nous-mêmes un roman bouleversant à la fois plein de colère et porteur d’histoire, avec une héroïne que l’on invibilise au sein de notre société. Elle y est ici resplendissante, malgré les embûches. Entre deux séances de dédicaces, Érika a bien voulu nous révéler quelques-uns de ses coups de coeur.
Un album de musique ?
C’est la vie, de Henri Dikongué, parce que Makossa, parce que Douala, parce que les souvenirs d’enfance…
Une chanson ?
Lapidu na bo, de Mayra Andrade : c’est une chanson qui me transporte au-delà des mots, au-delà de la langue. Elle me ramène à mon statut de membre de la diaspora.
Un clip ?
Make Me Feel, de Janelle Monae : il est vraiment magnifique. Il s’en dégage une sensualité, une queerness, une blackness. Il faut le voir pour comprendre !
Un film ?
Get out, de Jordan Peele : est-ce que c’est vraiment un film d’horreur ?
Une série ?
King of Boys, de Kemi Adetiba: c’est une série nigériane réalisée par une femme nigériane. Elle m’a beaucoup marquée à travers ce personnage de femme forte, un peu gangsta, qui a 60 ans… On n’en voit pas beaucoup. Le scénario, les costumes, la réalisation, tout est bien dans cette série.
Un documentaire ?
Ouvrir la voix, d’Amandine Gay : ce documentaire est essentiel, marquant, fédérateur. Je suis très reconnaissante à Amandine Gay de l’avoir réalisé.
Un roman ?
Sous les branches de l’udala, de Chinelo Okparanta : ce roman est très touchant, prenant. Il me ramène à mon propre vécu de femme noire, africaine, lesbienne, même si on n’a pas la même histoire.
Un manga ?
Nana, d’Ai Yazawa : un classique. Deux femmes occupent la place de personnage principal, sans concurrence entre elles, avec beaucoup d’amour. D’ailleurs, je me demande toujours pourquoi elles n’ont pas fini ensemble.
Une exposition ?
Afropunk 2019 à Paris : ce festival sur les cultures noires de la diaspora a été organisé à Londres, au Brésil, en France… Il est iconoclaste, indémodable, intemporel. On peut y voir des tableaux, des sculptures, par des artistes noir.es magnifiques.
Une photographe ?
Maya Mihindou : j’envoie un clin d’œil à cette photographe puissante dont j’aime le travail et, bien sûr, l’illustration qu’elle a faite pour la couverture de mon livre.
Un spectacle ?
Autophagie, d’Eva Doumbia : ça nous ramène à notre statut d’Afropéen, comment on est là tout en étant ailleurs et aux liens qui existent avec ici et là-bas.
Une recette de cuisine ?
Le ndolè, parce que j’ai grandi à Douala et que “ndolè” vient de “ndolo”, qui signifie “amour” en douala. Ça peut être un peu amer quand on le cuisine mal. C’est comme l’amour…
Une activité sportive ?
Le basket parce que mon frère m’a appris à y jouer : j’adore faire des dribbles !
Une citation ?
“Le jour où tu arrêteras de courir, c’est le jour où tu gagneras la course” de Bob Marley.
Une maxime dans la vie ?
S’aimer parce que c’est l’essentiel : sans amour, il n’y a rien.
Votre actualité ?
Mon roman sorti le 3 février aux éditions Hors d’atteinte, L’amour de nous-mêmes et dans lequel Aloé décrit dans des lettres sa vie sentimentale en tant que femme noire, queer, en surpoids et pauvre, et raconte son cheminement pour réapprendre à s’aimer.
Merci Érika !
