« MAESTRISSIMO » À BOBINO

C’est à un allegro divertimento que sont invités les Parisiens en ce moment. Bobino se métamorphose en bonbonnière du 18ème siècle pour accueillir quatre musiciens survoltés. Vêtus de soie, les joues carmin et perruques poudrées, Eduardo Ortega (violon), Isaac M. Pulet (violon), Jorge Guillén (violon) et Jorge Fournadjiev (violoncelle) nous offrent un spectacle décalé.

Un spectacle accrocheur : quand la musique est bonne, bonne, bonne

©Yllana Paggagnini

Dans ce microcosme à la hiérarchie bien définie, le 3ème violon Concertino est la tête de turc des trois autres qui se moquent de son décalage de style. C’est pourtant lui, dont le rire rappelle celui de Mozart dans le film Amadeus de Miloš Forman sorti en 1984, qui va composer au fur et à mesure du spectacle la partition qui permettra de décrocher le titre si convoité de Maestrissimo. Si c’est au départ le conduttore qui s’en approprie les mérites, justice sera finalement rendue à Concertino. Outre le violon, tous deux jouent également sur un clavier qui se mue tout à tour en clavecin, synthétiseur et piano.

©Yllana Paggagnini

L’ascension de Concertino, se fera à travers plusieurs tableaux, qui incluent de la musique actuelle fusionnée avec la classique : Les quatre saisons de Vivaldi, Paganini, l’Ouverture de la Flûte enchantée de Mozart…

Pas un mot n’est échangé avec le public, car tout passe par des gags visuels, ainsi que la complicité musicale avec le public y compris quand celui-ci est invité à monter sur scène.

Une musique fusion

Les effets comiques du spectacle reposent sur un mélange des genres. Comme celui du violoncelle à deux notes, défini comme « musicien de remplissage », qui devient un pro de metal.

Mama de Queen côtoie donc Mozart, La Cucaracha, mais aussi des airs irlandais, Roxane de Police et la musique des Dents de la mer. Vous entendrez des airs de zarzuela, y admirerez du flamenco zapateado, découvrirez un blues au clavecin, jusqu’à une valse avec tout le public de Bobino. Ce spectacle sort le classique de la naphtaline.

Un duo qui mêle les Suites pour violoncelle de Bach et au violon l’Ave Maria de Schubert puis Yesterday des Beatles est sans doute l’un des moments forts du spectacle.

Ces quatre musiciens d’exception feront vibrer votre corde sensible.

©Yllana Paggagnini

Depuis 1991, la compagnie espagnole Yllana brille dans ce style de spectacles d’humour visuel et donc universel : ce sont également eux qui remixent l’opéra avec The Opera Locos

BOBINO, 14-20, rue de la Gaîté – 75014 Paris

Jusqu’au dimanche 26 novembre 2023 – Du jeudi au samedi à 19h et les dimanche à 15h

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