Des papilles dans le ventre : récit de vie d’une épicurienne
Au théâtre des Béliers Parisiens, Kim Schwarck distribue sa bonne humeur et sa joie de vivre comme la recette de frikadelles de sa grand-mère Esther. Un seul en scène gourmand et touchant.
Elle arrive sur la pointe des pieds avec un regard pétillant de malice, sa crinière blonde tout en boucles qui tente de se contenir en un chignon destructuré. Elle vient nous offrir des framboises, placées au bout de ses doigts. Qui en veut en prend. Une mise en bouche qui ouvre l’appétit : qu’a donc à nous dire la malicieuse Kim Schwarck qui nécessite des petites douceurs fruitées pour nous appâter ?
Elle vient nous parler de la vie, tout simplement, de la vie qu’il faut croquer à pleine dents « avant de sucrer les fraises » comme elle aime le rappeler. Ca commence donc par quelques recettes de cuisine partagées, des souvenirs olfactifs des spécialités de ses grands-mères, des premières saveurs dès la prime jeunesse. Tout est rose, pétillant comme un bonbon trop sucré, un chewing-gum qui n’attend qu’à faire des bulles. Kim ne se dépare jamais de son sourire, quand elle raconte l’épopée de sa chanteuse de mère à l’Eurovision, la séparation de ses parents, sa petite sœur, son goût prononcé pour l’odeur de l’essence et des bacs à sable de l’hôpital gorgé de semoule.
Mais au fur et à mesure, le tableau se noircit. Comme l’a fait brillamment l’an dernier Noemie Caillault sur « Maligne » à propos de son cancer du sein, Kim Schwarck plonge dans la douleur d’une enfance en partie à l’hôpital. Mais tout comme Noemie, Kim n’en fait pas un drame. On n’est pas venu pour pleurer, que diable ! Mais bien parler de la vie, de la vie qui emporte tout et que l’on doit chérir, surtout quand on devient une survivante. Kim a faim de tout et surtout d’amour, de théâtre, d’attention. Ca lui joue parfois quelques tours quand elle explique des jeux de mots qui n’ont pas besoin de l’être, mais elle veut si bien faire qu’on lui pardonne tout. On garde en souvenir un sourire radieux et des boucles blondes qui irradient un visage heureux d’être sur scène. Des papilles dans le ventre et des papillons pleins les yeux.
Des papilles dans le ventre
Théâtre des Béliers Parisiens 14 bis rue Saint-Isaure, 75018 Paris. Jusqu’au 16 septembre puis ensuite les dimanches après-midis à 17h30 à ce même théâtre.
Tarifs de 16 à 27 euros.