Philippe Fertray est actuellement à l’affiche du spectacle Pas d’souci ! qui tord les expressions quotidiennes que nous utilisons à très mauvais escient. Un spectacle drôle et absurde à découvrir au Théâtre de la Contrescarpe, dans le 5ème. Voici son Paris.
Depuis quand êtes-vous à Paris ?
Depuis que j’y ai fait mes études, dans les années 1980. Je venais de la banlieue Sud (Sceaux, Conakry, en remontant…).
Votre premier souvenir à Paris ?
La gare du Luxembourg. Le trou des Halles. Joseph Gibert.
Paris vous le/ la définiriez comment ?
Comme Henry Miller, c’est une ville pour les amoureux et pour les touristes.
Quel est votre ou vos endroit(s) favori(s) à Paris ?
Le parc de Sceaux… Saint-Germain-des-Prés, le Jardin du Luxembourg.
Quel est votre musée favori ?
Le Musée de la Vie romantique de la rue Chaptal, pour le nom et pour le lieu. J’adore la peinture du XIXe, alors je suis servi !
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Un restaurant fétiche ?
Laï-Laï Ken, un japonais de la rue Sainte-Anne. J’y vais depuis 20 ans. Je prends une soupe numéro 6 depuis 20 ans. Ils me voient depuis 20 ans. Ils ne m’ont jamais offert un café (ou un thé) en 20 ans. Les mêmes posters de Matisse au mur depuis 20 ans. On y croise Bertrand Tavernier ou Kenzo (et moi…).
Une boutique fétiche ?
En Selle Marcel, rue Tiquetone. La plus belle boutique de bicyclettes. Il ressortent les design de vélo des années 1960/70 et les vêtements qui vont avec. À l’arrière-boutique, l’atelier, pas une tache de graisse. Une véritable galerie d’art. On a envie de tout acheter mais comme tout est trop cher, je n’y ai jamais rien acheté.
Un salon de thé, un café, un brunch ou autre à recommander ?
Chez Dani au Petit Café de Montmartre rue Joseph de Maistre en arrivant aux Abbesses. Un petit bistrot de quartier avec des habitués qui se parlent. Sinon, en plus snob, Chez Cosi, rue de Seine. On y mange des sandwichs maison et on n’y entend que de l’opéra (la passion du patron anglais).
Quel est votre quartier préféré ?
Le cinquième arrondissement entre Luxembourg et le jardin des Plantes : les rues du Pot-de-fer, des Irlandais, la rue Tournefort… Il ne s’y passe rien de spécial, elles sont remarquables par la quiétude qui y règne.
Comment vous déplacez-vous à Paris ?
Vélo, pieds, bus, métro.
Que diriez-vous à Paris ?
C’est bien, tu as élargi les trottoirs, créé des pistes cyclables. Maintenant, tu devrais te mettre aux jardins.
Si Paris était une chanson / une musique ?
La Bohême de Charles Aznavour.
Si Paris était une odeur ?
Actuellement c’est une odeur de gaz. Idéalement ce devrait être l’odeur du lilas comme dans La Bohême d’Aznavour : « Montmartre en ce temps-là fleurissait ses lilas ». Mais l’odeur mythique de Paris, cela reste l’odeur du métro, une sorte de mélange entre le pneu et la bande magnétique de ticket.
Votre saison préférée à Paris ?
L’été, car il y a moins de monde (il y en a encore trop cependant). Quand j’étais jeune, en août, on traversait le boulevard Saint-Michel en fermant les yeux. Et on en survivait.
Un bar préféré, un lieu la nuit ?
Aucun. Trop bruyant. Si vous connaissez un bar calme sans musique de fond, je suis preneur. Si, le bar de l’Hôtel du Louvre.
Paris le matin ?
S’assoir à la terrasse ou au zinc de n’importe quel bistrot (surtout pas un café branché), ouvrir le journal ou L’Equipe et, entre deux pages tournées, regarder les premiers clients et écouter leur conversation. Paris s’éveille.
Paris le dimanche ?
En vélo dans les rues de Saint-Germain-des-prés pour dévorer les vitrines des galeries d’art entre la rue de Seine et la rue de Beaune.
Paris en une odeur ?
Non pas une odeur. Ce ne serait pas flatteur pour Paris. Une couleur plutôt. Non, une lumière : l’éclairage de la cour carrée du Louvre.
Paris et vous ?
Une histoire d’amour contrariée par la surpopulation, la vie chère, la brutalité égoïste des passants, le bruit des moteurs, l’odeur de pollution, les musiques qui servent de bruit de fond dans les restaurants, le manque de spontanéité des gens quand il s’agit de se parler. Des déceptions que l’on concède uniquement à ses meilleur.e.s ami.e.s. Je l’ai plusieurs fois quittée. Je lui suis plusieurs fois revenue.
Merci Philippe !
Pas d’souci ! au Théâtre de la Contrescarpe, 5 rue Blainville 75005.
Les mercredis et jeudis à 21h30 jusqu’à la fin juillet.
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