
Guillaume Meurice est humoriste et chroniqueur radio sur France Inter où il s’illustre avec sa chronique Le Moment Meurice. Son spectacle au Trianon “Que demande le peuple ? ” affiche déjà complet mais si vous voulez vous rattraper, Guillaume chante aussi désormais ! Son groupe The Distuptives, du punk-rock “En Marche” se produira au Café de la Danse les 7 et 8 septembre. Voici son Paris.
Depuis quand êtes-vous à Paris ?
Je suis arrivé en 2002. J’étais jeune et insouciant. Je ne savais pas encore qu’il fallait vendre un rein pour un café, et sa mère pour un appart. Que la qualité de l’air faisait la joie des cancérologues. Que la ligne 13 était l’antichambre de l’enfer. Mais je me doutais qu’il y avait moyen de bien s’amuser.

Votre premier souvenir à Paris ?
Il date de quand j’étais tout petit. J’étais en famille pour voir la Tour Eiffel. Il faisait un temps magnifique. Jacques Chirac était maire. Je ne me souviens plus s’il nageait dans la Seine ou trempait dans des affaires d’emplois fictifs. Mais la vie était belle
Paris vous le/ la définiriez comment ?
Parfois élégante, belle et intense, elle me fait penser à Natalie Portman. Parfois arrogante, sale et rabougrie, elle me fait penser à Robert Ménard.
Quel est votre ou vos endroit(s) favori(s) à Paris ?
Mon lit.
Quel est votre musée favori ?
Le musée de l’immigration. La prochaine fois j’amènerai Éric Ciotti, ça lui fera pas de mal de voir d’où il vient au lieu de continuer à avoir peur des immigrés, donc de lui même.
Un restaurant fétiche ?
Le Gros7. Un resto italien à côté de la maison de radio. Pas assez de plats végétariens pour l’instant mais ils y travaillent (notamment parce que je leur envoie toutes les vidéos de L214).
Une boutique fétiche ?
Les kiosques à journaux. Mes parents avaient une maison de la presse, j’ai grandi là dedans. OK ils vendent aujourd’hui principalement de la presse jupitérienne mais en fouillant un peu, on peut trouver Fakir, Siné Mensuel, La Décroissance…
Un salon de thé, un café, un brunch ou autre à recommander ?
Le Politicafé. Un bar bien sympa dans le XVIIIème avec de vieilles affiches politiques au mur. L’occasion de voir des photos de campagne de Mitterrand, Giscard…etc et de se rendre compte, qu’à part les versions de Photoshop, rien de change à travers les époques. Le casting monarchique que l’on doit à la cinquième République perdure. Jacques Séguéla et ses collègues sont à chaque fois vainqueurs.
Quel est votre quartier préféré ?
La Défense. Quartier fascinant sociologiquement. Tous ces gens qui s’amusent à détruire la planète en se prenant très au sérieux. On a l’impression d’un parc à animaux stupides très fiers de leurs conneries.
Comment vous déplacez-vous à Paris ?
Transport en commun principalement. Et taxis également quand j’ai besoin d’une analyse géopolitique issue des Grandes Gueules de RMC.
Que diriez-vous à Paris ?
D’arrêter de se prendre pour la France entière. Elle ne serait rien sans le reste du pays qui la nourrit. Parole de mec qui vient de Haute-Saône. Eh Paris, on parie que tu ne sais pas où placer ça sur la carte ?
Si Paris était une chanson / une musique ?
Les musiciens du métro. Je sais qu’il est de bon ton de se foutre de leur gueule mais je les trouve beaux et courageux. Même celles et ceux qui reprennent Maître Gims au xylophone, ou Metallica à l’accordéon.
Si Paris était une odeur ?
Celle d’un SDF qui crève dans l’indifférence générale des pouvoirs publics. Une honte. Une non-assistance à personne en danger quotidienne. Des gens sont en taule pour bien moins que ça.
Votre saison préférée à Paris ?
Le printemps, même si je me fais attaquer méchamment par le pollen. J’aime bien l’hiver aussi. J’avoue que de voir la ville paralysée par deux centimètres de neige m’excite autant qu’un rédac chef de BFM TV.
Un bar préféré, un lieu la nuit ?
Le bar de ma cuisine où quand je rentre tard dans la nuit, je peux manger des pâtes à même la casserole. Un kiff !
Paris le matin ?
Le calme avant la tempête. Avant que les voitures viennent asphyxier l’espace public. Autant Anne Hidalgo me désespère en faisant venir les dopés sponsorisés de la planète entière pour les J.O, autant elle me réjouit quand elle veut chasser les sarcophages à roulettes du centre-ville… J’arrête là, j’ai mon bobomètre qui va exploser…
Paris le dimanche ?
L’accalmie. Dire que l’on doit ce jour au fait que cette grosse feignasse de Dieu s’est reposé est absolument formidable. Macron aurait été le chef de Dieu, on n’aurait jamais de répit.
Paris et vous ?
Un immense terrain de jeu.
Merci Guillaume !
Guillaume a également écrit un très joli livre : Cosme paru aux éditions Flammarion
C’est pas un peu facile de se réjouir qu’Anne Hidalgo “tienne tête au lobby de la bagnole” quand on n’a pas à subir soi-même les conséquences des embouteillages parce qu’on prend des taxis ? ;-) En plus, l’industrie du taxi, c’est vraiment le secteur économique anti-écologique par excellence : il maintient sur les routes des mecs et des nanas qui ne transportent, le plus souvent, qu’une seule personne.
Qu’un homme aussi engagé dans la défense de l’environnement cède à la préciosité du taxi, ça fait bizarre.