
Anne de La Forest est cuisinière et auteur culinaire. Son livre Aux bonnes frites de Paris est sorti le 24 mai 2018 aux éditions Parigramme. Voici son Paris.
Depuis quand êtes-vous à Paris ?
Je suis née à Chamalières, en Auvergne. Mes parents ont déménagé pour la banlieue parisienne quand j’avais 3 ans. Dès le lycée, j’ai été scolarisée à Paris. À 18 ans, il était logique pour moi que je m’y installe pour de bon…Cela fait une bonne vingtaine d’années aujourd’hui.
Votre premier souvenir à Paris ?
J’avais 9 ans quand, lors d’une sortie scolaire, nous avons été visiter la Sainte-Chapelle et la Conciergerie… Ces 2 lieux majestueux et chargés d’histoire m’ont marquée et restent encore aujourd’hui les plus impressionnants à mes yeux.

Paris vous le/ la définiriez comment ?
Historique, emblématique, romantique, gourmande, immuable…
Quel est votre ou vos endroit(s) favori(s) à Paris ?
Le Pont Neuf et sa place Dauphine… Je conserve ancrée dans ma mémoire l’époque où, encore étudiante, j’habitais dans ma chambre de bonne à Odéon et j’allais faire mes courses à La Samaritaine malheureusement fermée depuis. Mais aussi le Marché Saint-Pierre, situé aux pieds du Sacré-Cœur, lieu ancestral pour se fournir en tissus. Ma maman m’y amenait souvent. J’habite aujourd’hui à 2 minutes à pied.
Vous allez au musée ? Si oui quel est votre favori ?
J’ai un peu honte je l’avoue…J’y vais peu. Mais j’aime les musées dont le bâtiment lui-même raconte une histoire. Le Louvre bien sur, un des plus emblématiques ou plus simplement la Maison de Victor Hugo, envoutante…

Un restaurant fétiche ?
Un seul ? Difficile… Je voue un culte aux frites, j’y ai consacré 2 livres dont le dernier est un guide où je recense mes meilleures adresses (Blend et ses frites nappées d’une sauce au cheddar maturé, Le Grand Pan et ses frites incroyables à l’ail confit ou encore La Tute qui les prépare à la Graisse de Porc noir, sont dans mon top 3). Par ailleurs, le Septime est un restaurant un peu culte pour moi. Un des précurseurs de ce vent moderne qui souffle sur notre cuisine depuis quelques années. J’y vais régulièrement depuis son ouverture. Il est toujours là avec ses assiettes généreuses et bien pensées … Cela malgré le temps qui passe et la sévère concurrence parisienne. Sinon, Héritage ouvert il y a peu à côté de chez moi : on y mange une des meilleures blanquettes de Veau !
Une boutique fétiche ?
La première est mon épicerie fétiche : L’épicerie des Environs. Une petite caverne d’Alibaba remplie de produits frais et tous sourcés par Sandrine qui a réalisé son rêve en ouvrant cette petite échoppe il y a quelques années. Elle fait des jus minute avec ses fruits et légumes qui vous rechargent les batteries dès la première gorgée ! Et mon boulanger aussi, chez qui j’emmène mes clients étrangers avant mes ateliers : Panifica qui fait tous ses pains et viennoiseries au levain. François est un puits de science à propos du levain. Il fait à mes yeux (et palais), un des meilleurs pains aux raisins.
Un salon de thé, un café, un brunch ou autre à recommander ?
Pour un Brunch, celui de La Bossue à Montmarte rassemble tout ce que j’aime : un lieu accueillant, une cuisine simple, chaleureuse et gourmande… et des Madeleines dont je suis grave accroc ! Pour un café, ou plutôt un bon crème dont je suis une adepte, je vais me perdre dans le passage du Panorama qui transpire le vieux Paris, pour me poser au Caffè Stern.
Quel est votre quartier préféré ?
Depuis 11 ans que je vis à Montmartre, j’avoue en être tombée amoureuse… Sinon, j’adore me « perdre » partout dans Paris.
Comment vous déplacez-vous à Paris ?
Après ma jeunesse banlieusarde tout en étant scolarisée à Paris, qui m’obligeait à faire près de 3 h de transports quotidiennement, du jour où j’ai passé mon permis de conduire et acquis ma première voiture, je n’ai plus mis un pied dans les transports en communs ! Cela pendant 20 ans. Puis, Paris en voiture est devenu impossible. Il y a 5 ans, j’ai vendu ma voiture et retrouvé le plaisir du Métro ainsi que celui d’arriver à l’heure à mes rendez-vous !
Que diriez-vous à Paris ?
N’oublie pas pourquoi on t’aime. Modernise-toi dans le respect de ce qui fait ton histoire !
Si Paris était une chanson / une musique ?
Celle du beurre noisette qui grésille en cuisant. Il est l’indispensable pour réaliser des financiers, ces petits gâteaux indissociablement liés à Paris où ils sont nés.
Si Paris était une odeur ?
Inlassablement, celle émanant des boulangeries et du pain qui a cuit au petit matin…
Votre saison préférée à Paris ?
L’automne, le moment où les feuilles deviennent or, tombent à terre et jonchent la cour des écoles… c’est aussi la saison des premières soupes.
Un bar préféré, un lieu la nuit ?
J’adore le confort douillet des bars d’hôtel. Aller siroter une coupe de champagne accoudé au bar de l’hôtel Costes ou celui de l’hôtel Raphael est un vrai pur moment de plaisir.
Paris le matin ?
Un énormissime café crème parfois accompagné d’une tartine beurre-confiture au Café du Commerce, un de mes QG juste en bas de chez moi.
Paris le dimanche ?
Le must pour moi, c’est journée « cuisine en pyjama ». Mais si le soleil est de la partie, ça peut aussi être la journée pour une longue balade à pieds, partant de chez moi au hasard des rues qui inspirent mes yeux et mon estomac !
Paris et vous ?
Une éternelle histoire d’amour que j’entretiens en lui rendant hommage dans mes casseroles lors d’ateliers culinaires que je donne aux étrangers chez moi à Montmartre. Il me tient à cœur de leur transmettre les recettes les plus parisiennes qui soient ! La première étant les frites qui sont nées sous le Pont-Neuf lors de la révolution Française.
Merci Anne !