Copyright Fabienne Rappeneau
L’amour dure 1h10
Avec cette fausse conférence sur le sentiment amoureux et ses effets pernicieux, Anne Buffet propose avec What is love, un spectacle réjouissant, où elle se grime en femme déçue par l’amour et qui n’a pas peur de ridicule. Etonnant et inattendu.
De prime abord, avouons-le tout net, nous avions peur. Peur d’un énième spectacle où une femme célibataire perpétuelle, nous raconterait ses tourments amoureux, égrenant comme un chapelet tous les hommes qui lui ont fait du mal. Le tout sous couvert de blagues sexistes et teinté d’une certaine vulgarité à la mode en ce moment sur les scènes parisiennes. Où l’on cherche à choquer à tout crin pour récolter quelques rires. Heureusement, en quelques répliques, Anne Buffet balaie toutes nos craintes.
Ne serait-ce que parce qu’elle interprète un personnage, allant au bout de sa démarche. Perruque égyptienne presque de travers, blouse blanche, maquillage trop forcé, tics nerveux, Anne devient Eva, une podologue quinquagénaire qui a vu dans son cœur défiler tout un régiment d’hommes avec qui ça n’a pas marché. Commence alors une conférence portée sur la thématique What is love ? où la podologue va nous démontrer par A + B, à quel point l’amour n’est qu’affaire de phéromones et… rien d’autres.

Un spectacle certes hilarant, mais qui se base sur de réelles conférences scientifiques sur le sujet ou des livres (on pense avoir repéré Love 2.0, ces micro-moments qui vont transformer votre vie de Barbara Frederickson qui remet totalement en cause la conception du sentiment amoureux). En gros, nous sommes conditionnés pour aimer, afin de perpétuer l’espèce. Point final. Ou presque. Et que le reste, ce sont des micro-moments qu’il faut cultiver pour que l’amour puisse continuer d’exister, de se pérenniser dans le temps.

Traductions de chansons d’amour, vidéos démonstratrices, gimmicks du fameux tube What is love de Haddaway, parodies de chansons de Disney, pétage de plomb en direct, Anne Buffet s’autorise tout, jusqu’à faire de son personnage, vers la fin, une loque presque pathétique, allant aussi loin que le feraient les Anglais dans ce genre de situation, façon Absolutely Fabulous. Le spectacle peut donc déranger les indécrottables amoureux de l’amour, mais il fait surtout beaucoup rire. C’est amplement suffisant.
Au Théâtre de la Contrescarpe – 5 rue Blainville 75005 Paris.
Jusqu’au 27 septembre, du mercredi au vendredi à 19h.
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