Journal d’un vieux confiné…Jour 7

En cette période de confinement, mon ami Rodolphe Trouilleux, qui vient de rejoindre le blog vous fait part d’un journal imaginaire : « Journal d’un vieux confiné  »  Historien, auteur de nouvelles, conférencier, rédacteur au Journal Le Chat Noir, on me présente souvent comme le spécialiste de Paris secret et insolite, rappelant en cela mon livre éponyme. C’est un peu vrai mais Paris dans son ensemble me passionne depuis toujours. La ville d’hier et d’aujourd’hui, ses multiples histoires et faits divers occupent mon quotidien. Incorrigible piéton, je parcours les rues parisiennes en tous sens, et mes découvertes sont nombreuses. Qu’elles soient théâtrales, littéraires, gastronomiques, etc, les surprises sont souvent au rendez-vous et c’est un plaisir de les partager.

Septième jour de confinerie

Tout à l’heure j’ai demandé à maman où qu’elle avait mis la boîte blanche, elle a fait une drôle de tête et elle m’a répondu sèchement : « faut acheter des cornichons, y’en a plus !»

J’ai pas insisté, vu que ça partirait en vrille direct. Quand elle me parle comme ça, j’aime pas, c’est comme si c’était une autre personne, dans le genre bizarre, type Franck et Chtaine. En plus, je me rappelle pas trop ce qu’il y a là-dedans la boîte, du genre souvenirs à la gomme et autres âneries.

Ce matin j’ai vu le Riton, le cocu du bout de la rue. Il m’a causé, j’ai pas été déçu, le jour où les enfoirés voleront, il sera chef d’escadrille. Ce machin, même pas digne d’être une personne, il a osé me proposer des masques de bricolage au noir, avec un air sournois. Il a pas été déçu de la promenade, je lui ai dit que j’allais chercher l’argent à la cave et je suis remonté avec le portevoix des manifs de gilets. Là, j’ai gueulé pour rigoler aussi : «Riton, môssieur Riton, celui qu’à des cornes aussi grandes qu’un immeuble, Riton, non j’en veux pas de tes masques du roi Merlin ! non je paierai pas au noir pour en avoir, non, môssieur le cocu t’auras pas mes zeuros !”

C’était si fort que presque tous les voisins se sont mis à leurs fenêtres : il s’est fait insulter comme pas un, l’abruti. Il a couru pour rentrer chez lui. Maintenant il est plus que confiné c’est moi qui vous le dit. Même que la rombière d’en face elle avait sorti le nerf de bœuf tellement qu’elle était énervée. C’est la mère de Julie, la petite infirmière d’en face, alors faut pas la chauffer dans le mauvais sens.

Maman m’a félicité quand je suis rentré atome. C’est vrai quoi, c’est tout de même pas les dégueulasses qui vont faire la loi dans la rue. Je voulais faire de la maquette mais j’étais trop énervé. C’est le Kiki qui m’a calmé, il m’a dit que c’était pas bon pour mes artères de m’énerver. Du coup, il l’a raconté des tas d’histoires rigolotes tellement cochonnes que j’en ai presque pissé dans mon slip ; des choses pas écrivables. C’est tout de même pas mal la boîte en plastique pour causer dans le poste.

Après, j’ai passé au moins une heure à chercher les mats du bateau de la Colombe ; Si il y en a plus, c’est pas la peine de continuer. Maintenant faut que je sorte pour acheter des cornichons et des bricoles de cuisine. On peut pas sortir à deux alors c’est pas drôle. J’ai rempli mon ozvess et j’ai pris ma carte d’identité. Si on m’avait dit qu’un jour j’aurai peur d’aller acheter des cornichons, je l’aurai pas cru, ça non.

Bon, pour le reste on verra demain.

rodolphe

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Historien, auteur de nouvelles, conférencier, rédacteur au Journal Le Chat Noir, on me présente souvent comme le spécialiste de Paris secret et insolite, rappelant en cela mon livre éponyme. C’est un peu vrai mais Paris dans son ensemble me passionne depuis toujours. La ville d’hier et d’aujourd’hui, ses multiples histoires et faits divers occupent mon quotidien. Incorrigible piéton, je parcours les rues parisiennes en tous sens, et mes découvertes sont nombreuses. Qu’elles soient théâtrales, littéraires, gastronomiques, les surprises sont souvent au rendez-vous, et c’est un plaisir de les partager.

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