L’ex Robins des Bois Élise Larnicol, continue de tourner films et séries et de jouer sur scène. On a pu la voir récemment dans Escape sur W9 et dans la pièce Les Vies de Swann de Marc Citti. En attendant de la retrouver au cinéma et au théâtre, elle nous livre ses coups de coeur du moment !
Un album de musique ?
En ce moment, j’écoute beaucoup 40 mélodies, le dernier album d’Ibrahim Maalouf. Il est super. Sinon, j’ai des playlists plutôt bordéliques sur Deezer qui passent du coq à l’âne et j’écoute des Éthiopiques, du jazz éthiopien.
Mon album de toujours sinon, c’est Songs of the key of life de Stevie Wonder. Ce double-disque ne vieillit pas. Je l’ai tellement écouté que j’aurais pu en être lassée, mais quand je me le remets, je constate à quel point il est d’une perfection. C’est comme la 7e Symphonie de Beethoven, il y a quelque chose de cet ordre-là pour moi. Il est tellement réussi qu’on peut le réécouter à froid, sans le moindre contexte.
Une chanson ?
Dans ma fameuse playlist Deezer, j’adore Je ne changerai jamais de La Grande Sophie. C’est mon morceau préféré du moment !
Un clip ?
Il y a un clip extrêmement impressionnant de la chanson As de Stevie Wonder par Mary J. Blige et George Michael. Ce clip est dingue. Ils se démultiplient à l’infini, ça a dû coûter une fortune en effets spéciaux à l’époque et c’est formidable. Comme le morceau, d’ailleurs !
Un film ?
Je suis frustrée de ne pas aller au cinéma… Je refuse de voir les films récents que j’aurais dû voir au cinéma sur mon ordinateur, car je souhaite les admirer en salle. Je revois du coup mes films culte, comme All That Jazz de Bob Fosse, Palme d’or en 1980 méritée et un peu oubliée. C’est un film parfait, un autoportrait, ce qui est rare au cinéma. Bob Fosse parle de lui dans ce film, dans ce personnage de metteur en scène qui monte un film sur un comique. Il faut savoir que Bob Fosse a réalisé All That Jazz après Lenny, film sur Lenny Bruce. Et en plus, il dialogue avec la mort. Or, Bob Fosse est décédé quelques années plus tard. Ce film est extraordinaire, avec des chorégraphies sublimes.
En ces temps troublés, j’ai très envie de voir des films qui m’emmènent loin de ce qui se passe. Comme ce film que j’adore, qui est un bonbon pour moi, l’adaptation de Beaucoup de bruit pour rien de Shakespeare par Kenneth Branagh. Ce film est d’une beauté ! Il se passe en Toscane, avec des acteurs magnifiques, c’est un film qui fait du bien.
Une série ?
Je ne suis pas très séries, car je n’aime pas quand ça n’en finit pas, je me lasse au bout de deux-trois saisons. Mais je suis fan de Ricky Gervais. Du coup, j’adore ses séries à lui, comme Extras que je trouve même meilleur que The Office. Et je trouve super aussi After Life. J’adore sa manière de regarder l’humanité. C’est drôle, caustique et tendre en même temps. Je trouve ce mélange très beau.
Je dois dire que dans la sidération du premier confinement, je n’arrivais pas à regarder de la fiction, qui est pourtant pour moi un refuge. Je ne regardais que des documentaires. La seule série que je suis parvenue à regarder, c’est The Crown, car elle s’appuie sur des faits réels. C’est cette série qui m’a ramenée à la fiction. J’ai préféré les premières saisons, car elles sont loin de nous dans le temps, même si cela reste extrêmement bien fait.
Un documentaire ?
J’ai beaucoup aimé le documentaire Charlie Chaplin, le génie de la liberté par François Aimé et Yves Jeuland. Souvent, je trouve que les documentaires bourrés d’images d’archives ne sont pas très réussis, mais là, il y a un vrai récit, c’est bluffant. Il faut dire que Jeuland est un réalisateur incroyable.
Un photographe ?
J’ai envie de citer Willy Ronis dont le travail me touche.
Une exposition ?
Entre les deux confinements, je suis allée plusieurs fois dans des musées. Il faut profiter de nos musées tant que les touristes ne sont pas encore revenus ! Dès qu’ils rouvrent, il faut s’y précipiter. J’ai quasiment fait tous les musées de Paris au mois de juillet dernier. Et en allant au Louvre, j’ai enfin compris pourquoi La Joconde était La Joconde. Je l’avais toujours vue de loin, derrière une multitude de gens. J’y suis allée un matin, tôt, il n’y avait que quelques personnes devant le tableau. J’ai attendu qu’elles soient parties et je me suis posée devant La Joconde et je l’ai enfin vraiment vue. La dernière exposition que j’ai vue, c’est celle sur Turner au musée Jacquemart-André, qui était magnifique.
Ce qu’on peut faire aussi en ce moment, alors qu’il est fermé, c’est d’aller dans les jardins du musée Rodin. Il est ouvert et c’est magnifique et on peut profiter de plusieurs des grandes œuvres de Rodin comme Le Penseur.
Un spectacle ?
J’ai un peu de mal avec les captations de spectacles. Mais j’en ai tout de même vu une pendant le confinement qui est une merveille et de plus, particulièrement bien filmée, c’est Les Indes Galantes de Rameau à l’Opéra Bastille, sur une mise en scène de Clément Cogitore, une chorégraphie de Bintou Dembele, avec des danseurs de hip hop. Je l’avais raté et c’est sublime.
Autre chose qu’on peut regarder chez soi, ce sont les spectacles d’humoristes. On rit moins que dans la salle, mais il y a moins de déperdition de plaisir par rapport aux captations de pièces de théâtre qui sont rarement réussies. Avant le confinement, j’avais vu le dernier spectacle de Camille Chamoux, Le Temps de vivre, qui était formidable.
Un livre ?
Pendant le confinement, ayant du mal à me plonger dans la fiction, j’ai lu de la poésie. Jacques Prévert est mon poète de chevet et là, j’ai découvert la poésie de Victor Hugo, dont je n’avais que de vagues souvenirs. C’est fantastique. Sinon, je lis beaucoup de polars, comme ceux de Mankell. Au niveau essais, je trouve que ce serait pas mal que les gens découvrent ce que fait Tania de Montaigne, comme L’Assignation. Elle y bat en brèche les discours sur l’appropriation culturelle, où elle explique pourquoi c’est un piège de s’éloigner de l’universalisme. Elle le fait avec intelligence et humour. C’est brillantissime. Je trouve que ces paroles-là ne sont pas assez entendues.
Une recette de cuisine ?
J’aime manger, mais je suis une piètre cuisinière. Je me prépare à manger le plus sainement possible, mais je ne pense pas le réussir bien. Je n’ai aucune patience au-dessus des fourneaux. Je reste du coup très basique, avec des recettes à base de légumes.
Une activité sportive ?
Je cours. Mal, mais je cours. J’ai commencé il y a sept ans, quand j’ai arrêté de fumer. Tout le monde me disait que j’allais devenir accro. Mais pas du tout. Je commence tout juste à y prendre un peu de plaisir et surtout, je ne progresse absolument pas ! Au bout de dix minutes, je marche car je suis essoufflée, puis je repars en courant et ainsi de suite. Je rentre rouge comme une tomate en suant, comme si j’avais couru plusieurs heures… J’ai l’impression que mes poumons sont toujours autant encrassés. Sinon, j’adore danser, même si on ne peut pas le faire en ce moment.
Une citation ?
« L’humour est une déclaration de dignité, l’affirmation de la supériorité de l’homme sur ce qui lui arrive » de Romain Gary dans La Promesse de l’aube. Je trouve ça tellement juste !
Votre actualité ?
Au moment du premier confinement, j’étais en tournée avec la pièce Les Vies de Swann, de Marc Citti et on espère la reprendre. J’ai aussi le premier rôle dans un film dramatique, Grand ciel de Noël Alpi avec Anthony Jeanne et Aurélien Recoing et qui doit sortir cet été. Un très joli film, sur la relation compliquée entre une mère et son fils. Je dois aussi tourner à la rentrée dans le premier film de l’équipe du Monde à l’envers. Ce sera très drôle, je pense ! Pour le reste, mystère total. J’ai hâte que tout reprenne, ne serait-ce qu’en tant que spectatrice. Je ne sais pas laquelle est la plus frustrée en moi : l’artiste qui ne peut pas pratiquer son métier ou la spectatrice qui ne peut pas aller voir de films ou de pièces…
Merci Élise !
