Le comédien François-David Cardonnel, qu’on a pu admirer récemment dans Le Bazar de la Charité ou Meurtres à Granville, sera prochainement sur le petit écran dans La Traque et Meurtres à Mulhouse. Il a bien voulu nous faire part de ses coups de coeur du moment et partager avec nous son talent pour le dessin.
Un album de musique ?
J’écoute de tout, mais depuis quelques semaines, j’écoute pas mal les Nocturnes de Chopin. Ça me calme, c’est une mélancolie dans laquelle on aime bien se plonger.
Une chanson ?
Je suis plus sensible à la musicalité d’une chanson que par son texte, mais ma femme qui est une grande fan de Jacques Brel, me le fait découvrir. Dont cette chanson très poignante pour moi : Les Vieux. Un texte d’une vérité et d’une tristesse absolues, d’une grande justesse d’écriture. Le sort qui est réservé aux vieux de nos jours est dramatique. Cela m’affecte quand je vois des personnes qui emmènent leurs anciens dans des Ehpad, c’est comme les conduire à l’abattoir en quelque sorte.
Un clip ?
Je ne suis pas très clip, mais il en est un qui m’a toujours perturbé, c’est Lullaby de The Cure, que j’avais vu quand j’étais petit. Je devais avoir 5 ans quand c’est sorti et je voyais ce type dans son lit en train de se faire dévorer par une araignée… Je me souviens aussi de la chanson Étienne, Étienne de Guesh Patti qui m’avait aussi marqué.
Un film ?
Je ne peux pas parler de ce film culte pour moi, Gladiator, que j’ai dû voir une cinquantaine de fois quand j’étais adolescent. Je le revois encore très souvent. Il n’a pas pris une ride et il me donne toujours des frissons.
Sinon, le très poignant Alabama Monroe, un film flamand d’une grande justesse au niveau de la relation d’un couple face à un drame qu’il traverse. C’est très fin cette manière de traiter du sentiment amoureux et de la détresse… Les chansons du film sont sublimes, j’écoute beaucoup la bande originale, le bluegrass me met la pêche. Il y a une vraie dichotomie entre cette musique ultra entraînante et le sujet du film qui est plutôt triste.
Une série ?
En comédie, j’adore The Office version Ricky Gervais que je trouve géniale. J’aime cet acteur qui me fait mourir de rire.
Et on ne peut pas passer à côté de Breaking Bad, une série géniale qui a marqué son époque, avec tous ses sens cachés partout. C’est vraiment une œuvre d’art. J’ai beaucoup aimé Lost aussi, qu’on a beaucoup critiquée pour sa fin. Mais c’est parce qu’on regardait un ou deux épisodes par semaine et qu’on s’est perdu. Alors que si on la regarde d’affilée, tout est cohérent et fonctionne super bien.
Un documentaire ?
Il y a quelques mois, j’en ai vu un sur Netflix qui m’a marqué, c’est Tell me who I am. L’histoire de deux jumeaux dont l’un a eu un accident, a perdu a mémoire et dont le frère lui recrée un passé qu’ils n’ont pas vécu pour lui cacher certaines choses. C’est fou, d’autant que des révélations sont faites en direct pendant le documentaire, on découvre des éléments en même temps que le frère amnésique.
Un photographe ?
Je suis admirateur du travail de ma mère qui est photographe. Elle s’appelle Joëlle Cardonnel-Nonnon, elle a fait une école de photo à Arles, des expositions, mais elle a dû choisir entre faire carrière ou s’occuper de ses cinq enfants et elle a choisi de s’occuper de nous. Mais elle a un œil qui est incroyable. Je suis son premier fan objectif. Je me souviens de son laboratoire où elle développait ses photos qui était dans une pièce de la maison. Elle aurait tellement méritée d’être connue !
Sinon, j’aime beaucoup Cartier-Bresson. Pour moi, ce n’est pas la technique qui m’intéresse en photographie, mais l’oeil, ce qu’on n’apprend pas. Et Cartier-Bresson l’a.
Une exposition ?
J’aime aller au Musée d’Orsay. J’adore l’impressionnisme et là-bas, il y a beaucoup de toiles de ces impressionnistes qui étaient pour moi des révolutionnaires en matière d’art, sur la lumière, en travaillant à l’extérieur. Ils ont cassé tous les codes, ils étaient une espèce de ligue ensemble contre tous. On voit un côté guerrier dans leurs toiles.
Un spectacle ?
J’ai découvert il y a un an un humoriste américain que je trouve génial, Bill Burr, notamment son spectacle de stand-up Walk your way out. C’est le genre d’humoriste qui n’a pas peur de mettre les pieds dans le plat, qui a une totale liberté d’expression. Il a un humour acide qui n’a pas peur de dire de vraies choses qui font réfléchir. Il est sanguin, dépressif, mais très drôle.
Un livre ?
Il y a un roman qui est à lire, c’est 1984 de George Orwell. Un livre qui devrait être sur toutes les tables de chevet en ce moment. On devrait se faire une petite piqûre de rappel de vaccin en le lisant. C’est sur une société liberticide à l’extrême et qui invite à faire gaffe.
Sinon, j’aime beaucoup l’écriture de Sylvain Tesson qui connaît parfaitement la langue française, mais sans avoir un côté pompeux. C’est très imagé, notamment dans le livre Dans les forêts de Sibérie où l’on suit ses réflexions quand il décide de s’installer près du lac Baïkal, les lectures qu’il emporte avec lui, les descriptions de l’environnement qui l’entoure, tout en ayant une rigueur de dingue pour survivre dans cette petite cabane au milieu de nulle part.
Une bande dessinée ?
Quand j’étais gosse, j’étais un tintinophile. Aujourd’hui, je ne boude pas mon plaisir de relire des albums de Gaston Lagaffe ou d’Astérix. Astérix, c’est une vraie madeleine de Proust pour moi. Quand je redescends dans la maison familiale et que je me replonge dans ces albums-là, ça me fait toujours du bien.
Une recette de cuisine ?
Je suis né en Provence, donc je ne peux que citer la soupe au pistou. Ce n’est pas n’importe quelle soupe ! On la mange en été, avec des légumes, des pâtes, de l’ail… Le pistou, c’est en fait de l’ail que l’on mélange avec du basilic et de l’huile et que l’on écrase dans le mortier qui est une espèce de récipient en pierre de Cassis. La soupe au pistou de ma mère, c’est un truc de fou !
Une activité sportive ?
J’ai fait pendant plus de 15 ans de l’escrime médiévale. C’était magique. Je suis devenu très bon à ça, mais c’est un art martial qui ne sert à rien quand on se fait agresser dans la rue ! J’avais même un club à l’époque, où j’enseignais avec mon frère Jonathan. On a eu la chance récemment de régler ensemble des chorégraphies des combats à l’épée pour le court-métrage Par le sang, avec Anne Charrier et Pascal Greggory. Sinon, je cours aussi un peu.
Une citation ?
Il en est une que j’aime bien et qui a de la gueule, même si je ne m’appuie pas forcément dessus, c’est « Tout ce qui est dans la limite du possible doit être et sera accompli », de Jules Verne. Une vérité absolue, une fatalité que je trouve classe.
Votre actualité ?
Va bientôt sortir La Traque sur TF1, sur la triste affaire Fourniret. J’ai tourné il y a quelques mois Meurtres à Mulhouse où je partage l’affiche avec Mélanie Maudran et ça devrait être bientôt diffusé. Et on peut toujours me voir dans Le Bazar de la Charité, diffusé sur Netflix.
Par ailleurs, je dessine à l’encre et au fusain et j’ai pour projet de faire prochainement une exposition. J’y consacre tout mon temps libre. Cela me prend plusieurs jours pour faire un dessin en général. Ça se rapproche de la gravure ancienne, des dessins miniatures très précis et axés sur l’architecture qui me passionne. C’est le premier confinement qui m’a permis de m’y remettre et depuis, je n’ai pas lâché le crayon. Mon objectif est d’arriver à une centaine de dessins pour monter cette exposition. En espérant qu’ils plairont !
Merci François-David !

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