L’acteur et réalisateur Emmanuel Mouret n’en finit plus de nous émerveiller de ses histoires d’amour ciselées. Après les sublimes Mademoiselle de Joncquières et Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait, il vient de tourner le vidéo-clip du titre Ainsi va la vie de Sarah Lancman et est en train de préparer son onzième long-métrage. Il a tout de même trouvé le temps de nous livrer quelques-uns de ses coups de cœur.
Un album de musique ?
Je ne citerais pas un album, mais toute l’oeuvre de Francis Poulenc qui est sans doute la musique classique que j’écoute le plus, notamment ses concertos pour un ou deux pianos et orchestre. J’utilise beaucoup la musique classique dans mes films, car c’est la plus évidente et transparente par rapport au cinéma. Même quand on regarde La Guerre des étoiles, on écoute de la musique classique également. C’est davantage le cinéma qui m’a mené à la musique classique que l’inverse.
Une chanson ?
J’écoute peu de chansons, mais s’il en est une que j’aime beaucoup, c’est La Javanaise de Serge Gainsbourg.
Un clip ?
Je connais assez mal le monde du clip. Pour moi, il se résume à mon enfance et mon adolescence aux clips de Michael Jackson, comme Thriller et Billy Jean, qui étaient extraordinaires.
Un film ?
Mon Panthéon est grand, il y en a beaucoup, mais je citerais La Folle ingénue, le dernier film d’Ernst Lubitsch avec Charles Boyer et Jennifer Jones qui est pour moi un sommet, un film dont je ne peux pas me lasser.
Mais il y a aussi Les Onze Fioretti de François d’Assise de Roberto Rossellini que je cite dans mon dernier long-métrage, Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait, qui est pour moi un film miracle, un vrai film sur la joie bien au-delà du message chrétien.
Une série ?
Je ne regarde pas de série actuellement, mais adolescent, j’adorais Chapeau melon et bottes de cuir avec les personnages d’Emma Peel, Tara King…
Un documentaire ?
Nadja à Paris, d’Éric Rohmer, qui est un court-métrage, sinon, ce seraient des films de Julien Rauche ou de Jean-Louis Comolli.
Un photographe ?
Je connais moins bien le monde de la photographie, mais j’aime le travail de Man Ray et de Cartier-Bresson. Je m’intéresse davantage à la peinture.
Une exposition ?
Je me souviens de l’exposition Derain, Balthus, Giacometti, une amitié artistique au Musée d’Art Moderne, trois peintres que j’aime beaucoup. Ou encore la rétrospective de Jean Hélion au Grand Palais ou l’exposition consacrée à David Hockney au Centre Pompidou.
Un spectacle ?
Mon dernier spectacle, c’était le concert de Sarah Lancman et Giovanni Mirabassi que j’ai vu la veille de la fermeture de toutes les salles. J’ai beaucoup apprécié ce moment. Vous pouvez d’ailleurs visionner le clip de la chanson Ainsi va la vie de Sarah Lancman que j’ai réalisé.
Un livre ?
Jacques le Fataliste et son maître, de Diderot. Pour sa liberté de ton et d’esprit, pour son art de la digression, de la parenthèse dans la parenthèse, pour cette saveur indolente et cocasse (et pourtant pertinente) du fatalisme de Jacques, pour cet art de déployer des pensées avec ironie, humour, romanesque et avec ce goût si particulier et si profond pour les contradictions et les paradoxes !
Une recette de cuisine ?
Le tartare de bœuf. Je le mange en brasserie.
Une activité sportive ?
Je marche beaucoup et j’aime regarder du tennis.
Une maxime dans la vie ?
« La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie » de Sénèque. Je trouve que ça va très bien avec cette période actuelle.
Votre actualité ?
Je suis en train de préparer mon nouveau film, Chronique d’une liaison passagère. Ce sera avec Sandrine Kiberlain et Vincent Macaigne. Le tournage devrait démarrer fin avril.
Merci Emmanuel !

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