On a pu voir récemment le comédien Christopher Bayemi dans les séries Luther, HPI et J’ai menti. Mais il est aussi un acteur de théâtre et on peut l’applaudir au théâtre de la Pépinière pour la nouvelle saison de la pièce Intra Muros d’Alexis Michalik. Il a bien voulu nous confier ses coups de coeur entre deux représentations.
Un artiste ?
J’écoute Stromae depuis quelques années. J’ai été très touché par sa proposition artistique. Je suis d’origine camerounaise, né à la fin des années 1980, aussi, tout ce qui est musique électro d’un côté et musique un peu africaine de l’Ouest de l’autre, cela me touche. Et j’ai trouvé la musique de Stromae judicieuse dans sa manière de mêler ces deux univers, comme dans le titre Papaoutai.
Une chanson ?
Je suis abonné à une plateforme de streaming et de temps en temps, elle propose des artistes et je suis tombé grâce à cela sur la chanteuse Agnès Obel. Je suis tombé amoureux de sa voix qui nous emmène en apesanteur et j’ai énormément été touché par le titre The Curse. Quand j’ai besoin de me détendre, de m’apaiser, je me l’écoute très souvent.
Un clip ?
J’ai été marqué par les clips de Daft Punk, notamment Da Funk, un clip mais aussi un film et j’avais été très impressionné à sa sortie.
Un film ?
Il y en a plusieurs, mais je choisis The Truman Show avec Jim Carrey dans lequel son personnage vit littéralement dans une émission de téléréalité sans le savoir. Elle a été créée pour et autour de lui. Ce n’est pas le plus grand film avec Jim Carrey, mais de ce que le film reflète de notre société, sur son reconditionnement, c’est incroyable. Car il est enfermé dans un monde où tout est fait pour le retenir, alors qu’il tente de s’en échapper. Toute sa vie est fausse, a été fabriquée et ce sujet est très intéressant surtout à l’époque dans laquelle nous évoluons, où l’on ne vit pas forcément pour les choses qui sont essentielles, où le paraître prend toute la place.
Une série ?
Dernièrement, j’ai regardé la dernière saison de The Handmaid’s Tale, une série d’anticipation. On est dans un monde où le taux de natalité est très faible et un groupe de personnes met en place un nouvel ordre mondial où tout est fait pour développer les naissances. Est alors proposé un régime dictatorial où les femmes sont asservies pour faire des bébés. C’est une série sombre, mais extrêmement bien jouée et cela dénonce aussi la place de la femme dans notre société.
Un documentaire ?
I’m not your negro, de Raul Peck. Il retrace la lutte des droits civiques des Noirs américains, de Martin Luther King à Malcolm X. Il a été réalisé avec des écrits de James Baldwin qui a connu toutes ces personnalités et les a côtoyées. C’était un grand orateur qui défendait les Noirs sur divers sujets.
Une exposition ?
Avant le premier confinement, j’avais vu une exposition incroyable à la Fondation Louis Vuitton sur Jean-Michel Basquiat. Ce qui était beau dans ses œuvres, c’était de voir toute cette puissance, toute cette douleur de sa vie difficile, toute cette rage qu’il avait en lui et qui était à l’opposé de ce qu’il dégageait. Etant d’origine camerounaise, je suis forcément attiré par le travail des artistes noirs.
Un spectacle ?
Le Porteur d’histoire, d’Alexis Michalik qui m’a bouleversé. J’ai découvert cette pièce quand j’étais en deuxième année de théâtre, en 2012. Le directeur de notre école nous emmenait souvent voir des pièces. Et celle-ci est difficile à pitcher, mais elle nous interroge sur ce qu’est une histoire, comment on les raconte. Ce qui est beau, c’est que le plateau est nu, avec cinq comédiens, mais tout tourne autour de leurs performances, chacun interprète plusieurs rôles. C’est dramatique, drôle, rythmé, avec du suspens. On est happé par l’histoire, sans avoir une seconde de répit. C’est un medley de tous les styles de théâtre que j’aime. Et elle se joue toujours en ce moment.
Un livre ?
Un livre qui m’a marqué, c’est une sorte de biographie du cinéaste, dramaturge et comédien américain Israël Horovitz, Un New-Yorkais à Paris. On me l’avait conseillé et je n’ai pas été déçu. J’ai beaucoup vu ses pièces aussi, qui parlent de la vie de monsieur tout-le-monde et de problèmes sociaux qu’il a pu vivre pendant son enfance. J’ai eu la chance de le croiser dans un théâtre après une représentation d’une de ses pièces.
Un manga ?
Je n’en lis plus beaucoup, mais j’avais été marqué par le manga Death Note. On suit un jeune garçon qui tombe sur un carnet dans lequel quand on écrit dessus, les choses arrivent. C’est la boîte de Pandore pour lui et il y livre sa colère, des choses dangereuses jusqu’au moment où il met en danger ses proches et leur donne la mort.
Un plat préféré ?
Le poulet mafé qui est un plat d’Afrique noire et de l’Ouest, notamment au Cameroun. Un plat en sauce avec du riz, du piment, des bananes plantin et des arachides.
Une activité sportive ?
J’ai été sportif de haut niveau. Entre mes 15 et 21 ans, j’étais en équipe de France junior d’athlétisme. Le sport a toujours été important pour moi. J’ai dû m’arrêter à cause d’une grosse blessure au genou, mais je continue de faire du footing pour travailler mon cardio. Je me suis aussi mis à la boxe cette année pour redynamiser mon corps.
Une citation ?
« Savoir écouter est un art » ou « Essaie de trouver ton bonheur par toi-même ».
Votre actualité ?
J’étais cet automne dans la mini-série J’ai menti sur France 2 en une saison, avec Thierry Neuvic et Camille Lou. J’ai aussi un rôle récurrent dans la série HPI sur TF1 avec Audrey Fleurot et je vais tourner dans la deuxième saison.
Et je suis au théâtre en ce moment dans Intra Muros d’Alexis Michalik, au théâtre de la Pépinière. Je la joue depuis décembre 2017, on l’a tournée un peu partout en France et je ne m’en lasse pas.
Merci Christopher !
