Est-ce une soirée diapo ? Un one-man show ? Un peu des deux ? Le spectacle de Loïc Bartolini, Photographe en liberté actuellement au Métropole, est une invitation autant au voyage qu’à l’humour. Ou l’assurance de passer une soirée en bonne compagnie, face à des paysages magnifiques et oniriques.
Heureux qui comme Loïc Bartolini ont fait de beaux voyages. Surtout en ces temps où prendre l’avion n’est plus une sinécure question mesures sanitaires et provoque même un certain sentiment de culpabilité niveau bilan carbone. Mais voyager par procuration est toujours possible et c’est ce à quoi nous invite le comédien suisse, également photographe. Une double casquette et l’assurance de proposer à son public un moment hors du temps entre blagues de second degré, anecdotes savoureuses et images mirifiques. En l’espace de quelques secondes et autant de clichés, on se retrouve en Islande, au Pérou, au Costa-Rica ou encore en Chine. Mais pas en Inde. Non, il s’agit du voyage impossible pour Loïc, de celui où il lui faudrait repousser toutes ses limites et bien plus encore. Non, très peu pour lui. Mais qu’on ne l’estime pas couard pour autant, car pour une photo bien cadrée, il peut prendre tous les risques imaginables. En somme, un casse-cou qui ne mange pas épicé.
En plus de 200 photos, on fait le tour du monde sans bouger de son fauteuil et on pénètre dans celui de cet artiste qui ne craint pas le ridicule et assume tout. Il joue avec les éléments et le public et donne la réplique à une enceinte Alexa plutôt coquine et taquine. Il se raconte sans pudeur, parle de la solitude du photographe avec émotion, sans se perdre pour autant dans les clichés de la fausse psychanalyse. Seul en voyage, seul sur scène, mais riche de souvenirs et de running gags comme ce moine tibétain qui revient délivrer sa bonne parole et ses haïkus entre deux destinations.
Surtout, ce qui l’emporte, c’est l’énergie et la faconde de Loïc Bartolini, jamais à cours de trucs et astuces pour voyageurs impénitents ni de vannes qui tombent parfois à côté ou peuvent heurter la sensibilité des plus prudes. Il raconte tout ceci avec un tel sourire désarmant, des étoiles pleins les yeux de ses paysages qui défilent sur l’écran, immortalisés à jamais. On peut même se les procurer via son site professionnel contre monnaie sonnante et trébuchante. En attendant de s’offrir un Bartolini à encadrer dans son salon, on profite du spécimen vivant, ce photographe en liberté, retenu sur une scène de son plein gré, pour le plus grand bonheur de celles et ceux qui souhaitent voyager sans prendre l’avion. Ou qui ne prennent pas d’aussi belles photos…
Au Métropole (39 rue du Sentier 75002 Paris), les lundis à 20h jusqu’au 28 mars.

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