Depuis décembre 2020, Paul Marque est danseur étoile de l’Opéra de Paris. Une consécration pour celui qui a voué sa vie à la danse classique depuis son plus jeune âge. Entre deux séances de répétitions pour son prochain ballet, il a bien voulu nous confier ses coups de coeur du moment. Sur la pointe des pieds…
Un album de musique ?
Recomposed, de Max Richter. J’ai découvert ces musiques, recomposées à partir des quatre saisons de Vivaldi, quand Crystal Pite est venue créer un ballet pour l’Opéra de Paris, The season’s canon et ça a été le coup de coeur. Je les écoute très souvent, autant pour me détendre que pour travailler. C’est un chef-d’oeuvre qui donne de l’énergie, qui apaise, qui donne des frissons ou peut nous faire pleurer.
Une chanson ?
Si je ne devais en choisir qu’une (ce qui est très difficile !), je dirais Wonderful Wonderful, de Johny Mathis. J’ai ce côté très fleur bleue qui fait que j’aime les chansons d’amour et pour moi, Wonderful Wonderful est surement la plus belle de toutes.
Un clip ?
Salama, de Larusso qui n’est pas encore sorti. Donc je n’en dirai pas plus !
Un film ?
La La Land, parce que j’aime Emma Stone, j’aime Ryan Gosling et je les aime encore plus ensemble. J’aime l’histoire d’amour, la passion des personnages, leur volonté à toute épreuve. J’aime aussi le côté comédie musicale, le dénouement inattendu qui rend ce film encore plus beau et la réalisation de Damien Chazelle.
Une série ?
Gilmore Girls ! J’adore cette série et je peux la regarder en boucle. On s’accroche aux personnages en un rien de temps et on vit toutes leurs péripéties avec elles : on rit, on pleure, on chanterait presque avec elles !
Un documentaire ?
L’Opéra de Paris, une saison (très) particulière, réalisé par Priscilla Pizzato. Ce documentaire retrace la vie du ballet de l’Opéra de Paris depuis le début de la pandémie et pendant plus d’un an. Je ne veux pas trop en dire pour vous laisser le découvrir par vous-même.
Un roman / un essai ?
Mon livre préféré est Les gens heureux lisent et boivent du café, premier roman d’Agnès Martin-Lugand. Et forcément la suite de ce livre, La vie est facile, ne t’inquiète pas, où nous retrouvons les personnages que nous aimons déjà. J’aime le style d’Agnès Martin-Lugand, son univers et sa façon de raconter une histoire. Son premier livre m’a particulièrement touché, entre autre parce que la fin n’est pas celle que l’on attend. Tout comme dans la vie, tout ne se passe pas comme on l’avait imaginé.
Une exposition ?
Yves Saint Laurent aux musées. J’aime beaucoup la maison Yves Saint Laurent et particulièrement l’histoire de son créateur. Il faisait partie de ces artistes grandioses qui ont eu une vie torturée, jusque’à devenir fou par génie et par amour de son art. C’est toujours autant inspirant qu’effrayant de voir ces artistes iconiques qui vivent pour leur passion jusque’à l’extrême.
Un photographe ?
Julien Benhamou, un artiste à part entière qui sait capter le meilleur d’un lieu, d’une personne et d’une mise en scène. Il a cet œil qui lui confère un style propre. Il est également d’une gentillesse contagieuse et dégage une douceur apaisante. Je n’ai jamais été très à l’aise face à un appareil photo, mais Julien sait comment enlever nos filtres, nos peurs et nos craintes pour nous permettre de nous dévoiler tels que nous sommes.
Un spectacle ?
Tous les ballets de l’Opéra de Paris ! Je ne peux que conseiller de venir découvrir cet univers qu’est la danse classique, encore bien trop méconnu et couvert de préjugés.
Une recette de cuisine / un plat préféré ?
Rien de plus simple pour me faire plaisir, je ne suis pas très compliqué : des coquillettes au jambon comme ma mère nous faisait quand j’étais petit et je suis aux anges ! Ou de la cuisine du Sud-Ouest, ma région natale.
Une activité sportive ?
Forcément, je vais dire la danse ! Bien que certain-e-s ne considère toujours pas cet art comme un sport… J’en fais depuis mon plus jeune âge. Je n’ai même aucun souvenir de ma vie avant d’avoir découvert la danse. Aujourd’hui, j’en ai fait mon métier, ma vie et c’est toujours une passion qui m’anime chaque matin en me levant, chaque jour en allant en répétitions et chaque soir quand je monte sur scène.
Une citation ?
« Il faut souffrir pour être beau/belle ». Je n’aime pas du tout cette citation et je ne la trouve pas juste dans la plupart des cas. Mais pour la danse, elle prend un tout autre sens. Nous sommes en recherche perpétuelle du beau, du geste parfait, de la position la plus juste. Nous essayons d’aller toujours plus loin, de repousser chaque jour un peu plus les limites de nos corps. Malheureusement, tout cela ne peut pas se faire en un claquement de doigt. Pour essayer d’effleurer ce sentiment, nous devons passer des heures et des heures en studio à nous entraîner quotidiennement et cela entraîne forcement des douleurs ou des blessures. Nous ne vivons pas dans la douleur, heureusement, car nos corps s’habituent, mais nous devons très souvent y faire face.
Une maxime dans la vie ?
« Il faut croire en ses rêves ». Ça peut paraitre simpliste, idéaliste ou niais, mais j’en sais quelque chose. Je pense que pour accomplir ce que l’on veut, il faut être passionné, il faut rêver et rêver grand ! Personne ne peut croire en vos rêves si vous n’y croyez pas vous-même.
Votre actualité ?
Je remonte sur les planches de l’Opéra Bastille à partir du mois d’avril pour danser La Bayadère de Rudolph Noureev, grand classique du répertoire et ballet sur lequel j’ai eu l’immense plaisir d’être nommé Danseur Etoile. C’est un ballet magnifique, autant pour la musique, que les décors ou la chorégraphie. La Bayadère fait partie de ces grandes histoires d’amour dont on rêve et pour lesquelles on meurt. Près de trois heures de spectacle dont on ressort chamboulé, ému, et émerveillé…
Merci Paul !

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