La comédienne Chloé Berthier sera à l’affiche à partir du 8 mars au Lucernaire, dans la pièce Merteuil. Une suite aux Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos qui comme le livre, ne laissera personne indifférent. Entre deux répétitions, elle a bien voulu nous confier ses coups de coeur, ceux de toute une vie ou ceux, tout récents.
Un album de musique ?
La Llorona, de Lhasa. J’ai dansé, j’ai pleuré sur cet album. 20 ans qu’il m’accompagne et qu’il me donne toujours autant d’émotion.
Une chanson ?
It’s such a perfect day, de Lou Reed. J’adore l’écouter dans la rue, dans mes écouteurs. Je croise des gens, je leur souris, je souris à la vie ; cette chanson me fait du bien.
Un clip ?
It’s oh so quiet, de Björk réalisé par Spike Jones. Jeune, je m’amusais à imiter les chorégraphies. Je vous l’accorde, c’était pas terrible, c’est là que j’ai compris que je ne serai jamais danseuse…
Un film ?
Toto le héros, de Jaco Van Dormael. Ce film m’a toujours bouleversée. Je me suis longtemps identifiée à ce Toto, à ne pas me sentir à la bonne place. C’est beau, c’est poétique, émouvant. Ce même réalisateur a monté Kiss and Cry avec Michèle Anne de Mey, un spectacle d’une grâce infinie, un ballet chorégraphique de mains d’une poésie absolue.
Une série ?
La nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé. Une superbe série qui mêle drame, humour et poésie, tout ce que j’aime ! Les comédiens sont excellents ! Il est très fort, ce Xavier Dolan !
Un documentaire ?
La Panthère des neiges. Je suis restée scotchée dans la salle de cinéma. Je ne voulais plus partir et rester dans cet état délicieux de contemplation, à l’affût du moindre mouvement.
Un roman ?
L’Écume des Jours. C’est grâce à ce livre que je porte mon doux prénom. J’adore l’univers de Boris Vian. Ce livre est poignant et raconte l’une des plus belles histoires d’amour de la littérature. J’aime la subversion, l’absurdité et la poésie de Boris Vian.
Une bande dessinée ?
Les Vieux Fourneaux. C’est un excellent album. Les répliques, le rythme, le dessin,… c’est drôle ! Tout y est pour en faire une très belle histoire, tendre, joyeuse, gaie, attachante.
Une exposition ?
Je suis tombée sous le charme des tableaux de Giovanni Boldini présentés au printemps dernier au Petit Palais. Non seulement les femmes qu’il représente dans ses tableaux sont d’une beauté et d’une volupté absolues, mais il faut voir ses premiers tableaux, si précieux, si minutieux, si raffinés.
Un photographe ?
Nicolas Henry. Sa série de photographies Les cabanes de nos grands-parents nous entraîne à la rencontre des Anciens à travers le monde. En écho à la photo, chacun raconte et se raconte et nous dévoile un pan de son univers. Ce sont des tableaux vivants.
Un spectacle ?
Sentinelles, de Jean-François Sivadier. Cette pièce parle de musique, de vocation artistique, d’interprétation, de passation, d’amour de l’art, des difficultés, des obstacles que tout artiste rencontre. J’aime le travail de Sivadier, toujours juste, puissant, ses comédiens m’épatent toujours autant.
Une recette de cuisine ?
Je suis la reine des quiches ! J’adore mettre la main à la pâte. C’est facile à faire, convivial, ça se mange chaud ou froid.
Une activité sportive ?
La barre au sol. Il n’y a rien de mieux pour une comédienne, ça permet de se muscler en profondeur, de conserver sa souplesse et de travailler sa verticalité ; ça, et le yoga, indispensables.
Une citation ?
« Tous les dragons de notre vie ne sont peut être que des princesses qui attendent de nous voir beaux et courageux. » Moi qui suis une grande timide de naissance, Rilke permet de renouer avec la profondeur de notre propre humanité en faisant de ce qui nous inquiète une force.
Une maxime dans la vie ?
Ne jamais remettre à demain ce qu’on peut faire le jour même ! Bon, j’avoue, j’ai mis un peu de temps à répondre à cette interview…
Votre actualité ?
Merteuil, au Théâtre du Lucernaire à partir du 8 mars. J’ai le bonheur de partager le plateau avec Marjorie Frantz dont je connaissais les talent de comédienne, mais pas celui d’autrice. Elle a imaginé une suite aux Liaisons dangereuses et écrit une magnifique partition pour deux comédiennes. Le tout orchestré, par la brillante Salomé Villiers.
Merci Chloé !
