HOUSE OF HABIBI #3 A L’INSTITUT DU MONDE ARABE 

Pour une démocratisation du Voguing et de ses valeurs !

« Une fois qu’on arrive dans ce monde (du voguing), on peut être qui on veut, qui on est réellement.»

Avec ces mots de Lasseindra Ninja, pionnière du voguing en France, il est temps de vous présenter mon immersion pour Fille de Paname dans le monde du voguing ce vendredi 24 mars, à l’occasion de la troisième soirée organisée par Paris is Dancing. Notez d’ores et déjà la prochaine date : le 3 juin 2023.

L’Institut du Monde Arabe accueillait pour une troisième fois dans sa Salle hypostyle des artistes vogueurs qui ont tout donné devant des participants jeunes, acquis à leur cause ou tout simplement curieux de découvrir cet art. Chaque soirée accueille des performers différents et reste donc un évènement à part entière. Celle du 24 mars fait suite à l’exposition Habibi qui s’est terminée le 19 mars dernier et qui célébrait l’expression artistique libre de l’amour sous toutes ses formes dans le monde oriental. Le thème de la soirée était le cinéma égyptien des années 60. Comme les participant.e.s ont pu l’entendre lors de son l’interview projetée, il y a un parallèle fort entre les propos de Faten Hamama sur la place de la femme actrice à cette époque-là et la place des artistes queer d’aujourd’hui. Leurs combats se ressemblent de façon sidérante. C’est l’occasion, pour Tim Zouari, fondateur et directeur artistique de Paris is Dancing, de montrer combien l’histoire se répète, avec la permanence d’une même vision hétéronormée dominée par le masculin, ce qui prouve qu’il n’y a rien d’anormal dans l’avancée de la reconnaissance et la promotion de la culture queer. Il s’agit d’une autre évolution sociale essentielle.

Tim Zouari – Crédit Valentin Bourgault                                      Agnès Falco

Né dans les années 1970 à New-York, le voguing est arrivé en France dans les années 2010. En organisant ces soirées au cœur d’une capitale culturelle mondiale telle que Paris, Tim veut apporter sa contribution pour que le voguing soit inclus dans la culture comme discipline à part entière, sans devoir être étiquetée de quelque manière que ce soit. Ses artistes promeuvent en effet l’inclusion parmi eux. Si la communauté compte une majorité d’homosexuels et de transgenres, elle compte aussi des danseuses cis (nées et restées femmes).

Lui-même aux platines au cours de la soirée, Tim partage cette passion avec Djette Eliya, acquise aux valeurs du voguing car il permet d’être soi-même.

Parmi les figures du voguing présentes, Vinii Revlon (Instagram https://twitter.com/ViniiRevlon ), première figure française du voguing, a souligné la diffusion du mouvement aux quatre coins de la France, notamment au Mucem de Marseille. Un lieu pour être accueilli et s’amuser en sécurité à Paris ? Il répond sans hésiter : la Gaité Lyrique https://gaite-lyrique.net/

Hanabi Miyake Mugler – Crédit Valentin Bourgault                                      Agnès Falco

Chacun.e des artistes a incarné avec passion son personnage sur scène, dans des chorégraphies qui demandent un travail poussé académique et une incroyable énergie. Chacun.e, avec une histoire qui lui est propre, s’exprime et s’inscrit par le voguing dans sa nouvelle famille, dont il parle la langue et exprime les symboles, comme dans le DIP, mouvement d’hommage aux victimes du sida.

Zion Bodega – Crédit Valentin Bourgault                                       Agnès Falco

Les danseurs de voguing sont regroupés en groupes solidaires appelés Houses. Chaque house  compte une Mother. Hanabi Miyake Mugler (Instagram https://www.instagram.com/hanabithek/?hl=fr ), qui comptait parmi les danseurs de la soirée a été heureux de me partager son expérience, celui d’une mère, dans l’accompagnement de « ses enfants » dans leur croissance.

Vanina Pietri et Hanabi Miyake Mugler– Crédit Valentin Bourgault                                      Agnès Falco

La chaleureuse Harper Ladurée, qui appartient à la première House de voguing en France, la House of Ladurée, a rappelé le rôle de la série américaine Pose dans la démocratisation du voguing et a souligné l’importance de l’empowerment des personnes victimes de discrimination, qui peuvent reprendre le dessus et faire valoir leurs choix et droits, en dépit des violences reçues. Les acclamations du public pendant les performances ont ainsi parfois une valeur thérapeutique.

Si les retrouvailles avec ou la découverte du voguing vous attire, vous êtes attendu.e samedi 3 juin à 22h00 à l’Institut du Monde Arabe !

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