Déjà un troisième album pour la chanteuse et musicienne Buridane, Colette fantôme, qui sortira le 12 mai prochain et mis en avant par le sublime titre Pluie vaudou. Un album réalisé avec l’aide de Féloche et dans lequel elle se dévoile comme jamais. En attendant de le découvrir, voici ses derniers coups de cœur.
Un album ?
L’étoile, de MPL. J’ai écouté ce disque en boucle comme je le faisais quand j’étais ado. C’est rare aujourd’hui de s’éprendre d’un disque entier. On aime des singles, mais avec l’éducation aux plateformes de streaming, c’est plus dur de plonger dans l’œuvre entière d’un artiste, d’écouter un disque comme on regarde un film, de ne pas zapper. Ce disque me donne beaucoup de joie et d’énergie, tout en étant profond et bourré de poésie.
Une chanson ?
Laisse aller, de Féloche (dans sa version Mandoline Orchestra). Pendant le confinement, j’ai beaucoup écouté ce titre. Je le chantonnais à mon fils pendant de longues balades en porte-bébé pour l’endormir, dans la campagne cévenole.
Un clip ?
Je triche un peu : la session acoustique de Ben Mazué, chantant Magnolias for ever de Claude François. Ou comment faire d’un tube des seventies, une ballade bouleversante.
Un film ?
Stella, de Sylvie Verheyde. L’histoire d’une jeune fille du nord de la France qui entre en 6e dans un grand lycée parisien. Fille de tenanciers d’un café d’ouvriers, on suit cette enfant en train de grandir et prendre courageusement ses marques dans la vie, s’émancipant de façon peu consciente et très émouvante d’un déterminisme social.
Une série ?
The Marvelous Mrs Maisel, de Amy Sherman-Palladino. Fin des années 50 à New-York, on suit le parcours de Miriam Maisel, mère au foyer d’un niveau de vie plutôt aisé, qui découvre qu’elle a un talent pour le stand-up. C’est hyper drôle, décalé, peu consensuel. Les décors, les costumes, les dialogues, tout est savoureux. Très, très feel good.
Un documentaire ?
Les rêves dansants. Sur les pas de Pina Bausch, d’Anne Linsel. Le film suit la reprise et la préparation d’un spectacle de Pina Bausch (Kontakthof) par une cinquantaine d’adolescents qui n’ont encore aucune expérience de la scène. La pièce est un « lieu où l’on se rencontre pour lier des contacts, se montrer. ». Elle parle des premières expériences, de tendresse aussi. Le film dévoile avec pudeur l’apprentissage que ces ados font de leur corps à travers le travail de la danse. On voit aussi comment cette dernière vient dialoguer avec leurs expériences personnelles (ruptures avec un petit ami, mort d’un parent, etc.). C’est très émouvant de les voir éclore, se surprendre eux-mêmes, prendre confiance en eux.
Un roman ?
Le Dossier M, de Grégoire Bouillier. C’est ma Recherche du temps perdu à moi. Une expérience physique indescriptible. C’est aussi le copain qu’on retrouve au bar et avec qui on parle pendant des heures, qui nous agace et qu’on adore. Un livre qui ouvre les fenêtres, qui déplace les meubles, qui vous malmène, qui vous console. C’est brillant, drôle, puissant, humain, ultra intelligent. De l’ordre d’un nouveau genre littéraire. Ni un roman, ni une autobiographie, ni une auto-fiction, c’est un Dossier à vocation de résoudre une énigme (celle de la vie ou de l’amour), une enquête où tout est vrai, tout y est consigné.
Une bande dessinée ?
Thérapie de Groupe, de Manu Larcenet. J’ai découvert la poésie et la profondeur de Manu Larcenet avec Le Combat Ordinaire. Avec Thérapie de Groupe, j’ai découvert la profondeur abyssale de son autodérision féroce, j’ai ri aux éclats à chaque page.
Un spectacle ?
Je voudrais vous parler de Duras, de Katell Daunis et Julien Derivaz. Vu au Théâtre des Déchargeurs, j’ai été totalement subjuguée par le texte d’Yann Andrea qui raconte son histoire d’amour invivable et extraordinaire avec l’auteure (il est homosexuel, elle est de 38 ans son aînée) et par l’interprétation de Julien Derivaz.
Une recette de cuisine ?
Le banana bread vegan de Olivia Patisse, auquel je rajoute des pépites de chocolat, des noix et des morceaux de pommes.
Une activité sportive ?
Le badminton : le seul sport qui, selon moi, parvient à rassembler cardio, renforcement musculaire et grosse barres de rire.
Une citation ?
« Tu sais que l’ours n’est pas vraiment méchant : il a peur », tirée de la chanson Dans la nature, de Avec Pas d’Casque (un groupe québécois que j’aime beaucoup)
Une maxime dans la vie ?
« Ce qui va sans dire va mieux en le disant. »
Votre actualité ?
Le 12 mai, je sors mon troisième album Colette fantôme, et pour fêter ça : Release Party le soir-même au Café de la Danse !
Merci Buridane !
