«LES FEUX DE L’AMOUR ET DU HASARD » À LA COMEDIE DE PARIS

Si Le Jeu de l’amour et du hasard de Marivaux, sa pièce la plus jouée a été créée le 23 janvier 1730, le grand écart 1730-2023 de son pastiche Les feux de l’amour et du hasard créé en 2017 fonctionne toujours. Pourquoi ? Sans doute parce qu’au-delà des progrès techniques, technologiques ou scientifiques, l’humanité ne change pas. Elle recherche toujours autant à rire des faux-semblants, à être surprise et bien sûr, à être aimée.

Crédit Benoît Basset

Pasquin (à Lisette) : […] : avant notre reconnaissance, votre dot valait mieux que vous ; à présent, vous valez mieux que votre dot. Allons, saute, marquis ! (acte III, scène IX)

Les faux-semblants. Notre héritage multi millénaire peuple la pièce où les classes, les rôles se mêlent et s’entremêlent, non sans quelques heurts. Et si derrière la farce se cachaient quelques vérités sérieuses ?

Silvia : Quoi ! vous m’épouserez malgré ce que vous êtes, malgré la colère d’un père, malgré votre fortune ? (acte III, scène VIII)                                                                          

Nous adorons être surpris.e. L’énergie qui ravit et fait salle comble depuis 2017 dans Les feux de l’amour et du hasard, fonctionne grâce à ses décalages désopilants, dans la veine des Monty Pithon, des Nuls et des Robins des Bois. Dans cette pièce à la recette inratable de sketchs décalés et de cascades folles, le talent des comédien.ne.s y est jubilatoire. Nous avons remarqué le jeu de Nicolas Guillot, campant un Bob Flanagan plus vrai que nature sous les effets de l’alcool.

Crédit Benoît Basset

Lisette : Venons au fait ; m’aimes-tu ? (acte III, scène VI)                                                         

Nous recherchons encore et toujours à être aimé.e. Cette pièce qui mêle joyeusement comédie d’amour de près de 300 ans et série à succès de 50 ans, est une occasion de rire de l’autre et de soi, sur un thème « contemporel » : aussi atemporel que contemporain.

Vous pourrez poursuivre le plaisir de ce spectacle réjouissant par une promenade nocturne dans les rues calmes du 9ème résidentiel ou sous les lumières de Pigalle. Comme Sartre qui, s’il lui est arrivé de commenter Marivaux, écrit en 1945 dans Les chemins de la liberté :

« C’ aurait été fameux de se balader rue Pigalle, au clair de lune, en sifflant un petit air. »

Du mercredi au dimanche à la Comédie de Paris, 42 rue Pierre Fontaine, 75009 Paris

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