« FLAGRANT DALI » AU THÉÂTRE DE LA CONTRESCARPE

Dali, l’illusion comique. Donnée le samedi à 21h00, cette pièce de et par Denis Souppe est l’occasion de savourer les mille et une facettes et facéties verbales de l’artiste espagnol surréaliste protéiforme. Ce spectacle est une très bonne introduction à l’univers fascinant de Dali. Les deux comédiens y jouent chacun plusieurs personnages au long de la pièce. Le public parcourt des décades de vie radiophonique et télévisuelle ayant ponctué l’histoire d’amour entre Dali et les Français.e.s que ce soit du vivant de l’artiste ou jusqu’à notre jour.

Crédits Fabienne Rappeneau

“Je considère la télévision, le cinéma, la presse, le journalisme comme des grands moyens (…) de crétinisation des foules” Salvador Dali

“L’activité paranoïaque critique est une force organisatrice et productrice de hasard objectif.” Salvador Dali La conquête de l’irrationnel

Ce sont des perles, des tirades du Maître qui nous sont proposées dans ce spectacle, écrit à partir de dialogues retranscrits.

Et pourtant, ce spectacle nous propose Salvador Dali, tour-à-tour interviewé lors d’émissions radiophoniques où l’on reconnaîtra les émissions Discorama de Denise Glaser, Radioscopie de Jacques Chancel ou Thierry Ardisson grâce à l’Hôtel du Temps, nous assistons également au déjeuner de Dali avec Raymond Poulidor, que le cycliste éternellement deuxième derrière Jacques Anquetil raconte dans son œuvre Poulidor intime. Cette galerie de personnages est incarnée par le complice de l’auteur de la pièce, Arnaud Cominassi.

Crédits Fabienne Rappeneau

Dans la parodie de l’Hôtel du Temps, Dali nous livre outre-tombe son avis sur notre société actuelle, notamment sur les nouvelles technologies jusqu’à l’intelligence artificielle. Ce que Denis Souppe fait dire à Salvador Dali semble tout à fait plausible et de bon sens au milieu de la folie de sagesse du surréaliste. Dali nous démontre à quel point sa provocation intelligente et subtile n’a rien à voir avec les buzz d’aujourd’hui. Denis Souppe, qui interprète Dali, mais aussi Amanda Lear, interviewée par Thierry Ardisson possède un physique à incarner le roi Juan Carlos.

Avec une interview accordée en uchronie à NRJ 12 et l’humour dali-rant exceptionnel de l’artiste, la réalité se mêle à la fiction dans Flagrant Dali, pour un spectacle fidèle à dépeindre la personnalité de Salvador Dali.

Selon Dali, le théâtre allait succéder au cinéma qu’il s’était mis à exécrer. Quel meilleur moyen de faire revivre le Maître que sur scène, comme le font les deux comédiens qui servent par leurs imitations le génie espagnol.

Flagrant Dali, Théâtre de la Contrescarpe, 5, rue Blainville 75005 Paris

Le Samedi à 21h. Durée 1h10

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