
On ne présente plus Pascal Légitimus, éternel Inconnu à l’actualité riche puisqu’outre la sortie de son dernier ouvrage, L’Alphabêtisier, il est en cours d’écriture de son deuxième long-métrage en tant que réalisateur après Antilles sur Seine et on devrait à la fois le retrouver sur France 2 dans la 2ème saison de Réunions et prochainement au cinéma. Il nous livre, avec l’humour qui le caractérise, ses coups de cœur du moment.
Un album de musique :
Pour moi, c’est tous les albums du groupe Earth, Wind & Fire, c’est ma banane de Proust, car j’ai découvert ce groupe en 1972, pratiquement à sa naissance qui était en 1969. Je n’étais pas très Rolling Stones ou Beatles. Il y a très peu de leurs albums qui ne sont pas bons. Je suis très content qu’ils continuent de faire danser les générations d’aujourd’hui, jusqu’à Omar Sy, qui a utilisé la chanson September dans le film Intouchables. Pour faire la fête, c’est idéal !
Une chanson :
En ce moment, ce serait Morceaux d’amour de Marc Lavoine et qui traite parfaitement des relations hommes-femmes au bout d’un certain temps, un constat pour continuer la relation avec la personne qu’on aime, à travers différents cycles. Le premier dure trois ans, à partir du moment où on embrasse quelqu’un, c’est une question de phéromones, quelque chose qui nous échappe. Ensuite, c’est sept ans, où on se dit si c’est bon ou non et où on fait des enfants. Puis, c’est douze ans, voire quinze ans, avec une certaine lassitude, les mêmes bisous et positions. Lui, il dit « malgré tout ça, je t’aime toujours et je vais continuer de te faire plaisir ». Je ne suis pas du tout concerné par cette chanson car pour moi tout va bien, mais c’est un joli message pour les couples. Avec le Coronavirus, il y aura soit un babyboom, soit des divorces…
Un clip :
Aucun ne me vient, mais si j’ai une critique à faire, ce serait que tous les clips de rap français sont filmés de la même manière, en contre-plongée, avec les mêmes chorégraphies, les mêmes gestes, les mêmes fringues… Ils se copient les uns les autres… Il n’y a pas de renouvellement dans la créativité, ce qui me frustre, car il y a beaucoup de talents.
Un film :
Mon film culte, c’est La Chevauchée fantastique de John Ford qui est une adaptation de Boule de suif de Maupassant. Dans une diligence, il y a cinq-six personnes (une prostituée, un banquier, un couple de bourgeois, un renégat…) et John Ford l’a contextualisé dans le western, avec des Indiens pour méchants au lieu des Prussiens chez Maupassant. Je trouve ça assez extraordinaire de faire un huis clos dans une diligence.
Une série :
La Casa de Papel, Game of Thrones… Mais surtout en ce moment, Designated Survivor avec Kiefer Sutherland. Un père de famille qui se retrouve président des Etats-Unis parce qu’il n’y a plus personne après un gros attentat. Il a évidemment beaucoup d’épées de Damoclès, car plusieurs personnes ne le trouvent pas compétent, mais il y arrive. C’est le type de président qu’on aimerait avoir chez nous, qui se bat vraiment pour le peuple. C’est le pendant de House of Cards en plus positif.
Un documentaire :
Les deux documentaires que j’ai réalisés. Le premier, Les Cascadeurs physiques, sur les cascadeurs français, que j’ai fait il y a une dizaine d’années et pour lequel j’ai interviewé une quarantaine de cascadeurs et cascadeuses, sur le comment du pourquoi ce métier, leur rapport à la mort et à leur famille, les sensations qu’ils ont vécues, comment ils ont fait évoluer le métier… Luc Besson m’avait prêté des rushes de ses films pour l’illustrer. Le second, Darling Légitimus, c’est sur ma grand-mère qui avait obtenu un prix d’interprétation à Venise, une des premières actrices noires à avoir remporté une telle récompense prestigieuse.
Un roman / un essai ? :
Je suis plutôt essais. J’aime bien le bouquin Jules Verne, initié et initiateur de Michel Lamy. Jules Verne était très branché sciences parallèles et il y avait beaucoup de signes et symboles dans ses livres et on apprend beaucoup de choses quand on parvient à les décrypter. C’est très intéressant.
Une bande dessinée :
Une galerie, plutôt, spécialisée dans la bande dessinée, la Galerie Daniel Maghen (36 rue du Louvre). C’est quelqu’un que j’ai rencontré avec Bernard Campan il y a 25 ans. On est tous deux fans de BD et on m’y a vendu une planche originale de Blueberry pour une somme modique et que j’ai revendue chez Christie’s pour une fortune il y a un an et demi. Entre temps, Daniel Maghen a monté cette galerie, où l’on trouve de grandes signatures.
Un photographe :
Pour l’anecdote, Robert Doisneau m’avait photographié sur un tournage il y a quelques années, mais je ne l’avais pas reconnu. Il y a donc chez ses enfants une photo de moi.
Un spectacle :
J’invite à voir Amour, de Bérengère Krief, qui est nommé aux Molières. Sinon j’ai vu récemment War Horse à la Seine Musicale et Monsieur X avec Pierre Richard et mis en scène par Mathilda May.
Une recette de cuisine / un plat préféré ? :
J’aime bien les gratins, avec une couche de légumes, une couche de gruyère râpé, une autre couche de légumes et ainsi de suite. On peut aussi mettre une couche de foie gras pour avoir une amertume intéressante.
Une activité sportive :
Le pétongue, un mélange de ping-pong et de pétanque !
Une citation :
« L’horreur est inhumaine » et « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en doigts, sauf les manchots et les culs-de-jatte ». C’est tiré de mon livre, L’Alphabêtisier.
Une maxime dans la vie :
Ne jamais péter plus haut que son derrière, sinon, on va puer de la gueule. À dire avec l’accent antillais pour une touche exotique.
Votre actualité (à la reprise de la vie normale) :
Mon livre, L’Alphabêtisier qui a fait un bon démarrage avant le confinement. J’ai eu beaucoup de demandes de salons littéraires, car c’est un bouquin qui fait rire et réfléchir, ce qui est important surtout en ce moment. Peu importe la page à laquelle on l’ouvre, on apprend toujours quelque chose. Le principe c’est que si on enlève ou rajoute une lettre à un mot, cela donne un néologisme, comme par exemple « dépôt-vente » qui devient « dépôt-ventre » et qui a pour définition « femme porteuse ». Ou « banque-route » qui devient « banqueproute », soit « une banque qui sent le gaz ». On a refait tout l’alphabet comme ça, avec également de fausses maximes, fausses épitaphes ou fausses paroles de chansons. Un bouquin utile et nécessaire !
Je suis aussi en train d’écrire mon second long-métrage, mais je ne peux pas parler encore du sujet.
J’ai fait aussi pas mal de guests dans des séries et j’ai plusieurs projets de films et téléfilms. Les trois prochaines années risquent d’être bien chargées ! Tous mes choix ont du sens, ce sont des choix de cœur pour que les gens puissent en retirer quelque chose. C’est ce qu’on faisait avec les Inconnus dans nos sketches.
Merci Pascal que vous pouvez également retrouver sur son compte Instagram !
https://www.change.org/p/renouvellement-des-droits-des-intermittents-du-spectacle/u/26593393