La comédienne, autrice et metteuse en scène Béatrice de la Boulaye forme un duo de choc avec Sonia Rolland dans la série Tropiques Criminels. En attendant le tournage de la troisième saison et de la retrouver sur scène aux côtés des autres membres des Airnadette, elle a bien voulu nous faire part de ses coups de cœur culturels…
Un album de musique ?
En ce moment, l’album que j’écoute en boucle, c’est Uplifters d’Isaac Delusion, c’est absolument génial. Mais j’aime aussi les Sarah W Papsun, un groupe français aussi, qui existe depuis très longtemps. Mon homme y est le batteur, forcément je suis fan !
Une chanson ?
Ma chanson de prédilection, c’est Lisztomenia de Phoenix. Je trouve que c’est la chanson qui met la pêche quoi qu’il arrive. Elle peut s’écouter le matin pour danser sous la douche, dans l’après-midi pour se remettre un coup de boost car c’est l’équivalent de deux-trois cafés ou en soirée, pour faire la fête.
Un clip ?
J’ai usé jusqu’à la corde Bite it par Mozinor, une parodie de Beat it de Michael Jackson par Mozinor. Déjà le clip de base était génial, mais là, c’est encore mieux !
Un film ?
J’en ai tellement ! Avec les Airnadette, on passe notre temps à revisiter toute la culture culte. Très difficile du coup de n’en choisir qu’un seul… Récemment, j’ai partagé avec ma fille un très bon moment, en regardant avec elle Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain. Cela reste un des meilleurs films de l’histoire du cinéma. C’est un film parfait, un vrai chef d’œuvre pour moi, tellement bien réalisé !
Ce n’est pas pour autant un film culte qui est plus pour moi de l’ordre de La Classe américaine : Le Grand détournement, dont je connais les répliques par cœur.
Une série ?
C’est l’addiction du moment. J’en ai vu récemment des excellentes, on atteint des sommets en matière de créativité. Je dirais Sex Education qui est fabuleuse pour sa structure, ses personnages, son discours, son esthétique. Mais aussi Transparent sur Amazon Prime, très instructive. C’est l’histoire d’un grand-père qui annonce à sa famille qu’il veut devenir une femme et cela crée tout un tas de réflexions sur les membres de cette famille qui, du coup, se posent plein de questions sur leur propre sexualité. C’est très intéressant, car on visite de l’intérieur les questions de l’identité sexuelle, une vraie masterclass avec un côté Woody Allen dans l’écriture. C’est très réaliste et bien foutu.
Sinon, autre petit bijou, The Marvelous Mrs Maisel. La série a dû coûter très cher, il semblerait que le budget soit sans limite. C’est l’histoire de la première stand-upeuse dans l’Amérique des années 1950. C’est comme une comédie musicale, sauf qu’au lieu de chanter, les personnages font du stand-up. C’est sublimissime. On a envie de vivre dans cette série.
Un documentaire ?
Pendant le premier confinement, j’ai regardé En quête de sens qui est formidable. En ce moment, j’écris une série avec Bérengère Krief sur le développement personnel et de suivre le parcours du protagoniste, cela nous a beaucoup nourries. C’est très simple dans ce qui se dit, très instinctif et spontané, avec l’œil d’un candide qui ne fait pas le choix du sens. C’est l’histoire d’un homme qui vend des bouteilles d’eau dans des hôtels de luxe et qui rend visite à un ami qui fait un documentaire sur le manque d’eau courante en Inde. J’ai adoré.
Un photographe ?
J’aime beaucoup le travail de mon beau-frère, Rip Hopkins. Il fait du moyen format, entre le documentaire et l’artistique, mettant en scène des sujets de société. Des photos artistiques qui interrogent sur des sujets sociaux ou culturels.
Une exposition ?
Mon père, Antoine de la Boulaye, est peintre. Ma vie est une exposition qui ne s’arrête jamais ! J’ai beaucoup de tableaux de lui chez moi. Nous lui servons de modèles avec mes frères et sœurs.
Un spectacle ?
Je vais peu voir de spectacles, passant moi-même beaucoup de temps sur scène, avec les Airnadette ou La Comédie presque française. Et quand je ne suis pas sur scène, je suis en Martinique pour tourner Tropiques Criminels. Mais un des spectacles qui m’a le plus marquée, c’est La Symphonie du Hanneton de James Thierrée.
Je suis également fan des TG Stan dont je ne rate aucun spectacle. Ce sont des Flamands qui sont extraordinaires, une vraie claque que je me suis prise quand je les ai vus la première fois quand j’avais 18-19 ans et ils m’ont pas mal influencée dans mes propres mises en scène, je suis devenue amie avec certains. Je suis toujours impressionnée par les gens qui font du neuf, qui provoquent des sensations de nouveauté et James Thierrée et les TG Stan y parviennent.
Un livre ?
Ma sœur Pauline de la Boulaye vient de sortir un livre très intéressant sur l’architecture urbaine, Architectures : Inventaires collectifs. C’est un inventaire réel et de ce qui pourrait exister de l’urbanisme belge et cela pose des questions sur le vivre-ensemble, sur les politiques urbanistiques qui sont parfois très détachées des préoccupations des citoyens. Suite à ce livre, dans le quartier de Bruxelles où vit ma sœur, les riverains font des parlements tous les dimanches à 11h, pour échanger sur ce qu’ils aimeraient qu’il se passe et ils font en sorte que la politique aille dans leur sens. Sinon, j’ai beaucoup de livres de chevets. Je suis une grande fan de Boris Vian qui me donne l’impression qu’on aurait pu être potes. Je lis aussi pas mal de Deepak Chopra pour ouvrir l’esprit sur l’invisible.
Une bande dessinée ?
Je suis une hystérique du travail de Fabcaro. J’ai tout lu en boucle. Je ris et suis surprise à chaque fois. Je suis fière de faire partie du film Zaï Zaï Zaï Zaï qui va bientôt sortir, avec Jean-Paul Rouve. Cela a été une consécration pour moi, d’autant que je joue avec Fabcaro qui y fait un caméo. J’ai hâte de voir le film.
Une recette de cuisine ?
Confinement aidant, je suis à fond dans Yotam Ottolenghi, un chef israélien qui habite à Londres et qui a écrit plein de bouquins super comme Jérusalem. Pour cet ouvrage, lui qui est juif non-pratiquant, il s’est associé avec Sami Tamini, un musulman qui vit à Jérusalem et ils ont fait ensemble ce livre de cuisine méditerranéenne sans rapport avec la religion, avec simplement des produits, les influences culturelles… Les recettes sont succulentes et simples à faire.
Une activité sportive ?
C’est Sonia Rolland qui m’a remise au sport. Avant, ma seule activité sportive, c’était d’être sur scène avec les Airnadette. Sonia m’a coachée et elle m’a installée l’application NTC Nike qui est super, avec des modules allant de 6 à 45 minutes, en fonction du temps dont on dispose et des éléments qu’on veut travailler. Cela me va très bien, car je n’aime pas planifier une séance de sport. Je fais maintenant du poids/corps presque tous les matins pendant une quinzaine de minutes.
Une maxime dans la vie ?
C’est une petite histoire racontée dans le livre Le Pouvoir de l’instant présent d’Eckhart Tolle. Un riche empereur du Moyen-Orient demande à un sage de lui offrir le bonheur absolu. Le sage revient avec un petit anneau en lui disant qu’à chaque fois qu’il doute de son bonheur, qu’il faut qu’il regarde à l’intérieur de cet anneau où est gravée la phrase « Cela aussi, passera ». Tout finit toujours pas passer, dédramatisons les choses, rien n’est grave.
Votre actualité ?
L’écriture de la série avec Bérengère Krief donc, qui sera drôle et instructive et dont on espère qu’elle trouvera un diffuseur. Le tournage de la prochaine saison de Tropiques Criminels et la reprise prochaine des Airnadette (on devrait être à l’Elysée Montmartre le 17 décembre) et de la pièce Les Feux de l’amour et du hasard. C’est unique de vivre cette privation et cela va renforcer notre désir de faire et aux gens, le désir d’y aller. Il faut que quelque chose manque pour qu’il retrouve de sa valeur. On sortira tous grandis de cette crise.
Merci Béatrice !

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