Devenue actrice et réalisatrice, l’ex-Miss France Sonia Rolland brille actuellement sur France 2 dans la seconde saison de Tropiques Criminels dans le rôle de la commandante Melissa Sainte-Rose, aux côtés de Béatrice de la Boulaye et Arié Elmaleh. Elle a bien voulu nous confier ses coups de coeur, entre deux séances d’écriture de son prochain film en tant que réalisatrice.
Un album de musique ?
J’ai découvert tout récemment par le biais de ma fille de 14 ans, le dernier album d’Aloïse Sauvage, Dévorantes, que je trouve très intéressant et créatif. J’aime beaucoup cette artiste.
Une chanson ?
Une musique qui me fait beaucoup de bien, c’est L.O.V.E. de Nat King Cole. Elle me met tout de suite de bonne humeur, même quand j’ai un coup dur. C’est limite thérapeutique ! Quand je l’écoute, je poursuis ensuite en général avec une playlist jazz, blues… Il y a un album sur Spotify que je mets en boucle toute la journée, c’est The Birth of Freedom and Blues. Cela me permet d’écrire, de m’évader, au rythme de ces musiques afro des années 1950.
Un clip ?
Je pense qu’il a marqué tout le monde, c’est Territory de The Blaze. Ça a été tourné en Algérie. C’est l’histoire d’un homme qui sort de prison et revient dans sa famille. Il y a quelque chose qui me bouleverse dans ce clip, dans ce retour aux racines, à la famille, mais aussi la résilience. Je le trouve très fort et puissant, notamment car il est très humain.
C’est du même acabit que This is America de Childish Gambino, un clip fou de créativité, avec une chorégraphie réalisée par une amie danseuse d’origine rwandaise. Ce clip résume si bien toutes les contradictions de l’Amérique d’aujourd’hui, mais aussi du monde, car cela déteint sur pas mal de sociétés, entre extrême violence, extrême cynisme et extrême puritanisme.
Un film ?
J’ai un film de référence qui me permet de m’évader et de prendre de l’inspiration, c’est L’Impasse de Brian de Palma qui raconte l’envie de s’affranchir de tout ce qui nous tire sur le bas, avec aussi une histoire d’amour formidable entre Al Pacino et Penelope Ann Miller. Sean Penn y joue un avocat camé génial. Ce film est une prouesse d’acteurs, de mise en scène, de dialogues, avec notamment un travelling de douze minutes impressionnant. Un master piece !
J’aime aussi tous les films de Denis Villeneuve, en particulier Incendies. C’est le réalisateur que je suis le plus près ! Il passe d’un univers à l’autre sans aucune difficulté.
Une série ?
Je regarde tellement de séries ! La dernière qui m’a vraiment marquée pour son propos, son univers, ses acteurs, c’est Succession. Elle est incroyable, malgré son côté glacial. Elle montre un monde totalement impitoyable et elle décrypte finalement tout ce qui se joue dans nos sociétés d’aujourd’hui. C’est à la fois très shakespearien et très contemporain.
J’aime aussi beaucoup The Night of qui est hyper bien ficelée et interprétée magistralement par les comédiens, dont John Turturro et Riz Ahmed.
Un documentaire ?
J’en vois beaucoup. J’aime beaucoup les reportages de Martin Weill qui apporte toujours un éclairage pertinent sur des faits de société appelant à la vigilance de tous. J’aime aussi ceux de Hugo Clément qui alertent sur les problématiques écologiques et environnementales. Dernièrement, j’ai vu sur Netflix un documentaire sur les bigdata que je conseille. Il y a aussi Inside job sur la crise des subprimes et que je recommande vivement. Il faut le garder dans sa vidéothèque et le revoir régulièrement pour que l’on reste conscients et éveillés de ce qui se passe. C’est avec ce film que j’ai compris à quel point le monde allait mal. Les documentaires sur l’impunité des hauts représentants me bouleversent, car il n’y a pas de contre-pouvoir qui peut arrêter ces gens-là.
Un photographe ?
J’aime beaucoup Peter Lindbergh avec qui j’ai eu la chance de travailler et je suis fan de Peter Beard qui faisait des photos dans la savane. J’ai la chance de l’avoir connu. C’était un très grand photographe. Le jour où je pourrai m’offrir un de ses tirages, j’aurai réussi ma vie !
Une exposition ?
Je suis fan de Jean-Michel Basquiat, subversif et controversé qui est un maître. J’ai adoré l’exposition sur lui qu’il y a eu à la Fondation Vuitton. C’était exceptionnel pour moi de voir une aussi grande collection de lui. J’aime aussi les arts premiers et j’invite tout le monde à découvrir les expositions éphémères au Musée du Quai Branly. Ça vaut le coup d’admirer ce que l’humanité a pu créer au fil des âges et ces œuvres sont excessivement bien préservées là-bas.
Un spectacle ?
J’avais été voir une création de Marie-Agnès Gillot, Sous apparence, en 2012. C’était magnifique et inoubliable.
Je garde aussi en mémoire le spectacle IN-I dans lequel Juliette Binoche évoluait avec le danseur Akram Kahn, au Théâtre de la Ville. Cela m’avait bouleversée de voir une actrice qui n’est pas danseuse et qui se challengeait et acceptait une représentation avec un tel artiste reconnu dans la danse contemporaine. Elle réussissait à transmettre toutes les émotions dont elle est capable en tant qu’actrice, à travers la danse. C’était fragile et émouvant, dans la même veine que Pina Bausch.
Un livre ?
Je lis en ce moment L’Art de perdre d’Alice Zeniter. Il est magnifique. Et j’ai lu récemment Le Mariage de plaisir de Tahar Ben Jelloun qui est splendide. Et s’il y a un auteur que je dois recommander à tout le monde, c’est Dany Laferrière qui est pour moi l’écrivain le plus résilient que je connaisse. J’adore son univers, son ton, son écriture singulière, il ne ménage pas le lecteur et l’emmène à avoir une réflexion profonde sur le dépassement de ses peurs, ses peines et ses angoisses, le déracinement… Le dernier que j’ai lu de lui, c’est L’Énigme du retour qui a eu un grand écho dans ma vie, car je me suis sentie déracinée et je n’appartiens à aucune identité, je navigue entre les mondes et je prends plaisir à ne pas rentrer dans des cases. J’ai quasiment lu tous ses livres.
Une bande dessinée ?
Mafalda, de loin ! On m’a offert d’ailleurs pour mon anniversaire il y a deux ans, l’intégrale de Mafalda. J’ai hâte que mes filles soient assez grandes pour les lire, je pense que c’est un peu trop politique encore pour elles.
Sinon, j’aime faire découvrir les bandes dessinées de Margaux Motin. J’adore son travail, je prends beaucoup de plaisir à les lire. C’est parfait pour les femmes quadragénaires en pleine crise existentielle. Et on rit avec elle de sa condition de femme et de mère qui ne semble pas comprendre le monde dans lequel elle évolue.
Une recette de cuisine ?
Je suis végétarienne. J’adore faire les pâtes au thon, ça plaît à tout le monde. Je prends du thon frais, des petits oignons, des tomates, de la crème fraîche, des grosses pâtes ou des spaghettis.
Une activité sportive ?
Je fais du sport quatre fois par semaine, ainsi que de la méditation. Cette année, j’ai découvert l’électro-stimulation du corps entier et j’ai acheté une machine géniale, Wiems. Les électrodes stimulent les muscles en plus des exercices, via votre tablette. Je ne fais que du poids corps. Je fais aussi du sport pour évacuer le stress comme la boxe.
Un podcast ?
J’ai fait un podcast bien-être pendant le premier confinement qu’on peut retrouver sur Sybel, Mes rituels bien-être. J’ai pris un grand plaisir à le faire et ça m’a permis de relativiser pendant le confinement. J’y donne des méthodes de relaxation, lit des contes, livre des citations positives… C’est parfait pour la morosité ambiante !
Une émission de radio ?
J’adore Boomerang d’Augustin Trapenard que j’écoute tous les matins, elle me permet de m’évader, de découvrir de nouvelles manières d’appréhender la vie. C’est une émission qui fait du bien, car elle est positive.
Une maxime dans la vie ?
Une qui vient de ma mère qui me disait toujours « Quand tu montes l’escalier, dis toujours bonjour parce que le jour où tu redescends cet escalier, tu croiseras certainement les mêmes personnes ». Ça aide à rester humble, ce qui est une clé pour pérenniser sa réussite.
Votre actualité ?
On va partir tourner en Martinique la troisième saison de Tropiques Criminels au mois d’avril. Béatrice de la Boulaye et moi avons soufflé pas mal d’idées pour la seconde saison qui est en cours de diffusion et on a fait la même chose pour celle à venir, car on souhaite amener un peu plus d’irrévérence dans nos personnages. Ça va bien pulser ! J’écris sinon un projet de réalisation pour un film, sur une candidate à Miss France, grandement inspirée de mon histoire.
Merci Sonia !

2 commentaires sur « Les coups de coeur de la comédienne et réalisatrice Sonia Rolland »