Après Gangrène, une histoire d’amour, L.-J. Wagner revient avec un roman dont il a le secret, mêlant à la fois humour et gravité. Mathilde s’en va-t-en mer… est une traversée pleine de rebondissements, ayant pour thématiques notamment l’emprise masculine, les relations mère-fille, la résilience et la possibilité de jours meilleurs, passé 70 ans. Embarquement immédiat !
Mathilde a 72 ans et elle vient de perdre son mari Hector, après 50 années de vie commune. Leur fille Manon est dévastée. Elle était si proche de son père, tandis que sa mère demeure un mystère pour elle. Pour se changer les idées, Mathilde décide de s’offrir une croisière un peu particulière, les Séniors de l’Anneau. Les participants ont tous passé l’âge de la retraite (à 64 ans ?) et sont déguisés en fonction de leurs romans de fantasy préférés. Pendant que Mathilde vogue direction Los Angeles et se fait des amies pour la première fois de sa vie, Manon, elle, investit la demeure familiale pour s’imprégner de ses souvenirs d’enfance. Jusqu’au moment où elle tombe fortuitement sur un étrange document à son intention, livrant les 50 années que sa mère a passées avec son père. Et ce fut loin d’être une partie de plaisir… Et pendant que Mathilde s’évade et prend du bon temps, sa fille s’engouffre dans un passé insoupçonné…. Parviendra-t-elle enfin à comprendre qui est sa mère ?
Mathilde s’en va-t-en mer… est un véritable tourbillon d’émotions. On passe du rire aux larmes en une fraction de seconde ou presque et on ne peut s’empêcher de vouloir savoir ce qui se passe ensuite. Le roman alterne entre scènes absurdes (mais aussi émouvantes) sur le bateau avec cette croisière qui part littéralement à vau-l’eau et peuplée de personnages hauts en couleur, scènes du passé de Mathilde (avec des moments presque difficiles à lire tant la pauvre a subi les affres d’un odieux pervers narcissique) et scènes du présent, avec les réactions de sa fille Manon qui comprend enfin pourquoi sa mère a toujours vécu dans l’ombre de son père et pourquoi elle a essuyé une période de dépression pendant son adolescence.
Le style est à la fois simple et recherché, les scènes sont très imagées et inventives et les personnages sont quasiment tous attachants (même Hector le terrible, a parfois ses moments où il baisse la garde). Il y a énormément de thématiques soulevées : les amours des séniors (souvent de grands oubliés dans la fiction), les relations parents-enfants, la résilience, l’emprise masculine (Mathilde n’est certes pas une femme battue, mais elle subit une pression psychologique constante de la part de son mari), les conditions féminines (des années 60 à nos jours), l’homosexualité, mais aussi le goût du voyage (avec des escales paradisiaques) et on s’amuse à deviner les références des livres de fantasy, tous fictifs, mais inspirés d’oeuvres réelles.
Bref, un coup de coeur immédiat pour ce roman !
Découvrez sa bande annonce, interprétée en voix-off par la comédienne Pierrette Dupoyet. Et le lien où commander le roman : https://urlz.fr/jLKB
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