La chanteuse et comédienne Armelle Yons vient de sortir le premier extrait de son album à venir, C’est mon secret. Un album qui s’annonce lumineux, à paraître en janvier prochain. En attendant de le découvrir, elle a bien voulu nous dévoiler les coups de cœur de sa vie.
Un album ?
Mon album culte, indémodable, inoxydable est Violator, de Dépêche Mode, dont je me suis permise de faire une adaptation en live d’Enjoy de Silence en français. Les mélodies, la poésie, la modernité de ce disque n’ont pas pris une ride. Le frisson à son écoute est le même qu’au premier jour. Et pour l’anecdote, Dépêche Mode à Bercy fut mon premier « grand » concert.
Une chanson ?
Très compliqué de n’en choisir qu’une… Pour l’impact émotionnel je dirais Hope There’s Someone, d’Antony and the Johnsons. À la première écoute, j’ai été littéralement happée par cette « aura » vocale, unique, vibrante, moderne et baroque, fragile et puissante à la fois. J’en garde un souvenir extrêmement fort, une emprunte musicale indélébile.
Un clip ?
Bachelorette, de Björk, réalisé par Michel Gondry. J’aime ce réalisateur ; artiste pluridisciplinaire, artisan de génie qui ose avec talent et humilité. Nous avons un point commun : nos études aux arts appliqués à Olivier de Serres. Comme lui, en plus de la musique, j’aime me frotter à l’écriture et la conception de mes clips, à la scénographie, à la création des éléments de décors, aux maquillages, costumes… j’aime que mes chansons et leurs histoires aillent au-delà des murs du studio.
Un film ?
Les liaisons dangereuses, de Stephen Frears. J’avais étudié au collège cet ouvrage de Choderlos de Laclos et je retrouvais par cette superbe adaptation cinématographique ; l’élégance du mot, des personnages, de la scénographie, la justesse du jeu et des sentiments… Passionnée par cette œuvre, je visitais le château de Champs sur Marne ayant servi de décor naturel, en quête de fantômes perruqués, de pièces secrètes dont il suffisait de soulever certaines tapisseries pour en découvrir la porte cachée… Inspirée par ce roman, je débutais à l’époque une relation épistolaire aussi naïve que passionnée, au vouvoiement imposé, parfumé d’une encre à la violette si ma mémoire est bonne et le tout scellé d’un cachet de cire à mes initiales mordoré ! Si j’évoque ce film, c’est également pour annoncer la sortie de mon second single No Scrupule à l’ambiance « barré- barock » en totale rupture de mon premier single C’est mon secret.
Une série ?
Peaky Blinders. Pour l’époque, pour la qualité de jeu des acteurs, la réalisation, les décors et costumes… et aussi pour la B.O réunissant aussi bien des thèmes rock (Nick Cave et Warren Ellis, The White Stripes, Tom Waits) que classiques (Giacomo Puccini).
Un documentaire ?
Barbara en liberté, écrit et réalisé par Sandrine Dumarais. Je suis une inconditionnelle de cette Dame Brune et aime interpréter son répertoire depuis longtemps. C’est d’ailleurs la seule reprise de Du bout des lèvres que je me suis permise dans mon album. Barbara m’accompagne depuis toujours, elle m’inspire, me fait sourire, me fait pleurer. N’oublions pas que derrière ses grandes lunettes fumées et ses tenues de velours noir ; Barbara était drôle et imprévisible… À travers ce documentaire à fleur de peau, nous suivons l’artiste avec discrétion, comme une petite souris (gueule de nuit !) et partageons quelques moments rares et précieux à ses côtés. Son regard, ses mots sont bouleversants de vérité et de spontanéité. C’est beau, émouvant et l’on aimerait que la caméra ne s’arrête jamais de tourner.
Un roman ?
Les Contes cruels, d’Auguste de Villiers de L’Isle-Adam. Une œuvre fantastique qui m’a séduite par sa poésie lumineuse et une certaine spiritualité rassurante.
Une bande dessinée ?
Enki Bilal. Impossible de choisir, je prends toute l’œuvre de cet artiste (auteur, réalisateur, scénographe…) que j’admire depuis toujours. Son trait est unique et reconnaissable entre mille. Véritable magicien, il joue avec les couleurs, travaille les matières et donne une vibration hypnotique à ses planches, à ses histoires extraordinaires. Par le prisme de la science-fiction il évoque souvent les thèmes qui me sont chers : ceux du temps et de la mémoire…
Une exposition ?
Toulouse-Lautrec, au Grand Palais. Pour la modernité, la liberté de création de ce « grand » homme. Parce que j’aime la Belle Époque, ses figures féminines fortes et assumées, parce que j’ai eu la chance d’être programmée chez Madame Arthur, d’avoir chanté au Divan du Monde (ancien Divan Japonais) où Lautrec adorait passer du temps et « croquer » au fusain public, chanteuses de cabaret ou danseuses de french cancan.
Un photographe ?
Gilles Crampes, car en plus d’être un artiste de talent, il partage ma vie et son regard et sa réflexion sur le monde. Ancien photo reporter, il travaille de plus en plus sur le paysage et par la magie de son œil, la photo devient peinture…
Une photographie ?
Man Ray, Le Violon d’Ingres (1924). J’aime Man Ray pour son travail photographique d’une modernité incroyable, pour son histoire et sa passion avec Kiki que j’aime aussi (et qui est Bourguignonne de Châtillon sur Seine – comme mon papa !).
Un spectacle ?
Car/men, sur une chorégraphie de Philippe Lafeuille. Après TUTU, j’ai été littéralement conquise et emportée par ce spectacle étonnant, détonnant, drôle et poétique. « Une ode à la liberté… liberté de mouvement, sans étiquette ni code… Une fantaisie iberochorégraphique…
Un plat préféré ?
Je pense au Baeckaoffe ; plat alsacien que me préparait ma grand-mère Gabrielle…un souvenir gustatif, tendre et chaleureux du dimanche midi .
Une activité sportive ?
Mes deux activités préférées : danser et monter à cheval pour une randonnée en pleine nature. Mon côté sagittaire est alors en parfaite harmonie !
Une citation ?
« Il faut secouer la vie sinon elle nous ronge », de Stendhal.
Une maxime dans la vie ?
Essayer au mieux d’être dans la conscience du moment, du temps présent.
Votre actualité ?
Mon premier single C’est mon secret et son clip sont sortis début octobre. Le second, No scrupule, sortira début décembre. L’album Mon secret est prévu quant à lui le 9 janvier. La release party au Café de la Danse se fera le 25 janvier.
Merci Armelle !
